Top 12 prénoms féminins québécois 1980-2017
Découvrez les noms de filles les plus populaires au Québec de 1980 à 2016, y compris leurs origines et leur signification. Nous allons voir des noms franco-canadiens comme Stéphanie, Jessica et Geneviève.
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Palmarès des prénoms féminins au Québec
de 1980 à 2016
incluant leurs origines et signification, tirés de Nos prénoms et leurs histoires de Guy Bouthillier
No 1. Stéphanie : Ce prénom vient du grec et du latin, signifiant « couronne » ou « couronné ». Même s’il a occupé la première position au palmarès pendant plusieurs années, le prénom de Stéphanie n’était populaire que récemment. Il n’y avait aucune Stéphanie en Nouvelle-France, et jusqu’au milieu du XXe siècle, seulement quelques-unes. Le prénom apparaît en France vers les années 1950 et au Québec vers 1960, ou il accroîtra en popularité jusqu’aux années 1990. Le prénom anglophone Stephanie fut aussi populaire aux États-Unis durant cette période, ainsi que le diminutif Steffi, Steffy et Steff dans les pays anglophones et allemands.
No 2. Catherine : Ce prénom vient du latin Catharina, dérivé du grec Aikaterinê. Le prénom Catherine est rattaché au mot grec « katharos » qui signifie « pur » pour les catholiques. Au fil du temps, plusieurs reines ont porté ce prénom : une reine en France, Catherine de Médicis, Catherine II la Grande en Russie, et trois épouses de Henri VIII en Angleterre. Le Larousse compte 29 variétés du nom Catherine à travers le monde. Au Canada, le prénom est populaire depuis l’époque de la Nouvelle-France, même s’il perdit un peu d’élan de 1850 à 1950. Il réapparait dans les années 1960, et occupe le premier rang dans les années 1990.
No 3. Émilie : Ce prénom vient d'abord du latin « Aemilia » dont le masculin « Aemilius » est la source du prénom Émile. C’était un nom de personne à Rome, ainsi que le nom d’une route romaine nommée la Via Aemilia qui reliait plusieurs villes au nord de l’Italie. Voilà la source du nom de la région d’Émilie-Romagne. Émilie (et Emily) apparaît au Canada vers la fin du XIXe siècle, et en Angleterre et aux États-Unis à partir du XVIIIe siècle. Dans les années 1980, le prénom se place parmi les plus populaires au Québec.
No 4. Jessica : Ce prénom hébreu vient de la bible du nom Yiskah, devenue Iskah et ensuite Jeskah. Shakespeare a choisi le nom Jessica pour la fille de Shylock dans Le Marchand de Venise. Son diminutif Jessie est devenu populaire avant même Jessica – utilisé depuis le XIXe siècle au Royaume-Uni et aux États-Unis. C’est seulement au XXe siècle que Jessica apparaît comme prénom pour les anglophones et les francophones.
No 5. Audrey : Ce prénom a des origines qui remontent il n’y a pas moins de 1 500 ans au vieil anglais Aethelthryth, dont la racine aethel veut dire « noble », donnant naissance au prénom Ethel au Moyen Âge. Les prénoms d’Ethel et Audrey proviennent de la même source. Malgré sa longue histoire, il faudra attendre jusqu’au XXe siècle pour que ce prénom devienne populaire dans des milieux anglophones. Au Canada français, c’est seulement après qu’Audrey Hepburn apparu sur scène que le prénom prendra de l’élan.
No 6. Julie : Ce prénom provient de l’Antiquité, de la famille de Jules César à Rome. Il se répandra en Europe sous les formes de Julia et Julie, version francisée. Chez nous, on retrouve le prénom en Nouvelle-France et jusqu’au milieu du XIXe siècle. Après un déclin de plusieurs décennies, le prénom de Julie a réapparu vers 1960.
No 7. Valérie : Ce prénom vient du latin valere, signifiant « être fort, courageux ». Il fut populaire chez les premières familles chrétiennes, mais a perdu sa popularité à partir Moyen Âge. Il rebondit en Angleterre à la fin du XIXe siècle, et au milieu du XXe siècle dans les pays francophones.
No 8. Sarah : Ce prénom, âgé de plus de 3 800 ans, vient de l’hébreu Saraï, la femme d’Abraham. Il signifie « ma princesse ». Pendant longtemps ce prénom apparaissait dans les familles juives seulement. Au XVIe siècle, des protestant de l’Angleterre ont commencé à donner des noms bibliques à leurs enfants, tels Jonathan, Samuel, Judith, Esther et Sarah. Cela s’est répandu aux États-Unis avec les premiers colons au XVIIe siècle. Au XIX siècle on retrouve le prénom dans les familles anglo-protestantes du Québec. Vers les années 1960, Sarah apparaît finalement en France et au Québec.
No 9. Mélissa : Ce prénom provient du grec méli (signifiant « miel ») et mélissa (signifiant « abeille »). En mythologie grecque, il s’agit du prénom d'une nymphe, fille du roi de Crète, Melissos, qui a élevé Zeus, le roi des dieux, en le nourrissant de miel. Le prénom est connu depuis l’Antiquité et commence à devenir populaire au XVIe siècle en Italie, puis en Angleterre au XVIIIe siècle. Il connaît du succès aux États-Unis an milieu du XXe siècle. Au Québec, le prénom de Mélissa apparaît seulement en 1977.
No 10. Mélanie : Ce prénom est issu du grec ancien « melas, melanos » signifiant « noir, sombre », puis du latin Melania. Ce prénom fut très répandu sous l'Antiquité, dans le monde grec et latin. Il apparaît en France au XIXe siècle et demeure populaire jusqu’à la fin du XXe siècle. Au Québec, le prénom de Mélanie fait surface en 1970 et reste au premier rang de popularité de 1976 à 1978. En 1976, 11% des Québécoises furent nommées Mélanie !
No 11. Caroline : Ce prénom vient du mot latin « carolus », une version latine du prénom Carl. On lui associe également une origine germanique qui signifie « viril » ou « fort ». Caroline est aussi un diminutif affectueux du prénom Carole. Caroline est utilisé premièrement par les familles royales de langue allemande et s’est répandu ensuite aux familles anglaises. En France, il apparut au XVIIIe siècle. Chez nous, le prénom fut souvent donné au XIXe siècle dans les familles anglo-protestantes, et il s’est ensuite propagé au Canada français. Dans la première moitié du XXe siècle, c’est plutôt Carole qu’on donnait comme prénom aux filles. Mais, à partir de 1960, on commence à revoir le prénom Caroline.
No 12. Geneviève : On retrouve ce prénom au Ve siècle, portée par sainte Geneviève de Paris – celle qui se porta à la défense de Paris menacé par Atilla et ses Huns en 451. Malgré sa longue histoire, l’usage du prénom Geneviève demeure modeste en France jusqu’au XIXe siècle, et connaît son apogée en 1947. De notre côté, le prénom de Geneviève est connu depuis la Nouvelle-France, époque où il est très populaire. Il devint plus discret dans les siècles suivants, pour enfin regagner sa popularité vers 1960. En 1979, 4% des filles furent donné le prénom de Geneviève.
Bibliographie :
Bouthillier, Guy. 2013. Nos prénoms et leurs histoires : les prénoms féminins du Québec. Montréal : Les Éditions de l'Homme). 268 pages.
Rocha, Roberto. « Comment Guillaume est devenu William, l’évolution des prénoms au Québec depuis 1980 » , Ici Radio-Canada (https://ici.radio-canada.ca/nouvelles/special/2017/05/prenoms-populaires-quebec-tendance/ : consulté le 14 fév 2019).
NotreFamille, base de données en ligne sur les prénoms et leurs significations (https://www.prenoms.com/ : consulté le 14 fév 2019).
Magic maman famili, base de données en ligne sur les prénoms et leurs significations (http://prenoms.famili.fr/ : consulté le 14 fév 2019).
Crédit photos :
« Steffi Graf (Wimbledon 2009) », photo prise en 2009 par l’auteur Wikimedia Chris Eason, Wikimedia Commons.
« Portrait of Catherine of Medici (1519-1589) », photo d’une peinture à l’huile d’environ 1547 (artiste inconnu) prise par Susanne Girndt, Wikimedia Commons.
« Jessica Paré at a Canadian Film Centre & Variety-hosted reception for the Telefilm Canada Features Comedy Lab », photo prise en 2012 par Mark Sullivan, Wikimedia Commons.
« Screenshot from Charade showing Cary Grant and Audrey Hepburn », photo par l’auteur Wikimedia BlueStar, Wikimedia Commons.
« Julie Payette CSA », photo de 2008 de NASA, Wikimedia Commons.
« Le jour où les maires de Gatineau et d'Ottawa se sont joints au conseil d'administration de la CCN. De gauche à droite: Maxime Pedneau-Jobin (maire de Gatineau), Jim Watson (maire d'Ottawa), Mélanie Joly (ministre du Patrimoine), Russell Andrew Mills (ancien président de la CCN) et Mark Kristmanson (Premier dirigeant de la CCN) », photo de 2016 de la Commission de la capitale nationale, Wikimedia Commons.
« Caroline Ouellette, joueuse de hockey, Cup de Clarkson 2011 », photo de 2011 par l’auteur Wikimedia Genevieve2, Wikimedia Commons.
« St. Genevieve as patroness of Paris », peinture d’environ 1615 (artiste français inconnu), Wikimedia Commons.