Mortalité maternelle en Nouvelle-France
En Nouvelle-France, l'accouchement était extrêmement douloureux et potentiellement mortel, avec environ 1,5 % des femmes décédant dans les 60 jours suivant l'accouchement. Découvrez pourquoi la mortalité maternelle était si répandue et comment la société canadienne a finalement pu rendre la grossesse et l'accouchement plus sûres pour les mères.
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La mortalité maternelle
La mortalité maternelle, ou le décès maternel, fait référence aux décès survenus pendant la grossesse, l'accouchement ou dans les 42 jours suivant l'accouchement.
En Nouvelle-France, l'accouchement était extrêmement douloureux et potentiellement mortel, avec environ 1,5 % des femmes décédant dans les 60 jours suivant l'accouchement. Autrement dit, un décès est survenu à toutes les 80 naissances. Cela équivaut à un taux de mortalité maternelle de 1 250 décès pour 100 000 naissances vivantes ! À titre de comparaison, le taux de mortalité maternelle au Canada en 2022 était de 8,53 décès pour 100 000 naissances vivantes (30 décès maternels au total).
Sans médecine et commodités modernes, la grossesse et l'accouchement étaient physiquement exigeants, voire dangereux. Le risque de mortalité maternelle était le plus élevé dans les deux ou trois jours suivant l'accouchement, lorsque la mère pouvait mourir d'hémorragie. Après l'accouchement, elle était généralement complètement épuisée. Elle aurait besoin de trois ou quatre semaines pour se rétablir complètement. À la campagne, cependant, elle n’aurait probablement pas cette option. Elle devait prendre soin de ses autres enfants, la maison, les animaux et le jardin. Cela voulait dire qu'elle n'avait pas beaucoup de temps pour récupérer et qu'elle se levait assez rapidement. C'est la raison pour laquelle le risque de décès maternel était si élevé. Les données montrent que les femmes âgées de 30 à 45 ans couraient un risque encore plus élevé de décès maternel, ayant déjà subi plusieurs grossesses et naissances.
Les causes spécifiques de décès pouvaient être les saignements sévères pendant l'accouchement, les infections post-accouchement, la pression artérielle élevée pendant la grossesse (pré-éclampsie et éclampsie) ou d'autres complications liées à l'accouchement.
Les professionnels de la santé modernes, la médecine, l'amélioration des pratiques d'hygiène et le contrôle des naissances, entre autres facteurs, ont tous contribué à la baisse significative du taux de mortalité maternelle au Canada au cours des quatre derniers siècles.
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Bibliographie :
Hubert Charbonneau, Vie et mort de nos ancêtres : Étude démographique (Montréal: Les Presses de l'Université de Montréal, 1975), 140-148.
André Lachance, Vivre, aimer et mourir en Nouvelle-France; Juger et punir en Nouvelle-France: la vie quotidienne aux XVIIe et XVIIIe siècles (Montréal: Éditions Libre Expression, 2004), 38-40.
Agence de la santé publique du Canada, « Maternal Mortality in Canada », Gouvernement du Canada (http://publications.gc.ca/collections/collection_2012/aspc-phac/HP10-19-2011-eng.pdf), 2011.
World Health Organization, « Maternal Mortality », WHO Newsroom (https://www.who.int/news-room/fact-sheets/detail/maternal-mortality), updated 19 Sep 2019.