Le rang militaire d'archer
Votre ancêtre était-il un archer de la Marine ou un archer de la Maréchaussée en Nouvelle-France ? Apprenez-en davantage sur ces fonctions militaires importantes dans les premiers temps du Canada.
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L’Archer
L’Archer de la Marine
Les archers de la Marine étaient au service des intendants, tant en France que dans les colonies. Ils servaient d’escortes et de gardes lors des cérémonies officielles et étaient chargés d'exécuter les ordres des intendants et de leurs subordonnés, y compris de procéder à des arrestations si nécessaire. Lorsque Jean Talon, le premier intendant de la Nouvelle-France, arrive en 1665, il est accompagné de deux archers. Ses successeurs n'ont généralement qu'un ou deux archers. Cependant, à son arrivée à Québec en 1748, l'intendant Bigot augmente leur nombre à trois pour son service personnel et en ajoute un autre pour assister le commissaire de la marine à Montréal.
Au XVIIe siècle, les archers de la Marine portent des casaques. Plus tard, ils arborent des épaulettes de velours bleu ornées d'insignes royaux et d'ancres. Vers le milieu du XVIIIe siècle, leur uniforme devient rouge et bleu.
Personnes qui ont détenu le grade d’archer de la marine : Pierre Lesaque, Jean Roger dit Saint-Jean, Pierre Souvigny
L’Archer de la Maréchaussée
Créée au Canada en 1677, la maréchaussée est un corps d'officiers de police de Québec et de Montréal, appelés "archers", dirigés par un prévôt. Ces archers, ou "archers de la maréchaussée", sont les ancêtres des policiers et des gendarmes modernes. Leurs principales fonctions consistaient à maintenir l'ordre public, à lutter contre le crime, à arrêter les criminels et à assurer l'ordre lors des exécutions. Les archers étaient souvent choisis parmi les anciens soldats. Le prévôt, quant à lui, fait office de commandant militaire, d'officier de police et, le cas échéant, de procureur auxiliaire.
Contrairement à leurs homologues montés en France, les archers du Canada opéraient principalement à pied. Ils parcourent souvent de longues distances sur des terrains dangereux pour traquer les criminels et les déserteurs, en utilisant au besoin des canoës, des traîneaux ou des chevaux loués. Ils luttent contre divers crimes, notamment le meurtre, le vol, les duels, la prostitution, l'avortement, la contrefaçon, la sodomie, le viol et la sorcellerie.
La maréchaussée joue un rôle crucial dans le système judiciaire de la colonie, en faisant appliquer les décisions des tribunaux coloniaux et en assurant la sécurité des fonctionnaires. Leurs uniformes et leur statut militaire soulignent leur autorité et le sérieux de leurs fonctions.
Les uniformes des archers sont prescrits par une ordonnance royale du 16 mars 1720 :
« LES Archers seront vetus d’un Juste-au-corps de drap bleu doublé de rouge, Parement rouge, avec les Boutons façon d’argent, & une Eguillette de soye blanche, le Chapeau bordé d’argent, la Bandoliere de buffle de la largeur de quatre pouces & demi bordé d’un galon d’argent, le Ceinturon de buffle de la largeur de deux pouces & demi bordé d’un galon d’argent, le Manteau bleu avec un Parement rouge, la Housse du Cheval de drap bleu avec un bordé & un galon de soye blanche, les Fourreaux de pistolets pareils, les Bottines à boucles de cuivre toutes uniformes […] ».
Les archers étaient armés d'épées, de carabines et parfois de pistolets et d'armes de poing.
Personnes qui ont détenu le grade d’archer de la Maréchaussée : Dominique Aussion dit Petit, Louis Agathe dit Aussion, François Daubert, Charles David, Jean Delguel, Elie Dussault dit Lafleur, Jacques Gagnon, Pierre Jourdain, Jean Lecomte, Noël Levasseur, Étienne Maranda, Pierre Marcheteau dit Desnoyers, Louis Malouin/Marouin dit Saint-Louis, Jean Méchin, Jacques Morillon, Jean Petit, Hugues Ponchon dit Saint-Paul, François Raiche, Charles Rancourt, Jean Roger dit Saint-Jean, Claude Vincent Roussel dit Châteaufort, Léonard Tresny dit Laverdure
Bibliographie :
Gouvernement du Canada, « La prévôté en Nouvelle-France : Les archers de la Marine », Passerelle pour l'histoire militaire canadienne (http://www.cmhg.gc.ca/cmh-pmc/page-158-fra.aspx). [La page n’existe plus ; elle peut être consultée sur Internet Archive à l'adresse suivante : https://web.archive.org/web/20220916171230mp_/http://cmhg.gc.ca/cmh-pmc/page-158-fra.aspx].
René Chartrand, « La gouvernance militaire en Nouvelle-France », Bulletin d'histoire politique, 18(1), 2009, 125–136, numérisé by Érudit (https://doi.org/10.7202/1054772ar).
René Chartrand, « The Constabulary and Archers in New France », Le Journal, Vol. 25, no. 3 été 2009, 1-5, Centre pour l’étude du pays des Illinois.
« Ordonnance du 16 mars 1720 », Société nationale de l’histoire et du patrimoine de la gendarmerie (https://www.force-publique.net/1720/03/16/ordonnance-du-16-mars-1720/).