Chaufournier
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Le Chaufournier
Un chaufournier et un four (dessin apparu dans l’Encyclopédie ou dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers (1751), L'Histoire de la Chaux, http://chauxboehm.fr).
Le chaufournier était un opérateur de four à chaux. On l’appelait parfois « faiseur de chaux ».
Dans la construction de bâtiments dotés de murs très épais et capables de résister aux coups de feu ou au canon, le maçon devait relier les pierres les unes aux autres avec un mortier de sable et de ciment.
Le chaufournier chauffait la pierre calcaire au rouge, jour et nuit pendant sept jours consécutifs, dans un four à chaux à plus de 800°C. La clé du succès était de produire un feu progressif qui commençait à faire craquer les pierres. Une fois que cela s'est produit, le chaufournier accélérait le feu et le maintenait à son maximum pour réduire les pierres en poudre. Il savait que la cuisson était terminée lorsque les pierres avaient pris la couleur du soufre. À ce stade, le chaufournier prenait le morceau de chaux vive résultant (oxyde de calcium) et l'ajoutait à de l'eau. Celui-ci réagissait immédiatement en produisant une pluie de grains caustiques de chaux éteinte (hydroxyde de calcium). Les grains friables étaient ensuite broyés en poudre de chaux, puis ajoutés au sable pour la fabrication du mortier.
Ce métier était jugé extrêmement dangereux en raison des vapeurs toxiques comme le monoxyde de carbone libéré par le four. Cela pouvait facilement rendre un travailleur somnolent ou même le paralyser, puis l'étouffer. Le chaufournier devait porter des gants de cuir épais pour protéger ses mains. Le travail du chaufournier était saisonnier, avec les fours fonctionnant uniquement entre le printemps et l'automne, tant qu'il n’y avait pas de neige.
Ce type de four existait depuis 1686 à Montréal et 1689 à Pointe-de-Lévy.
Personnes qui ont exercé ce métier : Mathurin Arnault, Jacques Beauvais, Antoine de Lestre
« Four à chaux » (dessin d’un artiste inconnu, Les Amis du Clocher et du Patrimoine de Caux, http://lesamisduclocherdecaux.wifeo.com).
Faire de la chaux à partir de coquilles d'huîtres dans un four (« Making lime from oyster shells in a kiln », dessin de 1625 par Sidney E. King, Fine Dictionary, www.finedictionary.com).
Comment fait-on de la chaux aujourd’hui ? Visionnez cette vidéo.
Bibliographie :
Lemay, Claude. 2007 & 2008. « Fonctions et métiers délaissés. » l'Ancêtre, numéro 281, volume 34, hiver 2008, et numéro 280, volume 34, hiver 2007, édition numérique. Société généalogique de Québec. (www.sgq.qc.ca/images/_SGQ/R_LAncetre_plus_libre/ENT-FONCTIONS-METIERS-DELAISSES.pdf).
Pomerleau, Jeanne. 1994. Arts et métiers de nos ancêtres : 1650-1950. Montréal, Québec : Guérin. 143-147.