Pecheur d'anguille
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Le Pêcheur d'anguille
Le pêcheur d’anguilles capturait des anguilles soit pour la consommation personnelle, soit pour la vente. La pêche à l'anguille se pratiquait principalement dans le Saint-Laurent, mais aussi dans la rivière Richelieu, le lac Saint-Pierre, près de L'Islet et Kamouraska.
La pêche était la première ressource des premiers habitants, en attendant que les terres soient labourées et commencent à produire du blé. Les premiers colons français ont remarqué que les autochtones capturaient des anguilles et les fumaient pour leurs réserves hivernales. Comme les anguilles étaient abondantes et très faciles à attraper, elles constituaient une partie importante du régime alimentaire des peuples autochtones et des premiers colons européens. Les colons entreprenants transportaient et vendaient des anguilles dans les endroits urbains après les avoir salées et entreposées dans des barils.
La saison de pêche à l'anguille commençait en septembre et se poursuivait jusqu'en novembre, mais les pêcheurs préparaient leurs pièges beaucoup plus tôt au printemps. À marée basse, ils installaient de longs poteaux de bois perpendiculaires à la côte, en zigzaguant, puis dressaient leurs filets. Une fois les pièges installés, les anguilles se dirigeaient simplement vers l'écoutille qui formait l'extrémité du piège et se faisaient prendre.
En Acadie, en revanche, les anguilles étaient capturées en canot pendant les nuits calmes et claires. À l'aide d'un flambeau en écorce de bouleau, les pêcheurs capturaient les anguilles avec un genre de harpon alors qu'ils nageaient vers le canot, attirés par la lumière. Les Acadiens ont appris cette méthode auprès des pêcheurs autochtones.
Apprenez-en davantage sur la pêche à l’anguille de nos jours avec Josée Malenfant et Simon Beaulieu à Rivière-Ouelle.
Vous vous sentez aventureux(ses) ? Essayez ces recettes d'anguille de quelques siècles passés :
Anguille à la matelote :
« On la coupe par tronçons qu’on passe au roux avec un peu de farine, un peu de bouillon de poisson ou purée claire, champignons, fines herbes, ciboules et persils hachés, set et poivre. On laisse bouillir le tout ; à la moitié de la cuisson, on y met un verre de vin : après quelques bouillons, on retire et l’on sert. » Dictionnaire portatif de cuisine (1765)
Anguille à la broche :
« Coupez une grosse anguille en trois ou quatre. Ciselez-la des deux côtés et la marinez avec sel, poivre, herbes fines & de l’huile, & l’embrochez dans des hâtelettes attachées sur la broche. Enveloppez de papier beurré. Étant cuite, vous l’essuyez & la servez avec telle sauce ou ragoût que vous désirez. » François Marin, Les dons de Comus (1739)
Bibliographie :
Francoeur, Jean-Marie. 2015. Envyclopédie de la cuisine de Nouvelle-France (1606-1763). Groupes Fides : Québec. 119-120
« Pêche à l’anguille », GrandQuébec.com (https://grandquebec.com/faune-quebecoise/peche-anguille/).