François Berlinguet
L'histoire de François Berlinguet est celle d'un homme qui a laissé une empreinte durable dans le tissu historique de la Nouvelle-France. Depuis les rues pavées de Paris jusqu'aux rivages du Canada, sa vie reflète l'audace et l'aspiration à un avenir prometteur. Cette biographie retrace le parcours d'un aventurier, d'un homme d'affaires et d'un père, dont l'héritage résonne encore à travers les générations.
François Berlinguet
L'histoire de François Berlinguet est celle d'un homme qui a laissé une empreinte durable dans le tissu historique de la Nouvelle-France. Depuis les rues pavées de Paris jusqu'aux rivages du Canada, sa vie reflète l'audace et l'aspiration à un avenir prometteur. Cette biographie retrace le parcours d'un aventurier, d'un homme d'affaires et d'un père, dont l'héritage résonne encore à travers les générations.
François Berlinguet, fils de Guillaume Berlinguet et de Marie Catherine Benoit, est baptisé le 12 mai 1702 à la paroisse Saint-André des Arts à Paris. Son père est maître-serrurier. La famille Berlinguet habite la rue de l’Hirondelle, une rue médiévale ouverte en 1170. Dix autres enfants Berlinguet sont baptisés à Saint-André des Arts entre 1703 et 1721 : Marie Anne, Espérance Madeleine, Pierre, Marie Louise, Marthe, Jean Bernard, Marie Catherine, Élisabeth, Marie Anne et Guillaume Louis.[1]
L’Église Saint-André-des-Arts, autrefois appelée Saint-André-de-Laas, puis Saint-André-des-Arcs, est bâtie vers 1210. Elle se trouve dans le 6e arrondissement de Paris. L’église est démolie en 1815, afin de créer la Place Saint-André-des-Arts.
Vers l'âge de 20 ans, François prend la décision de quitter Paris pour se lancer dans l'aventure en Nouvelle-France. Bien que la date précise de son arrivée à Québec reste inconnue, les premières mentions de François dans les registres publics datent de 1724.
Marie Madeleine Évé (ou Hévé), fille de Pierre Évé (ou Hévé) et de Marie Catherine Marchand, est née le 22 novembre 1705. Elle est baptisée le même jour à la paroisse Notre-Dame de Québec, au Canada, en Nouvelle-France. Son parrain est Jean Duprat et sa marraine est Marie Madeleine Ménage. Seule la marraine sait signer.[2]
Mariage
L’après-midi du 18 septembre 1724, François et Marie Madeleine font dresser leur contrat de mariage devant le notaire Jean Étienne Dubreuil, dans la maison du beau-père de Marie Madeleine à Québec, sur la rue Saint-Louis.[3] François a 22 ans ; Marie Madeleine en a 18. Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris, qui était en vigueur à l’époque de la Nouvelle-France. Les parents de François sont résidents de « la ville de Paris, paroisse de St-André des Arts ». Le père de Marie Madeleine est décédé, mais sa mère est présente, ainsi que son beau-père Juste Crenet dit Beauvais, ses frères Louis et Joseph, sa sœur Élisabeth et plusieurs autres amis et parents.
Lors de son mariage, Juste Crenet dit Beauvais donne à sa belle-fille « six assiettes, six cuillers, le tout d’étain, six fourchettes d’acier, un plat d’étain, une marmite, le tout estimé à vingt-cinq livres ». La mère et le beau-père de Marie Madeleine s'engagent à héberger les nouveaux mariés jusqu’à la fin du mois de mai prochain.
François doue Marie Madeleine « du douaire coutumier ou du douaire préfix de la somme mil livres ». Le préciput est établi à 500 livres. [Sous le régime de la communauté de biens entre époux, le préciput représentait un avantage spécifié dans le contrat de mariage, généralement octroyé à l'époux survivant. Ce droit lui permettait, au moment de la dissolution de la communauté, de sélectionner certains biens précis ou une quantité déterminée d'argent de l'ensemble des biens communs, et ce, avant toute répartition entre les héritiers.] Le contrat comprend une donation viagère mutuelle et réciproque entre les époux.
François et Marie Madeleine apposent leurs signatures au contrat de mariage, ainsi que plusieurs parents et amis.
Le couple se marie le même jour à la paroisse Notre-Dame de Québec.[4] La plupart des témoins présents à la signature du contrat de mariage assistent à la cérémonie de mariage à l’église.
Les enfants : la joie et le deuil
François et Marie Madeleine s’installent à Québec où ils auront huit enfants. Malheureusement, seulement l’aîné atteindra l’âge adulte :[5]
Guillaume Jean Baptiste Berlinguet est née le 21 octobre 1725 et est baptisé le lendemain à Québec. Il se marie trois fois : en premières noces avec Angélique Barthélémy dite Rosa le 14 avril 1749 à Québec, en deuxièmes noces avec Catherine Paris le 4 juillet 1763 à Québec, et en troisièmes noces avec Charlotte Couette le 25 août 1770 à Québec. Il aura 17 enfants. Guillaume Jean Baptiste est décédé le 15 décembre 1779 à l’âge de 54 ans. Il est inhumé le lendemain à la paroisse Notre-Dame de Montréal.
Marie Louise Berlinguet est née le 8 octobre 1728 et est baptisée trois jours plus tard à Québec. Elle est décédée le 2 février 1730 à l’âge d’un an et trois mois. Marie Louise est inhumée le lendemain à L’Ancienne-Lorette.
Marie Charlotte Berlinguet est née le 20 avril 1730 et est baptisée le lendemain à Québec. Elle est décédée le 21 mai 1733 à l’âge de trois ans. Marie Charlotte est inhumée le lendemain à Québec.
Louis Guillaume Berlinguet est né le 7 juin 1731 et est baptisé le même jour à Québec. Il est décédé le 2 avril 1733 à l’âge d’un an et neuf mois. Louis Guillaume fut inhumé le lendemain à Québec.
Louise Claude (ou Claudine) Berlinguet est née le 1er mai 1732 et est baptisée le lendemain à Québec. Elle est décédée à l’âge d’un mois et 28 jours. Louise Claude est inhumée le 28 juin 1732 à Charlesbourg.
Henri Berlinguet est né le 19 juillet 1733 et est baptisé le même jour à Québec. Après cette date, il disparaît du registre public. Il n’est pas mentionné dans l’acte de tutelle après le décès de sa mère en 1738.
Marie Louise Berlinguet est née le 30 août 1734 et est ondoyée à sa naissance. Elle est baptisée le 17 octobre 1734 à Québec. Elle est décédée à l’âge de quatre ans le 9 septembre 1738. Marie Louise est inhumée le lendemain à Québec.
Jean Baptiste Berlinguet est né le 11 octobre 1737 et est baptisé le lendemain à Québec. Il est décédé à l’âge de six mois et 30 jours. Jean Baptiste est inhumé le 10 mai 1738 à Sainte-Foy.
La période durant laquelle les enfants Berlinguet sont nés était particulièrement dangereuse du point de vue de la santé publique. La colonie a été frappée par trois pandémies successives : une première de nature inconnue en 1733, suivie par une épidémie de variole en 1734, puis par une autre pandémie non identifiée en 1735.
Transactions immobilières
Dans les années suivant leur mariage, François et Marie Madeleine sont impliqués dans plusieurs transactions immobilières :
26 août 1725 : vente d’un emplacement situé en la haute ville de Québec sur la rue Saint-Jean, par Jacques Deguisse, maçon et tailleur de pierre, à François Berlinguet, forgeron, de la ville de Québec.[6]
9 octobre 1727 : vente d’une partie dans la moitié d’un emplacement situé en la haute ville de Québec, par Pierre Evé, Louis Evé et Charlotte Vergeat dit Prénouveau, son épouse, et François Berlinguet et Marie Evé, à Juste Crenet dit Beauvais et Marie Marchand.[7]
18 mars 1729 : vente d’un emplacement situé en la haute ville sur la rue Nouvelle, par Jean-Baptiste Couillard de Lespinay, conseiller du Roi, son lieutenant particulier civil et criminel au siège de la prévôté de Québec et lieutenant général civil et criminel de l’amirauté de Québec, à François Berlinguet, maître-serrurier.[8]
4 juillet 1729 : vente d’un emplacement situé en la ville de Québec, par François Berlinguet, maître serrurier et Marie Evé, à Jacques Larché, maître tailleur d’habit.[9]
10 juin 1731 : vente de terre située sur la rue Saint-Joseph, par François Berlinguet, serrurier, à Charles Chaudonné, sergent dans les troupes du détachement de la Marine.[10]
21 Jun 1732 : bail à loyer d’appartements situés face sur la rue de l’Escalier, par Gervais Beaudoin, maître chirurgien, à François Berlinguet, maître serrurier, rue de L’Escalier.[11]
Une variété de métiers
Durant cette période, François exerce plusieurs métiers. Sur les actes notariés, les registres paroissiaux et les documents judiciaires, il est appelé marchand, négociant, forgeron, maître-serrurier, maître-taillandier et ferblantier.
En tant que maître-serrurier, François accepte à plusieurs reprises des jeunes apprentis. En 1730, Claude Dudevoir (18 ans), Louis-Michel Lafleur (16 ans) et Louis Pelletier sont en apprentissage.[12] [13] [14] En 1733, c’est au tour de Michel Rouillard.[15] En 1747, François, « maître taillandier, serrurier et ferblantier », accepte Etienne Grilleau (14 ans) comme apprenti.[16] Deux ans plus tard, François engage Etienne Larivière en qualité de compagnon-forgeron.[17]
Devant les tribunaux
Dans les années 1730, François apparaît devant les tribunaux à deux reprises.
Au mois d’octobre 1731, le marchand Antoine Marsal poursuit François afin de recevoir, avant son départ pour la France, la somme de 141 livres et 12 sols, portée par un mémoire de fournitures qu’ils ont entre eux.[18] [On ne connait pas la décision de la cour.]
En avril 1733, François intente une poursuite contre Pierre Bastien, serrurier et ferblantier, l’accusant de « mauvais traitements sur la personne » de Marie Anne Prou, sa servante, « pour lesquels elle est actuellement au lit malade ». Un des témoins est Michel Rouillard, l’apprenti de François, demeurant chez lui sur la rue de l’Escalier. Ce procès commence au mois d’avril et se termine au mois de juillet.[19] Devant le notaire Jacques-Nicolas Pinguet de Vaucour, Bastien, accepte de payer « audit sieur Berlinguet ladite somme de quatre-vingt-trois livres dix sols en monnoye [monnaie] de cartes (…) et à ladite Geneviève Aubourg [mère de Marie Anne Prou] (…) ladite somme de deux cent livres, celle de quarante-deux livres, trois sols, neuf deniers tout en argent de cartes qu’en billets d’ordonnance et les cinquante-sept livres, seize sols, trois deniers restantes »[20]. Bastien s’engage aussi à payer tous les frais du chirurgien « depuis le jour de la blessure de ladite fille ».
Décès de Marie Madeleine
Marie Madeleine Évé est décédée au jeune âge de 32 ans le 29 mars 1738, six mois et demi après la naissance de son dernier enfant. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière paroissial Notre-Dame à Québec.[21]
À la suite du décès de Marie Madeleine, François est nommé tuteur de leurs enfants mineurs, soit Guillaume Jean Baptiste et Marie Louise. Joachim Girard, grand-oncle des enfants, est nommé subrogé tuteur.[22]
Le Rôle de la tutelle en Nouvelle-France
En Nouvelle-France, la nomination d’un tuteur ou d’une tutrice est nécessaire lorsqu’un enfant d’âge mineur peut recevoir un héritage. Cela fait partie de la Coutume de Paris, loi en vigueur au Canada. La coutume exige l’égalité successorale, garantissant à chaque enfant une part de l’héritage parental. Lorsqu’un parent décède, la tutelle des enfants mineurs est établie pour gérer l’héritage jusqu’à leur majorité ou leur émancipation par mariage ou jugement. À cette époque, la mort précoce d’un parent était courante, donc la tutelle des enfants mineurs était une pratique courante.
La nomination d’un tuteur ou d’une tutrice est nécessaire, et la coutume de Paris privilégie généralement le conjoint survivant comme tuteur, avec l’avis de sept proches réunis sous la supervision d’un juge. Le juge intervient principalement en cas de conflit ou de refus d’accepter la responsabilité de tuteur. La coutume prévoit également le choix d’un subrogé-tuteur parmi les proches du défunt, chargé de vérifier l’exactitude de l’inventaire des biens de la communauté.[23]
Premier inventaire après-décès
Le 28 août 1738, le notaire Jean de Latour se rend à la maison de François, rue de l’Escalier à Québec, pour dresser l’inventaire des biens mobiliers et immobiliers de sa communauté avec la défunte Marie Madeleine. Joachim Girard, le subrogé-tuteur des enfants mineurs de François, est présent. L’inventaire compte 34 pages et prend deux jours à compléter.[24]
Parmi les biens dans la cuisine se trouvent :
une paire de chenets
une vieille pelle à feu
deux lèchefrites
une vielle cuillère à pot
une braise à rôti
un gril à cinq branches
une vieille tourtière rapiécée
une casserole rapiécée
une chaudière de cuivre
deux marmites très usées
six moules à chandelle de fer blanc
une cafetière de fer blanc
une aiguière en étain
une écuelle et une assiette en étain
deux chandeliers de cuivre
une jarre de terre
une soupière de faïence avec son couvert
quatre plats de terre faïencée
un plat à barbe de faïence
huit douzaines assiettes de faïence
un fer à flasquer
trois flacons et trois bouteilles de verre
une bouteille de cristal avec deux petites salières
huit fourchettes
Dans la « chambre et cabinet qui est à côté » de la cuisine se trouvent :
un miroir avec son cadre
une commode de bois merisier à quatre tiroirs garnie de serrures, clefs, et poignets de cuivre
une armoire à un corps avec les serrures
six chaises, un fauteuil et quatre tabourets couverts de serge rouge
quatre rideaux de fenêtre et un de porte de toile avec les anneaux
plusieurs morceaux de tapisserie
dix gobelets de cristal
trois tables en bois de pin
un tapis de Turquie
un petit buffet en bois de pin
trois chaises en bois de pin
une table en bois de merisier à deux tiroirs à pieds tournés
une couchette en bois de pin à pieds tournés, une paillasse, un lit de plume couvert de toile, un traversin couvert, un petit oreiller couvert de coutil, une vieille couverte en poil de chien et une courtepointe de toile peinte piquée
une autre couchette en bois de pin, une paillasse, un lit de plume couvert de coutil, un traversin couvert de coutil, deux oreillers couverts de coutil, une vieille couverte en poil de chien, et une courtepointe de toile peinte piquée
un rideau à fenêtre de toile peinte avec ses anneaux
un petit coffre en bois de pin très usé avec sa serrure
une poêle de feu avec les tuyaux
Dans une chambre au second étage se trouvent :
une couchette en bois de pin, deux paillasses, un vieux petit lit de plumes et deux petits oreillers
deux grands coffres en bois de pin avec leurs serrures et clefs
dans les coffres se trouvent onze draps très usés de différentes toiles
cinq douzaines serviettes très usées
cinq vieilles nappes
cinq autres nappes en toile de Rouen
quatre grands rideaux en toile de traite et un petit de porte en toile de Paris
une douzaine vieux torchons ou tabliers
trois vieilles garnitures de mousseline garnies de dentelle
Parmi les marchandises dans le « magasin du Sieur Berlinguet », se trouvent :
neuf caisses dans lesquelles il y a 686 livres de savonnette
vingt-huit livres et demi de savon
des centaines d’aunes de toiles, tissus et autre matériel (satin, coton, soie, laine, etc.)
des mouchoirs de toutes sortes (coton rayé, soie sergée, etc.)
six douzaines et demie de couteaux de tables
une douzaine de couteaux à gaine
dix-sept paires de bas à femme
dix paires de bas à homme
un petit camail
dix-huit paires de gants de Niort
quatre onces de poil de chèvre à boutonnière
quatre porte-mouchettes avec leurs mouchettes
neuf peignes de bois
deux petits miroirs à cadre de bois
quatre livres et trois-quarts de poivre en grains
huit poids de plomb
un poids de fer
cent quatre livres de cuivre en mitraille
De plus, ces biens sont énumérés :
quarante-huit livres en argent de cartes
trente pièces de trente sols en argent en monnaie
vingt-deux livres et dix sols en sous marqués
du linge et hardes à l’usage de François, ainsi que son lit garni (qui ne comptent pas vers l’inventaire)
François affirme avoir donné la plupart des vêtements de Marie Madeleine à « la demoiselle Crenet Beauvais, sa belle-sœur, pour les petits services qu’elle avait rendus à ladite défunte, et le surplus ledit Sieur Berlinguet les a vendus pour payer les frais funéraires ».
L’inventaire énumère aussi les dettes de François :
373 livres, 7 sols au sieur Noël, négociant
28 livres, 17 sols et 6 deniers à « la Compagnie »
3 livres et 17 sols au sieur Marchand de La Rochelle
63 livres au sieur Crenet dit Beauvais
230 livres au sieur Honoré de La Rochelle
255 livres au sieur Fremon, capitaine de navire
300 livres à M. Ménage, curé, pour loyers
100 livres à M. Dutaut pour du tabac à vendre
60 livres à M. Fremon pour vin de Frontignan
60 livres à la succession du sieur Levasseur
Deuxièmes noces
Le 8 septembre 1738, François fait rédiger un contrat de mariage avec Marguerite Gauvreau devant le notaire Jean de Latour.[25] Marguerite, fille d’Étienne Gauvreau et de Marguerite Legris de la Petite-Rivière Saint-Charles, a 21 ans. François en a 36. Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris. François doue Marguerite du douaire coutumier ou du douaire préfix de la somme de six cents livres. Le préciput est établi à 300 livres. François et Marguerite apposent leurs signatures au contrat de mariage, ainsi que plusieurs parents et amis.
François et Marguerite auront cinq enfants, tous malheureusement décédés avant de pouvoir fonder leurs propres familles :[26]
Marie Marguerite Berlinguet est née le 8 juin 1739 et est baptisée le lendemain à Québec. Elle est décédée le 23 juin à l’âge de 15 jours. Elle est inhumée deux jours plus tard à Charlesbourg.
Louise Berlinguet est née le 25 juin 1740 et est baptisée le lendemain à Québec. Elle devient religieuse à l’Hôpital général de Québec à l’âge de 15 ans. Malheureusement, Louise meurt cinq ans plus tard. Elle est inhumée le 30 juillet 1760 au cimetière de l’Hôpital général de Québec.
Jacques François Berlinguet est né le 17 novembre 1741 et est baptisé le lendemain à Québec. Après cette date, on perd sa trace.
Jean Berlinguet est né le 8 août 1744 et est baptisé le même jour à Québec. Il est inhumé le 11 août dans le cimetière de St-Joseph-de-la-Pointe-Lévy à l’âge de quelques jours.
Louise Claire Berlinguet est née le 11 septembre 1747 et est baptisée le même jour à Québec. Elle est inhumée à l’âge de 9 mois le 28 juin 1748 à Charlesbourg.
Le 10 avril 1739, François signe un bail à loyer d’une maison située sur la rue Sous le Fort appartenant à Michel Riverin. Le bail est d’une durée de 6 années, moyennant la somme de 450 livres par an payable aux trois mois. La maison contient une chambre et une cuisine au premier étage, « avec ses vitres et serrures », ainsi qu’un magasin « garni de planches ». Le second étage contient une chambre et un autre magasin, garni de planches. Le bail inclut aussi une cave, le grenier et une cour[27].
Quelques années plus tard, le 30 mai 1741, François et son épouse Marguerite engagent Marie Louise Pasquet en qualité de servante et domestique pour huit ans. Comme elle a seulement 11 ans, son père Pierre Pasquet, navigateur de l’Île-d’Orléans, stipule en son nom. Marie Louise doit obéir à « son maître et sa maîtresse », et ceux-ci doivent la « traiter humainement ».[28]
François se retrouve devant les tribunaux le 20 octobre 1742. Jean Baptiste Guyot, le mari de Marie Anne Prou, demande son assignation « pour qu’il soit condamné à rendre et restituer au suppliant la somme de 60 livres qu’il retient mal à propos, comme en fait foi l’acte passé devant notaire » en 1733 et 1742. Il semble que François devait toujours une somme d’argent à son ancienne servante découlant de l’affaire Bastien.[29]
En 1744, François et Marguerite sont énumérés dans un recensement de la ville de Québec, vivant toujours sur la rue Sous le fort, avec leurs enfants Guillaume Jean Baptiste (fils de Marie Madeleine Évé), Louise et Jacques François. Une servante âgée de 74 ans, Marie Charlotte Gouin, vit avec eux. François est « négociant »[30].
Le 25 avril 1747, François signe un autre bail à loyer de Catherine Gaultier pour une période de 3 ans. Le bail porte sur une « boutique à forge », pour laquelle François devra payer la somme de 90 livres par an, payable à tous les trois mois[31].
Décès de Marguerite
Marguerite Gauvreau est décédée au bas âge de 30 ans le 17 septembre 1747, six jours après la naissance de sa dernière enfant Louise Claire. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière paroissial Notre-Dame à Québec.[32]
La mortalité maternelle
La mortalité maternelle, ou le décès maternel, fait référence aux décès survenus pendant la grossesse, l’accouchement ou dans les 42 jours suivant l’accouchement.
En Nouvelle-France, l’accouchement était extrêmement douloureux et potentiellement mortel, avec environ 1,5 % des femmes décédant dans les 60 jours suivant l’accouchement. Autrement dit, un décès est survenu à toutes les 80 naissances. Cela équivaut à un taux de mortalité maternelle de 1 250 décès pour 100 000 naissances vivantes ! À titre de comparaison, le taux de mortalité maternelle au Canada en 2018 était de 8,3 décès pour 100 000 naissances vivantes (31 décès maternels au total).
Sans médecine et commodités modernes, la grossesse et l’accouchement étaient physiquement exigeants, voire dangereux. Le risque de mortalité maternelle était le plus élevé dans les deux ou trois jours suivant l’accouchement, lorsque la mère pouvait mourir d’hémorragie. Les causes spécifiques de décès pouvaient être les saignements sévères pendant l’accouchement, les infections post-accouchement, la pression artérielle élevée pendant la grossesse (prééclampsie et éclampsie) ou d’autres complications liées à l’accouchement.
Les professionnels de la santé modernes, la médecine, l’amélioration des pratiques d’hygiène et la planification des naissances, entre autres facteurs, ont tous contribué à la baisse significative du taux de mortalité maternelle au Canada au cours des quatre derniers siècles.[33]
Troisièmes noces
Le 2 novembre 1749, François fait rédiger un contrat de mariage avec Marie Geneviève Girard devant le notaire Christophe-Hilarion Dulaurent.[34] Marie Geneviève, fille de Jean Baptiste Girard et de Marie Anne Couillard de Beaumont, a 21 ans. François en a 47. Encore une fois, le contrat suit les normes de la Coutume de Paris. François doue Marie Geneviève du douaire coutumier ou du douaire préfix de la somme de six cents livres. Le préciput est établi à 300 livres. François et Marie Geneviève apposent leurs signatures au contrat de mariage, ainsi que plusieurs parents et amis. Le couple se marie le même jour à la paroisse Saint-Étienne de Beaumont.[35]
François et Marie Geneviève auront seulement un enfant. Étienne Berlinguet est né le 18 septembre 1751 et est baptisé le lendemain à Québec. Il est décédé le 14 juin 1756 à l’âge de 4 ans. Il est inhumé le lendemain à Québec.[36]
Deuxième inventaire après-décès
Le 4 décembre 1749, le notaire Dulaurent dresse l’inventaire des biens de la communauté de François et sa deuxième épouse Marguerite Gauvreau.[37] La prise de l’inventaire s’étale sur plusieurs jours. Le document compte 51 pages. [Les pages qui suivent n’énumèrent pas tous les biens de l’inventaire, car certains mots sont illisibles.]
Dans la cuisine de la maison de François se trouvent :
Une crémaillère
Une vieille pelle à feu
Deux vieux grils, une à cinq branches, une à sept branches
Deux poêles à fer, « une bonne, l’autre rapiécetée »
Une moyenne broche à rôti
Une vieille cuillère à pot de feu et une fourchette de même
Une lèchefrite de tôle
Deux petits fers à repasser
Un vieux poêle de briques avec sa plaque de fer
Une grosse hache à bucher, vieille et cassée
Un moulin de fer à poivre
Un couteau à hacher
Trois vieilles marmites de fer
Deux vieilles tourtières de cuivre
Deux petites casseroles de cuivres rouges, dont une rapiécetée
Quatre chandeliers avec une mouchette et son porte-mouchette, le tout de vieux cuivre jaune
Un vieux réchaud de cuivre jaune
Un vieux moyen poêle de cuivre jaune
Deux vieux couvre-plats de fer blanc
Un moule de fer blanc a six chandelles avec un petit entonnoir
Deux petites cafetières
Un vieux pot d’étain avec son couvercle
Un petit buffet de bois de pin sans serrure
Dix-huit vieilles assiettes de faïence, la plus grande partie rapiécetée
Dix-sept autres assiettes de faïence « tant bonnes que mauvaises »
Quinze plats de faïence, « grands et petits, la plus grande partie cassée »
Une vieille petite lanterne à fer blanc
Une chaudière de cuivre rouge
Deux seaux
Une petite chaudière
Un pot de chambre de faïence
Un petit pot à l’eau de terre grisée
Deux vieilles petites saucières de faïence
Un vieux petit soufflet de bois
Dans la salle se trouvent :
Un poêle à la palme avec son cintre, son pied et sa porte et son tuyau de trois feuilles de tôle
Une moyenne jarre de Marseille
Huit chaises de paille communes « tant bonnes que mauvaises »
Une petite chaise de paille garnie de son dossier et oreiller de plume
Quatre vieux cadres représentant différents sujets
Trois petits cadres de bois garnis de verre représentant le roi et la reine
Un vieux moyen miroir à cadre doré, son chapiteau, de même la glace, de quatorze pouces de haut sur dix de long ou environ
Un autre petit miroir à cadre de bois
Un petit buffet de bois de pin ouvrant à deux panneaux garnis de sa serrure et un crochet
Dans ledit buffet, un vieux petit moulin à café
Un rasoir à barbe de faïence
Cinq petites bouteilles de verres
Un petit marteau à main
Quatre petites salières de cristal
Neuf moyens gobelets de verre
Une petite soupière de faïence
Deux chandeliers argentés avec leurs mouchettes et porte-mouchette
Un petit huilier de faïence, dont un cassé
Six couteaux de table à manche d’os
Deux vieux rideaux avec leurs anneaux et tringles
Un petit rideau de porte avec sa tringle
Une table de bois en pin
Un vieux tapis de grosse laine
Dans la chambre se trouvent :
Un cabaret de la Chine garni de quatorze tasses avec leurs sous-coupes, un sucrier, une théière et sa cafetière couvercle, le tout en porcelaine
Un pot à l’eau façonné avec son couvercle
Une cuillère à potage
Deux fourchettes à rôti
Un plat à soupe
Dans une armoire dans la chambre se trouvent :
162 serviettes, « bonnes et vieilles »
24 essuie-mains de toutes sortes de toile
Dix nappes, « moyennes et bonnes et mauvaises »
Onze nappes de toile
28 serviettes de toile
14 draps de différentes toiles
Environ vingt serviettes et nappes « toutes en guenilles »
Neuf vieilles taies d’oreiller de différentes toiles
Une seringue d’étain avec son étui
Dans une commode dans ladite chambre se trouvent :
16 ordonnances de trois livres chaque
Deux de onze livres chaque
35 ordonnances de trente sols
7 ordonnances de vingt sols chaque
Une ordonnance de 15 sols
Dans la chambre du second étage de ladite maison du côté du sud se trouvent :
Un lit de plume couvert de coutil avec deux traversins, dont un couvert de vieux coutil, une vieille paillasse, une couchette de bois de merisier et une couverte de laine de deux pointes et demie
Un vieux buffet de bois de pin ouvrant à deux panneaux fermant à clef
Trois chaises de paille
Trois petits lits de plume de volaille couverts de différentes grosses toiles
Une petite couchette en bois de merisier
Une vieille table de bois de merisier
Deux vieux dessus de table de bois de pin
Un petit matelas
Une couverte de laine
Une petite courtepointe indienne piquée, vieille et usée
Dans la cave se trouvent :
Neuf barriques de vin rouge non ouillé passant pour huit barriques et demie
Deux petites caisses de savon de Marseille
Trois vieilles barriques vides
Une petite cuve et une cuvette
Dans le grenier se trouvent :
Une petite paillasse de toile
Un baril contenant 9 500 clous à planche
Dans le magasin ou boutique en ladite maison se trouvent les marchandises qui suivent, prisées par les sieurs Pierre Marchand et Simon Frichet, négociants en cette ville :
Des petites cuillers à café
Des fourchettes de fer
Des paires de jarretières
Des couteaux de poche à manche de cuivre
Des boucles à souliers d’homme
Des étuis en bois à aiguilles et épingles
Des gobelets d’étain
40 livres de soufre
12 livres de mines de plomb
Un baril dans lequel il y a 400 feuilles de fer blanc
40 livres de savon
2 loutres
1 aigrette à cheval
4 livres de broches à tricoter
2 milliers de clous à planche
22 livres de chocolat
2 poêles à frire
20 livres de suif de bœuf
Paires de balances de cuivres
12 livres de plomb en poudre
15 paires de souliers brodés de castor
67 paires de souliers d’enfants
14 poêles à frire
18 chapeaux de laine à enfants
51 chapeaux demi-castor à hommes
Camelot gaufré
Peaux de chamois pour culottes
Éventails communs
Broches de fer à tricoter
Couteaux de poche
Gobelets de verre
Bouteilles à flacons
Des centaines d’aunes de toile, tissu et autre matériel (satin, coton, coutil, calmande, flanelle, laine, siamoise, taffetas, velours, camelot, cadis, soie, serge, etc.)
Des centaines d’aunes de ruban
Des mouchoirs de toutes sortes (coton commun, soie, serge, etc.)
18 douzaines jarretières de soie commune
37 paires de bas
11 paires de bas à la Bourgogne
Une paire de bas de laine à femme de soie
6 paires de bas à cadet à la Bourgogne
2 douzaines de paires de bas à femme
13 livres de bougies
60 douzaines de colliers, façon de grenat
24 boucles à cheveux de taffetas commun
9 bonnets de gros coton
3 cuillères à potage
10 cantiques de Marseille
4 volumes intitulés Sacré-Cœur de Jésus
12 miroirs petits
8 douzaines de chapelets en bois
2 petits chapeaux de laine
5 paires de petites peaux de chamois
De la soie à coudre
Une livre trois quarts de poil de chèvre
3 douzaines tabatières de bois
3 ½ douzaines de gros chapelets de bois
36 garnitures de boutons de poil de chèvre
4 garnitures de boutons de veste d’or
Peignes en étain, en bois, de corne
Une douzaine de portefeuilles en cuir
Des rasoirs
Des grosses aiguilles
L’inventaire énumère aussi les dettes de François, la plupart envers d’autres commerçants pour des marchandises.
Les dernières volontés de François Berlinguet
Environ deux ans plus tard, le 29 février 1752, François demande au même notaire Dulaurent de rédiger son testament.[38] Il se lit comme suit, avec orthographe modernisée.
« Aujourd’hui vingt-neuf février mil sept cent cinquante-deux sur les neuf heures du matin, à la réquisition de Sieur François Berlinguet, négociant en cette ville, veuf en premières noces de défunte Marie Madeleine Hevé et en secondes noces de défunte Marguerite Gauvreau, les notaires royaux en la prévôté de Québec y résidant soussignés, se seraient transportés en la demeure dudit Sieur Berlinguet, sise rue Sous le Fort en la chambre du premier étage de la maison ayant vue sur ladite rue, où lesdits notaires auraient trouvé ledit Sieur Berlinguet gisant au lit malade de corps, toutefois saint d’esprit, mémoire et entendement, ainsi qu’il est apparu audit notaire soussigné et témoin ci-après nommés, par ses paroles, gestes et maintien, lequel dit Sieur François en considérant que rien n’est plus certain que la mort et rien de plus incertain que son heure, craignant d’y être prévenu sans avoir mis ordre et quelques arrangements à ses affaires, a fait dicté et nommé son présent testament et ordonnance de dernières volontés ainsi qu’il suit. Au nom du père, et du fils et du Saint-Esprit, ainsi soit-il.
Premièrement, comme Chrétien catholique et apostolique romain, a recommandé et recommande son âme à Dieu le père tout-puissant, suppliant sa divine bonté de lui faire grâce et miséricorde par les mérites de la douloureuse mort et passion de notre divin sauveur, l’assistance de la glorieuse Vierge Marie, sa mère et l’intercession de Saint-François, son patron, et de tous les saints et saintes de la Cour céleste.
Veut et ordonne ledit testateur que ses dettes soient payées et torts par lui fait et si aucune se trouvent réparés par l’exécuteur du présent testament ci-après nommé, auquel il s’en rapporte pour ses funérailles et enterrement le plus simple qu’il se pourra.
Donne et lègue aux pauvres de la paroisse de cette ville la somme de cinquante livres une fois payée.
Veut et ordonne qu’après son décès, il soit fait dire et célébrer le plus tôt qu’il se pourra cinquante messes basses de requiem pour le repos de son âme et autant pour le repos de celles de ses deux premières femmes.
Déclare ledit testateur que pour les intérêts de ses deux enfants mineurs issus de son second mariage avec ladite défunte Marguerite Gauvreau, il désire que Étienne Gauvreau, oncle maternel desdits mineurs leur soit élu pour tuteur et le sieur Guillaume Berlinguet son fils unique de son premier mariage avec ladite défunte Marie Madeleine Hevé, pour subrogé-tuteur, suppliant monsieur le lieutenant général et monsieur le procureur du Roi de vouloir bien l’ordonner ainsi si c’est la voix des parents et amis qui pourront être assemblés à cet effet comme il les en prie.
Et pour exécuter et accomplir le présent testament et icelui plutôt augmenter que diminuer et sera tenu pour veiller à la sureté et application des fonds qui pourront revenir à sesdits deux enfants mineurs de son second lit, ledit testateur a choisi et nommé la personne de Sieur Jean Taché négociant de cette ville son bon ami qu’il prie d’en prendre la peine en mains duquel il s’est dès à présent démis et dessaisit de tous ses biens suivant la coutume.
Révoquant tous précédents testaments ou codicilles qu’il pourrait avoir fait, auparavant le présent testament auquel seul il s’arrête comme étant son intention et ordonnance et dernière volonté. Ce fut ainsi fait, dicté et nommé par ledit sieur testateur audit notaire en présence de Sieur Jean Baptiste Dufour et Pierre Ca[???] négociant de cette ville, témoin à ce appelé, et ledit présent testament lu et relu par ledit notaire en présence desdits témoins et du testateur qui a dit de bien entendre et vouloir qu’il soit exécuté selon sa forme et teneur comme étant pour se répéter son intention et ordonnance de dernière volonté. En ladite chambre sus-déclarée les jour et an susdits. Et a ledit sieur testateur signé avec nous dit notaire et les témoins susnommés. » '
On ne connait pas la maladie qui frappe François à cet instant, mais il se rétablit.
Le 22 juin 1752, François et Marie Geneviève engagent Marie Charlotte Morin, fillette de 11 ans, en qualité de domestique.[39] Le contrat stipule que Marie Charlotte sera au service de François jusqu’à l’âge de 18 ans, durant cette période elle « sera tenue de servir fidèlement ledit sieur Berlinguet et son épouse tant au dedans qu’au dehors de leur maison ». Elle devra obéir en tout temps son maître et sa maîtresse. François et Marie Geneviève promettent de traiter humainement leur nouvelle domestique, la faire instruire en la religion catholique, de fournir des hardes, linge et chaussures au besoin. À la fin de l’engagement, Marie Charlotte gardera les hardes, linge et « autres choses qu’elle pourra avoir », « ainsi qu’un habillement neuf ou bien la somme de quarante livres en argent ».
Environ trois semaines plus tard, le 15 juillet 1752, François achète une maison de Joseph Riverin et Charlotte Guillemin pour la somme de 12 000 livres.[40] La maison de pierres à deux étages mesure 40 pieds de front sur la rue Sous le Fort. Les vendeurs promettent de faire réparer le plancher de la cave. Le contrat explique que François était locataire de la maison jusqu’au jour de la vente.
Louise Berlinguet, fille de François, devient religieuse à l’âge de 15 ans. Un acte notarié est dressé le 24 juin 1756, dans lequel Louise reçoit un brevet de religion à l’Hôpital général de Québec.[41] Elle prendra le nom de sœur Saint-François. « Pour que le ladite sœur Louise Berlinguet ne soit à charge à la Communauté et pour satisfaire à la dote nécessaire, a ledit sieur Berlinguet payé une somme de 3 450 livres », soit 3 000 pour la dot et 450 pour son trousseau.
Une séparation pénible
En 1758, Il apparaît que le mariage de François et Geneviève traverse une période de difficultés. Pour une raison dont on ignore, une lecture est faite de leur contrat de mariage, par lequel ils se font donation mutuelle. Il est ordonné d’enregistrer le contrat au registre des insinuations.[42]
Le 2 avril 1761, le couple obtient une séparation « de corps et biens », phénomène très rare à l’époque.[43] [Malheureusement, l’acte notarié est très difficile à lire.] Le 19 août suivant, le couple se présente devant la cour. Geneviève, demanderesse, présente une requête afin que François, le défendeur, soit condamné à représenter leur contrat de mariage pour être remis en main des arbitres nommés par leur acte de séparation afin de régler les droits de la demanderesse, faute de quoi il sera tenu de lui payer une pension.[44] Le 26 août, le tribunal « ordonne que ledit sieur Berlinguet sera tenu de faire liquider les droits de sa femme sous quinze jours, faute de quoi il le condamne dès à présent à payer 200 livres de pension à compter de ce jour ».[45]
Alors que François avance en âge, il se retrouve probablement souvent seul, s’étant séparé de son épouse. Son seul fils survivant, Jean Baptiste Guillaume, a sa propre famille. Sa fille Marie Louise, devenue religieuse, meurt en 1760. François continue néanmoins à s'occuper de ses affaires, restant actif dans le commerce jusqu'à la fin. On peut imaginer que la séparation affecte profondément François, peut-être en contribuant à un déclin dans ses dernières années, tant sur le plan personnel que professionnel.
Décès de François Berlinguet
François est décédé à l’âge de 61 ans le 20 janvier 1764. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière Notre-Dame à Québec.[46] « Marchand bourgeois », il est muni des sacrements avant son décès.
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Bibliographie
[1] Fédération québécoise des sociétés de généalogie, base de données Fichier Origine (https://www.fichierorigine.com/recherche?numero=250017 : consultée le 6 janv. 2024), entrée pour François BERLINGUET, personne 250017, mise à jour le 1 nov. 2011, chercheur Jean-Paul Macouin.
[2] « Le LAFRANCE (Baptêmes, Mariages, Sépultures) », images numérisées, Généalogie Québec (https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/acte/62514 : consultée le 6 janv. 2024), baptême de Marie Madeleine Evé, 22 nov. 1705, Québec (Notre-Dame-de-Québec) ; citant les données originales : Institut généalogique Drouin.
[3] « Actes de notaire, 1708-1739 : Jean-Etienne Dubreuil », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-53LC-HSP3?i=1752&cat=746806 : consulté le 6 janv. 2024), contrat de mariage entre François Berlinguet et Marie Magdeleine Evé, 18 sept. 1724, images 1753 à 1756 sur 2832; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
[4] « Le LAFRANCE (Baptêmes, Mariages, Sépultures) », Généalogie Québec (https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/acte/68414 : consultée le 6 janv. 2024), mariage de François Berlinguet et de Marie Harvé, 18 sept. 1724, Québec (Notre-Dame-de-Québec)
[5] Université de Montréal, Programme de recherche en démographie historique (https://www-prdh-igd.com/Membership/fr/PRDH/ Famille/14821 : consulté le 6 janv. 2024), fiche de François BERLINGUET et Marie Madeleine EVE (union 14821).
[6] Parchemin, banque de données notariales du Québec ancien (1626-1801), Société de recherche historique Archiv-Histo (www.Archiv-Histo.com : consultée le 6 janv. 2024), « Parchemin, banque de données notariales du Québec ancien (1626-1801), Société de recherche historique Archiv-Histo (www.Archiv-Histo.com : consultée le 29 oct. 2023), « Apprentissage en qualité de serrurier de Pierre Liard (16 ans), par Louis-Claude-Noël-Salomon Liard, marchand, de la ville de Québec, rue de Lescalier, son père, avec Jean-Guillaume Berlinguet, serrurier, de la ville de Québec », 2 Apr 1753, notaire C. H. Dulaurent », 26 août 1725, notaire J.-E. Dubreuil.
[7] Ibid., « Vente d'une partie dans la moitié d'un emplacement situé en la haute ville de Québec; par Pierre Evé, Louis Eve et Charlotte Vergeat dit Prenouveau, son épouse, et François Berlinguet et Marie Evé (23 ans), son épouse, de la ville de Quebek, à Juste Crenet dit Beauvais et Marie Marchand, son épouse, de la ville de Québec, épouse antérieure de Pierre Eve, leur beau-père », 9 oct. 1727, notaire J. Barbel.
[8] Ibid., « Vente d'un emplacement situé en la haute ville sur la rue Nouvelle; par Jean-Baptiste Couillard de Lespinay, conseiller du Roi, son lieutenant particulier civil et criminel au siège de la Prévôté de Québec et lieutenant général civil et criminel de l'Amirauté de Québec, à François Berlinguet, maître serrurier, de la ville de Quebec », 18 mars 1729, notaire J.-C. Louet.
[9] Ibid., « Vente d'un emplacement situé en la ville de Québec; par François Berlinguet, maître serrurier et Marie Evé, son épouse, de la ville de Québec, à Jacques Larché, maître tailleur d'habit, de la ville de Québec », 4 juil. 1729, notaire J.-N. Pinguet de Vaucour.
[10] Ibid., « Vente de terre située sur la rue St Joseph; par François Berlinguet, serrurier, de la ville de Quebec, à Charles Chaudonné, sergent dans les troupes du détachement de la Marine », 10 Jun 1731, notaire J.-C. Louet.
[11] Ibid., « Bail à loyer d'appartements situés face sur la rue de L'escalier; par Gervais Beaudoin, maître chirurgien, de la basse ville de Quebec, rue St Pierre, à François Berlinguet, maître serrurier, de la ville de Québec, rue de Lescalier », 21 juin 1732, notaire C. Barolet.
[12] Parchemin, banque de données notariales du Québec ancien (1626-1801), Société de recherche historique Archiv-Histo (www.Archiv-Histo.com : consultée le 6 janv. 2024), « Brevet d'apprentissage en qualité de serrurier de Claude Dudevoir (18 ans), à François Berlinguet, maître serrurier, de la ville de Quebec », 1 mar 1730, notaire J.-C. Louet.
[13] Ibid., « Brevet d'apprentissage en qualité de serrurier de Louis-Michel Lafleure (16 ans), par Marie Hervet et Daniel Peupy dit Laffleur, son époux, de la ville de Québec, sa mère, à François Berlinguet, maître serrurier, de la ville de Québec », 1 avr. 1730, notaire F. Rageot de Beaurivage.
[14] Ibid., « Brevet d'apprentissage en qualité de serrurier de Louis Peltier, de l'île et comté St Laurent, paroisse de St Laurent, à François Berlinguet, maître serrurier, de la ville de Québec », 31 mars 1730, notaire F. Rageot de Beaurivage.
[15] Ibid., « Engagement en qualité de apprenti serrurier de Michel Rouillard (16 ans), par Michel Rouillard, navigateur, de la ville de Québec, son père, à François Berlinguet, maître serrurier, de la ville de Québec. », 20 mars 1733, notaire J.-N. Pinguet de Vaucour.
[16] Ibid., « Engagement en qualité de apprenti taillandier, serrurier et ferblantier de Etienne Grilleau (14 ans), par Jeanne Alary, veuve de Jacques Grilleau dit Lariviere, de la ville de Quebec, sa mère, à François Berlinguet, maître taillandier, serrurier et ferblantier, de la ville de Quebec. », 23 mai 1747, notaire F. Rageot de Beaurivage.
[17] Ibid., « Engagement en qualité de compagnon forgeron de Etienne Lariviere, à Berlinguet, maître forgeron, de la ville de Québec », 25 Jun 1749, notary J.-C. Panet.
[18] « Fonds Prévôté de Québec - Archives nationales à Québec », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/373685 : consultée le 6 janv. 2024), « Instance du sieur Antoine Marsal, marchand demeurant à Québec, contre François Berlinguet, serrurier à Québec, afin de recevoir avant son départ pour la France la somme de 141 livres et 12 sols dudit Berlinguet, portée par un mémoire de fournitures qu'il ont entre eux », 4 octobre 1731 - 6 octobre 1731, cote TL1,S11,SS2,D820, Id 373685.
[19] « Collection Pièces judiciaires et notariales - Archives nationales à Québec », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/388243 : consultée le 6 janv. 2024), « Procédures criminelles contre Pierre Bastien, serrurier et ferblantier de Québec, comparant par Louise Brideau, son épouse et procuratrice, accusé de mauvais traitements sur la personne de Marie-Anne Prou, servante; suivant les poursuites intentées par Geneviève Harbour, épouse de Jean Prou, habitant de la seigneurie de Neuville, et François Berlinguet, maître serrurier de Québec, stipulant pour Marie-Anne Prou, fille de Jean Prou et de ladite Harbour », 8 avr. 1733-10 juil. 1733, cote TL5,D953, Id 388243.
[20] « Actes de notaire, 1726-1748 : Jacques-Nicolas Pinguet de Vaucour », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS56-KSPR-8?i=1004&cat=963358 : consulté le 7 janv. 2024), Transaction entre Geneviève Arbourg, épouse actuelle de Jean Prou, de la seigneurie de Neuville, et François Berlinguet, maître serrurier, de la ville de Québec, stipulant pour Marie-Anne Prou, leur fille et Louise Brideau, épouse actuelle de Pierre Basquin, de la ville de Québec, 11 avr. 1733, images 1005 à 1008 sur 3357; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
[21] « Le LAFRANCE (Baptêmes, Mariages, Sépultures) », images numérisées, Généalogie Québec (https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/acte/166820 : consultée le 6 janv. 2024), sépulture de Marie Hévé, 30 mars 1738, Québec (Notre-Dame-de-Québec).
[22] « Fonds Cour supérieure. District judiciaire de Québec. Tutelles et curatelles - Archives nationales à Québec », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/68228 : consultée le 6 janv. 2024), « Tutelle aux mineurs de François Berlinguet, marchand, de Québec, et de feue Marie-Madeleine Eve (Hévé) », 26 août 1738, cote CC301,S1,D1378, Id 68228.
[23] Jean-Philippe Garneau, « La tutelle des enfants mineurs au Bas-Canada : autorité domestique, traditions juridiques et masculinités », Revue d’histoire de l’Amérique française, volume 74, numéro 4, printemps 2021, p. 11–35, numérisé par Érudit (https://doi.org/10.7202/1081966ar)
[24] « Actes de notaire, 1736-1741 : Jean Latour », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3L8-2WSG?i=59&cat=724933 : consulté le 7 janv. 2024), inventaire des biens de la communauté de François Berlinguet, veuf de Madeleine Hevé, de la ville de Quebec, rue de Lescalier, 28 août 1738, images 60 à 95 sur 3245, film 2113929; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
[25] Ibid., (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3L8-2QDY?i=143&cat=724933 : consulté le 10 janv. 2024), contrat de mariage de François Berlinguet et de Marguerite Gauvreau, 8 sept/ 1738, images 144 à 149 sur 3245, film 2113929
[26] Université de Montréal, Programme de recherche en démographie historique (https://www-prdh-igd.com/Membership/fr/PRDH/ Famille/20841 : consulté le 10 janv. 2024), fiche de François BERLINGUET et Marie Marguerite GAUVREAU (union 20841).
[27] « Actes de notaire, 1734-1759 : Christophe-Hilarion Dulaurent », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-53L7-P9VN-Z?i=1685&cat=746918 : consulté le 10 janv. 2024), bail à loyer d'une maison située rue Sous le Fort par Michel Riverin à François Berlinguet, 10 avr. 1739, images 1686 à 1687 sur 2552, film 1992704; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
[28] Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3L7-P9KP-X?i=2194&cat=746918 : consulté le 10 janv. 2024), engagement en qualité de servante et domestique de Marie-Louise Pasquet à François Berlinguet et Marguerite Gauvereau, 30 mai 1741, images 2195 à 2197 sur 2552, film 1992704.
[29] « Collection Pièces judiciaires et notariales - Archives nationales à Québec », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/392869 : consulté le 11 janv. 2024), « Requête de Jean-Baptiste Guyot, comme ayant épousé Marie-Anne Proulx, demandant l'assignation de François Berlinguet pour qu'il soit condamné à rendre et restituer au suppliant la somme de 60 livres qu'il retient mal à propos, comme en fait foi l'acte passé devant notaire le 11 avril 1733, et la transaction du 5 juin 1742 », 22 oct. 1742, cote TL5,D3840, Id 392869.
[30] « Le recensement de Québec, en 1744 », images numérisées, numérisé par la University of Calgary, (https://digitalcollections.ucalgary.ca/archive/Le-recensement-de-Quebec--en-1744-2R3BF1ODOWPXQ.html : consulté le 11 janv. 2024), Local Histories Collection, Libraries and Cultural Resources Digital Collections, CU12679622 ; citant les données originales : Archives de la province de Québec, 1939.
[31] « Actes de notaire, 1726-1748 : Jacques-Nicolas Pinguet de Vaucour », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CSY6-G98G-4?i=3130&cat=963358 : consulté le 11 janv. 2024), bail à loyer d'un appartement par Catherine Gaultier à François Berlinguet, 25 avr. 1747, images 3131 à 3132 sur 3362, film 2138115; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
[32] « Le LAFRANCE (Baptêmes, Mariages, Sépultures) », images numérisées, Généalogie Québec (https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/acte/166820 : consultée le 6 janv. 2024), sépulture de Marie Hévé, 30 mars 1738, Québec (Notre-Dame-de-Québec).
[33] Kim Kujawski, « La mortalité maternelle », The French-Canadian Genealogist (https://www.tfcg.ca/mortalite-maternelle-nouvelle-france : consultée le 11 janv. 2024).
[34] « Actes de notaire, 1734-1759 : Christophe-Hilarion Dulaurent », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3LC-49HM?i=1287&cat=746918 : consulté le 11 janv. 2024), contrat de mariage de François Berlinguet et de Marie Geneviève Girard, 2 nov. 1749, images 1288 à 1290 sur 2898, film 1992923.
[35] « Le LAFRANCE (Baptêmes, Mariages, Sépultures) », images numérisées, Généalogie Québec (https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/acte/100925 : consultée le 11 janv. 2024), mariage de François Berlinguet et Geneviève Girard, 2 nov. 1749, Beaumont (St-Étienne).
[36] Université de Montréal, Programme de recherche en démographie historique (https://www-prdh-igd.com/Membership/fr/PRDH/ Famille/27453 : consulté le 11 janv. 2024), fiche de François BERLINGUET et Marie Genevieve Girard (union 27453).
[37] « Actes de notaire, 1734-1759 : Christophe-Hilarion Dulaurent », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3LC-4HJ?i=1395&cat=746918 : consulté le 11 janv. 2024), inventaire des biens de la communauté de François Berlinguet et de Marguerite Gauvereau, 4 déc. 1749, images 1396 à 1447 sur 2898, film 1992923.
[38] « Actes de notaire, 1734-1759 : Christophe-Hilarion Dulaurent », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3LZ-SB5D?i=598&cat=746918 : consulté le 17 fév. 2024), testament de François Berlinguet, 29 fév. 1752, images 599 à 604 sur 2844, film 1993063.
[39] Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-53LZ-SPFQ?i=1037&cat=746918 : consulté le 17 fév. 2024), « Engagement en qualité de domestique de Marie-Charlotte Morin (11 ans), par François Thibault, son tuteur, à François Berlinguet, négociant et son épouse, de la ville de Québec », 22 juin 1752, images 1038 à 1040 sur 2844, film 1993063.
[40] Ibid. (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3LZ-STD4?i=1081&cat=746918 : consulté le 3 mars 2024), « Vente d'une maison située en la ville de Québec, rue Sous le Fort; par Joseph Riverin, négociant bourgeois et Charlotte Guillimin, son épouse, de la ville de Québec, à François Berlinguet, négociant, de la ville de Québec », 15 juil. 1752, images 1082 à 1085 sur 2844, film 1993063.
[41] « Actes de notaire, 1756-1759 : Jean-Baptiste Decharnay », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-R3L3-L9DN-W?i=878&cat=704840 : consulté le 3 mars 2024), « Brevet de religion de Louise Berlinguet, par François Berlinguet, marchand bourgeois, de la ville de Québec, rue Sous le Fort, son père, à l'Hôpital général de Québec », 24 juin 1756, images 879 à 880 sur 2844, film 8882169.
[42] « Fonds Prévôté de Québec - Archives nationales à Québec », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/380723 : consulté le 3 mars 2024), « Lecture d'un contrat de mariage passé devant feu maître Charles, de son vivant curé à Beaumont, le 2 novembre 1749, entre François Berlinguet, veuf en premières noces de feue Marie-Madeleine Hevé, en secondes noces de feue Marguerite Gauvreau, et Marie-Geneviève Girard, par lequel ils se font donation mutuelle ; il est ordonné d'enregistrer ledit contrat au registre des insinuations », 7 mars 1758, cote TL1,S11,SS1,D108,P364, Id 380723.
[43] Parchemin, banque de données notariales du Québec ancien (1626-1801), Société de recherche historique Archiv-Histo (www.Archiv-Histo.com : consultée le 3 mars 2024), « Séparation de corps et de biens de François Berlinguet, marchand et Geneviève Girard, son épouse », 2 avril 1761, notaire J. C. Parnet.
[44] « Fonds Conseil militaire de Québec - Archives nationales à Québec », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/394231 : consulté le 3 mars 2024), « Entre dame Geneviève Girard, épouse du sieur Berlinguet, demanderesse, et ledit sieur Berlinguet, défendeur. Requête présentée afin que le défendeur soit condamné à représenter leur contrat de mariage pour être remis en main des arbitres nommés par leur acte de séparation afin de régler les droits de la demanderesse, faute de quoi il sera tenu de lui payer une pension », 19 août 1761, cote TL9,P2164, Id 394231.
[45] Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/394243 : consulté le 3 mars 2024), « Entre Geneviève Girard, épouse du sieur François Berlinguet, comparant par Breton, demanderesse, et ledit sieur Berlinguet, comparant par maître La Morille (Lamorille), défendeur. Le Conseil ordonne que ledit sieur Berlinguet sera tenu de faire liquider les droits de sa femme sous quinze jours, faute de quoi il le condamne dès à présent à payer 200 livres de pension à compter de ce jour », 26 août 1761, cote TL9,P2176, Id 394243.
[46] « Quebec, Canada, Vital and Church Records (Drouin Collection), 1621-1968 », images numérisées, Ancestry.ca (https://www.ancestry.ca/imageviewer/collections/1091/images/d13p_16110230?pId=30818569 : consulté le 3 mars 2024), sépulture de François Berlinguet, 21 janv. 1764, Québec > Notre-Dame > 1759-1768 > image 274 sur 625.