Meunier
Click here for the English version
Le Meunier / Farinier
Le meunier possédait et exploitait un moulin - une machine utilisée pour moudre des céréales et faire de la farine. Il supervisait toutes les opérations liées à la mouture du grain. Ensuite, il emballait la farine, la pesait, l’entreposait au besoin et en tirait des revenus.
À l'origine, le meunier utilisait un moulin à main : une grosse pierre comme base et une autre pierre mobile actionnée à la main, semblable à un mortier et à un pilon. Au fur et à mesure de l'amélioration de la technologie, des machines plus sophistiquées telles que les moulins à eau et à vent ont été mises au point pour effectuer les travaux de meulage. Ces moulines ont exploitait les sources d'énergie disponibles, notamment l'eau et le vent.
Le tout premier moulin en Nouvelle-France fut le moulin Hébert construit en 1616. Samuel de Champlain a construit le deuxième moulin en 1628, celui-ci fonctionnant à l'eau. En 1652, il y avait au moins 8 moulins dans la colonie. Les meules utilisées par les meuniers provenaient souvent en pièces de 2 et 4 tonnes de La Ferté-sous-Jouarre en France.
La meunerie est l’une des plus anciennes occupations humaines et le pain est l’un des aliments fabriqués par l’homme le plus ancien et le plus consommé. Le moulin était donc une partie extrêmement importante de la vie des colons en Nouvelle-France. Sous le système de seigneurie, le seigneur devait construire un moulin à farine pour ses locataires, ou censitaires. À leur tour, ils étaient obligés d’utiliser le moulin de la seigneurie et de donner un sac de farine sur 14 au seigneur.
En milieu rural, le moulin, ainsi que l'église et le manoir seigneurial, constituaient les structures les plus importantes et les plus reconnaissables. Étant donné l’importance de la farine dans l’alimentation des colons (le pain étant l’aliment de base), le meunier était un personnage important. Le meunier et sa famille vivaient normalement au deuxième étage du moulin.
« Apprécié, détesté, craint et consulté, le meunier occupe une place à part dans cette société d'Ancien Régime. Sa vie se passe seul ou avec quelques assistants, le plus souvent parents ou apprentis, les yeux et les poumons irrités par la poussière des grains et de la farine. Il s'active dans de bons ou mauvais moulins, entretient des rapports parfois ambigus avec l'autorité et contribue ultimement à l'aspect le plus important d'une colonie : sa survie. » (Laperle)
Le meunier pouvait aussi être appelé meusnier, moulinier ou molinier. Au XXe siècle, il y avait peu de différence entre les définitions de meunier et de farinier. Avant cela, cependant, le farinier était mieux rémunéré que le meunier et son travail était considéré comme plus spécialisé. Il connaissait l'art de faire de la farine, tandis que le meunier exploitait simplement le moulin.
Meunier et Menier sont des noms de famille dérivés de métiers qui survivent au Canada aujourd’hui, tout comme « Miller », traduction anglaise.
Le Moulin Légaré à St-Eustache et ses meuniers
Personnes qui ont exercé le métier de maître meunier en Nouvelle-France : Pierre Mercereau, François Travers, Abel Turcault/Turcot
Personnes qui ont exercé le métier de meunier en Nouvelle-France : Bertrand dit Desrochers, Jean Ardouin, Nicolas Barabé, Jacques Beaufort, Jean Beaune, René Bénard, Pierre Bernard, Pierre Bissonnet, René Blanchet, Alexandre Boursier dit Lavigne, Jacques Bouthillet, Philippe Boyer, Michel Brouillet dit Laviolette, Jean Br(o)usseau, Pierre Brunet, Guillaume Cartier, Jean Charbonneau, René Chartier, Pierre Chonard, Jean Dangeuger dit Lechasseur, Louis Déry, Maurice Déry, Pierre Déry, Jean-Baptiste Deveau, Jean Duguay, Julien Dumont, Michel Durand, Claude Duval dit Vinaigre, Jean-Baptiste Edmund, Léonard Fonjamis dit Vadeboncoeur, Guillaume Forget dit Despatis, Jacques Frichet, Ignace Giroux, Jacques Goulet, Mathurin Grain, Pierre Gravel, Guillaume Guérin, François Harel, Joseph Harel, Jacques Heude(s), Pierre Hunault dit Deschamps, Jean Janvier, Jean Joubert, Michel Joubert, Jean Lafond, Charles Laîné dit Laliberté, Jean Lecomte, Jacques Lemarié, David Létourneau, Dominique Létourneau, Philippe Létourneau, Jean Luminas/Mineau, Rolland Maguet, Jean Masson, Charles Morin, Philippe Noël, Claude Panneton, Honoré Pedeau, Jean Péladeau dit Saint-Jean, Jean Pénisson, Joseph Pénisson, Joseph Plamondon, Jean Poineau, François Poitras, François Quenneville, Pierre Raymoneau, René Richard, Pierre Salvail, Pierre Savary, Jean Sicard, Simon Sicard, Thomas Simon, Jean Tibierge, François Travers, Abel Turcault/Turcot
Personnes qui ont exercé le métier de maître farinier en Nouvelle-France : Jean-Baptiste Bédard, Pierre Bernard, Charles Breillard dit Laroche, Jean Chamberland, Maurice Déry, Jean-Baptiste Devault, René Gagné, Ignace Giroux, Jean Lafond, Barthélemi Sicard, Honoré Tesson
Personnes qui ont exercé le métier de farinier en Nouvelle-France : Étienne Ardouin, François Arsenault, Jacques Beaufort, Pierre Bernard, Pierre Blanchet, André Bonin dit Delisle, Charles Breillard dit Laroche, Jean Br(o)usseau, Joseph Charpentier, Maurice Déry, Pierre Desrochers, Louis Deveau, Pierre Dousset, Léonard Fonjamis dit Vadeboncoeur, Jacques Fréchet, Jean Gibault, Joseph Harel, Jean Joubert, Pierre Joubert, Alexis Langlois, François Langlois, David Létourneau, Dominique Létourneau, Jacques Létourneau, Philippe Létourneau, Jean Luminas/Mineau, Pierre Mandin, Pierre Mercereau, Jean Métayer, Jean Mét(h)ot, Louis Nadeau, Claude Panneton, François Péloquin, Jean Penisson, Pierre Périgord, François Poisson, François Quenneville, Thomas Simon, Pierre Simon dit Delorme, Honoré Tesson, François Travers, Antoine Trottier, Augustin Trottier
Bibliographie et lectures complémentaires :
Archéotec inc. 2008. « Patrimoine archéologique des moulins du Québec ». Étude produite pour le ministère de la Culture, Gouvernement du Québec. https://www.mcc.gouv.qc.ca/fileadmin/documents/publications/patrimoine/archeologie/EtudesMoulin.pdf.
Laperle, Dominique. 2004. « Tourne les mouslanges » : quand le meunier fabriquait sa farine en Nouvelle-France. Cap-aux-Diamants, (78), pages 30–33. Érudit, https://www.erudit.org/fr/revues/cd/2004-n78-cd1046031/7240ac.pdf.
Pomerleau, Jeanne. 1994. Arts et métiers de nos ancêtres : 1650-1950. Montréal, Québec : Guérin. 277-292.