Interprète
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L’Interprète
Un interprète traduisait oralement une langue dans une autre. En Nouvelle-France, les interprètes français apprenaient les langues autochtones afin d’établir des liens avec les peuples indigènes, de vivre avec eux et de comprendre leurs coutumes afin de servir d'intermédiaires.
Il est important de souligner, cependant, que les premiers interprètes sur ce territoire étaient des autochtones, et non par choix. Comme Jean Delisle le dit carrément dans la première ligne de son article intitulé « Les pionniers de l'interprétation au Canada», cette histoire de l'interprétation commence par un kidnapping. Deux des fils du chef iroquois Donnacona furent capturés par l'équipage de Jacques Cartier et emmenés en France en 1534 pour apprendre le français [d'autres sources disent que Donnacona aurait autorisé ses fils à partir]. Après avoir appris la langue pendant huit mois, ils furent de retour en Nouvelle-France, où ils traduisirent le français en iroquois et vice versa. Cartier a finalement ramené Donnacona et ses fils en France, où ils sont probablement morts en 1541.
Après une absence d'environ 60 ans, les Français retournèrent en Nouvelle-France sous la direction de Samuel de Champlain. La traite des fourrures était son principal objectif. Pour faire du commerce avec les peuples autochtones, Champlain savait qu'il avait besoin d'hommes dotés d'un ensemble de compétences tout à fait unique: ils devaient être polyglottes, agents commerciaux, diplomates, guides et explorateurs.
Étienne Brûlé était sans doute l'un des interprètes les plus connus de la Nouvelle-France. Il était probablement le premier explorateur européen à s'aventurer au-delà du fleuve Saint-Laurent et à vivre parmi les peuples autochtones. Il effectua de nombreuses missions en tant qu'interprète de la langue huronne pour Samuel de Champlain. Malheureusement, les relations avec les autochtones n’étaient pas toujours harmonieuses pour Brûlé et elles ont finalement causé sa chute. En 1629, Brûlé s'est échappé de la tribu des Sénécas, pour ensuite être tué et apparemment dévoré par la tribu des Ours. Les raisons de sa mort sont encore entourées de mystère.
Personnes qui ont exercé ce métier (langue interprétée en parenthèses, si elle est connue): Mathieu Amyot dit Villeneuve, Father Jacques Bigot (abénaqui), Charles Boquet, Étienne Brûlé (huron, algonquin), Joseph Chevalier (outaouais), Father Pierre Cholenec (huron, mohawk, algonquin), Guillaume Couture, Jean Crevier, Jean-Baptiste D'Estimauville, Philippe-Thomas de Joncaire (iroquois), Pierre Deniau dit Destaillis, Adrien Du Chesne, Jacques Farly, Nicolas Ga(s)tineau, Jean Godefroy de Linctot, Jacques Godefroy de Vieuxpont, François Hertel de LaFresnière (algonquin), Nicolas Ladouceur (algonquin), Eustache Lambert (huron), François Launiere (abénaqui), Pierre le Boulanger, Pierre Lefebvre (abénaqui), Thomas Lefebvre (abénaqui), Jean Legras, Olivier Letardif (huron, algonquin, montagnais), François Marguerie de la Haye, Louis Maray de LaChauvignerie (iroquois), Nicolas Marsollet dit Saint-Aignan (algonquin, montagnais), Jean-Baptiste Ménard (algonquin), Maurice Ménard [ojibwa?], François Michau de Michauville, Jean-Baptiste Morisseau (huron & iroquois), Mathieu Perrin (iroquois), Jean Nicolet (algonquin), Nicolas Perrot (algonquin, autres?], Nicolas Pilessy, Pierre-Esprit Radisson, Jean-Baptiste Rhéaume, Jean Richard, René Robineau de Portneuf (abénaqui), Zacharie Robutel, François Roy (algonquin), Pierre Roy (algonquin), Bernard Saint-Germain, Daniel Villeneuve
Bibliographie :
Delisle, Jean. « Les pionniers de l'interprétation au Canada ». 1977. Meta, 22 (1), 5–14. Numérisé par Érudit (https://doi.org/10.7202/002529ar)
Jurgens, Olga. « BRÛLÉ, ÉTIENNE ». Dictionary of Canadian Biography (2003), vol. 1. University of Toronto/Université Laval. http://www.biographi.ca/en/bio/brule_etienne_1E.html.