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Barbier-Chirurgien

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Le Barbier-Chirurgien

Un barbier-chirurgien saignant un patient (« Der Aderlass », peinture d’environ 1805 par James Gillray, Wikimedia Commons).

Un barbier-chirurgien saignant un patient (« Der Aderlass », peinture d’environ 1805 par James Gillray, Wikimedia Commons).

En France, à partir du XIIIe siècle jusqu'en 1743, les chirurgiens et les barbiers étaient réunis au sein de la même corporation. À cette époque, la chirurgie était rarement pratiquée par des médecins, qui se considéraient au-delà de la chirurgie. Ils observaient principalement des patients et offraient des consultations, ou choisissaient le monde universitaire ou ne traitaient que les riches. C’était les barbiers-chirurgiens qui étaient appelés à effectuer de nombreuses tâches allant de la coupe de cheveux jusqu’à l'amputation. Ils devaient être habiles à manipuler une scie et une lame. Ils s’occupaient d’amputations, des tréphinations, des saignements, de l'extraction de dents et des dissections, suivant les instructions du médecin… le tout sans anesthésie. Le taux de mortalité chirurgicale était très élevé en raison de pertes de sang et d’infections.

Alors qu’en France, il y avait une distinction très nette entre médecins et barbiers-chirurgiens, celle-ci n’existait pas en Nouvelle-France car les médecins étaient rares : il n'y avait que quatre médecins pendant tout le régime français. Les colons faisaient principalement appel à des chirurgiens, qui constituaient 90 % des spécialistes de la santé de la colonie, mais dont la formation était rudimentaire. La plupart savaient pratiquer la petite chirurgie, mais très peu pouvaient pratiquer la grande chirurgie. Ils n’étaient pas organisés en corporation comme était le cas en France. Tout cela n’empêchait pas plusieurs chirurgiens de s’appeler « médecin » à l’occasion.

« Barbier-chirurgien traitant le pied d'un paysan » (peinture à l’huile d’environ 1649-1650 par Isaack Koedijck, Wikimedia Commons).

« Barbier-chirurgien traitant le pied d'un paysan » (peinture à l’huile d’environ 1649-1650 par Isaack Koedijck, Wikimedia Commons).

En Nouvelle-France, on classifiait le métier de cette façon : le chirurgien navigan (qui accompagnait des explorateurs durant leurs traversées d’océans), le chirurgien-barbier or barbier-chirurgien, le chirurgien civil (membre d’une corporation française) et le chirurgien militaire, qui accompagnait les troupes sur les champs de bataille.

À l’époque de la Nouvelle-France, la médecine comprenait quatre catégories principales de traitement: la saignée, les médicaments, la diète (y compris les diètes de famine) et la chirurgie. Le traitement médical le plus pratiqué était la saignée, à l’aide de lancettes et de palettes pour recueillir le sang. Des médicaments à base de plantes médicinales étaient aussi utilisés. Souvent, il s’agissait de plantes sauvages dont les amérindiens suggéraient pour leur valeurs thérapeutiques. Les médicaments étaient simples (une seule plante) ou composés (plus d'une substance), internes ou externes, administrés par voie orale ou rectale. Les instruments les plus souvent utilisés dans la colonie étaient les lancettes pour la saignée, les palettes, les mortier et pilons pour préparer des médicaments, et les spatules pour étendre les onguents. Plus rarement on utilisait des balances pour peser les médicaments, des rasoirs (pour la barbe), des seringues à lavement, des aiguilles et des davier pour enlever les dents.

Des grandes chirurgies internes n’étaient pas vraiment pratiquées (hernie, appendice, etc.). Elles étaient dangereuses et douloureuses, compte tenu de l'absence d'anesthésie et du fait que le patient pouvait mourir d'une infection suite à la chirurgie. Les barbiers-chirurgiens s’occupaient plutôt du traitement de blessures, de fractures et d’entorses qui affectaient les parties du corps facilement accessibles. En tant que grandes chirurgies, deux césariennes auraient été complétés après la mort de la mère, ainsi que quelques mastectomies.

Un barbier-chirurgien extrayant une dent (« The Quack », peinture d’environ 1785 par Franz Anton Maulbertsch, Wikimedia Commons).

Un barbier-chirurgien extrayant une dent (« The Quack », peinture d’environ 1785 par Franz Anton Maulbertsch, Wikimedia Commons).

Saviez-vous que…

Michel Sarrazin a pratiqué la première mastectomie en Amérique du Nord à Québec en 1700, pour enlever le cancer su sein de sœur Marie Barbier de l’Assomption. Ce fut un succès complet, la patiente ayant vécu jusqu’à l’âge de 77 ans, presque 40 ans après la chirurgie.


Voici une excellente explication vidéo du métier de chirurgien-barbier.

 
 

Savez-vous d’où vient le poteau de barbier? Visionnez cette excellente vidéo!

 
 

Personnes qui ont exercé le métier de

  • Chirurgien du roi : Jean Madry (nommé en 1658), Jean Demosny (1670), Timothée Roussel (1687), Gervais Baudouin (1692), Jordain Lajus (1709), Jean Coustard (1715), Henry Cofinier (1721), Michel Berthier (1722), Antoine Briault (1742)

  • « Barbier-chirurgien » : Étienne Bouchard, Nicolas Catrin, Louis Chartier, Pierre Collas dit Delabonne, Barthélémy Charles Decourteville, Antoine Dubois, Jacques Dubois, Jean Gaillard, Michel Gamelain, Pierre Guignard, Joseph Istre, Samuel Lecompte, Jean Madry, Gilles Marin, Pierre Martin, Jacques Perreault, Pierre Piron, Nicolas Samus, Simon Soupiran, Jean Thevenet.

  • « Barbier » : Maurice Couteleau, Nicolas François, François Gatineau dit Larègle, Henri Marion

  • « Chirurgien(ne) » : Charles Alavoine, François Alavoine, Jacques Marie Alavoine, André Arnoux, Louis Barbier, Antoine Barrois, Vincent Basset du Tartre, Pierre Baudeau, Guillaume Baudry dit Des Butes, Henri Belisle, Claude Benoist, Jean Benoist, Joseph Benoist, Antoine Berthe dit Lancelette, Pierre Berthemet, Michel Bertier, Jean Baptiste Blin, Honoré Maur Bonnefoy, Florent Bonnmere, François Marie Bouat, Étienne Bouchard, Pierre Joseph Boucher de Montbrun, Jean Bourdais, Jacques Bourgeois, Jean Bouvet dit Lachambre, Antoine Briault, Jean Carles, François Caron, Joseph Casseneuve, Nicolas Catrin, Vincent Champigny, Louis Chartier, Louis François Chartrant, Claude Antoine Chastelain dit Derigny, Antoine Chaudillon, François Circé de Saint-Michel, Pierre Joseph Compain, Charles Cotin, Louis Cuielles dit Fourcade, Barthélémy Charles de Courteville, Jean de Mesny, Antoine Camille Debonne, Louis Charles Delastre dit Saint-Germain, Nicolas Deplace, Michel Desircé dit Saint-Michel, Jean Baptiste Destrampes, Marguerite Dizy dite Montplaisir, Charles Doullon dit Desmarets, Adrien du Chesne, Pierre Collas dit Delabonne, Joseph Dubeau, Antoine Dubois dit Picard, Jacques Dubois, Jean Ducondu, Joseph Ducondu, Jacques Dugay, Vital Dupont, Olivier Durocher, Jean Paul Duthu, Philippe Énault de Barbaucannes, Charles Joseph Alexandre Ferdinand Feltz, Antoine Forestier, Antoine Bertrand Forestier, Jean Baptiste Forestier, Pierre Forestier, Jean Gaillard, Claude Galope, Michel Gamelin dit Lafontaine, René Gaschet, François Gendron, Robert Giffard de Moncel, Charles Goisneau dit Lasonde, Jean Baptiste Barthelemy Gondard, Louis Goudeau, René Goupil, Jean Guibert dit Raymond, Jean Guichard dit La Sonde, Pierre Guignard dit d’Olonne, Jean Baptiste Guignard dit Dalcour, Jacques Gilbert Guilleman dit Villars, Jacques Guillentena dit Lebasque, Joseph Nicolas Hautte, Jean Hébert, Edmé Henri, Joseph Istre, Jean Jallot, Jean Baptiste Jobert, Jouquot de Saint-Michel dit Le Gascon, Guillaume Labatte, Philippe Jean Jacques Laboissière dit Luandre, Jean Lacoste, Jean Lacour, Louis Lacroix, Jean Baptiste Lafond, Simon Lafond, Joseph Lalanne, Louis Nicolas Landriaux dit Lalancette, Jean Laplanche, Jean Jacques Lartigue, Jean Baptiste Laserre dit Laforme, Jean Latour de Fourcault, Noël Lecompte, Samuel Lecompte, Pierre Lemanceau dit Labonnevie, Jean Baptiste Leriche dit Lasonde, Jacque Lucas dit Saint-Arnould, Jean Pierre Maderan, Louis Maheut, Joseph Malhon, Pierre Malidor, Guillaume Marchant, Gilles Marin, Henri Marion dit Lalancette, Bernard Marot, Jean François Martel, Pierre Martin, Jean Martinet de Fonblanche, Étienne Masse, Jean Baptiste Maublant, François Mollere dit Lasonde, Pierre Lavallée, Charles Monarque, Gilles Monarque, Dominique Mondolet, Nicolas Morand, Jacques Perrault, Louis Pinard, Pierre Piron, Jean Pouppée, Louis Prat, Pierre Puibareau dit de Maisonneuve, Jean Raby, André Rapin dit La Musette, Pierre Romieux, Etienne Julien Rousseau, Timothée Roussel, Jean Rouxcel dit Larousselière, Claude (de) Saint-Olive dit Le Boîteux, Nicolas Samus, Joseph Sanguinet, Michel Sarrazin, René Sauveaugeau de Maisonneuve, Guillaume Sibie, Jacques Sireude dit Lamarre, Jean Sireude, Gabriel Souart, Jean Baptiste Spagnolini, Timothée/Timothy Sylvain/Sullivan, Marien Tailhandier dit Labeaume, François Tardif, Daniel Testu de Beauregard, Dominique Thaumur de la Source, Jean Baptiste Thaumur de la Source, Jean Thenevet, Augustin Viger, Jean Raymond Vigneau, Marc Antoine Vigneau, Jean Baptiste Villemard

  • « Chirurgien navigan » ou «chirurgien de la marine » : Pierre Collas dit Delabonne, Louis Goudeau, Louis Lacroix, Jean Pouppée

    [nom de métier tel qu’inscrit dans des actes]

 

Bibliographie :