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Tanneur

Tanneur au 15e siècle (« Fricz Egen ircher », peinture de1473 (artist inconnu) apparu dans Hausbuch der Mendelschen Zwölfbrüderstiftung, Wikimedia Commons).

Tanneur au 15e siècle (« Fricz Egen ircher », peinture de1473 (artist inconnu) apparu dans Hausbuch der Mendelschen Zwölfbrüderstiftung, Wikimedia Commons).

Le tanneur préparait la peau d'animaux à la main avec le tan ou le tanin (poudre d'écorce d'arbre) afin de produire du cuir. Le tanneur travaillait dans une tannerie. Le tannage était considéré comme une « industrie odorante » et était relégué à la périphérie de la ville, généralement près d’une rivière ou d’un ruisseau et parmi les pauvres. Autrement dit, les tanneries dégageaient une odeur terrible.

Le tannage en Nouvelle-France a commencé dans les années 1600 à Québec et à Montréal. Au début, les artisans du cuir recevaient des peaux livrées de la France. Par la suite, avec l’arrivée de plus de bouchers, les peaux étaient produites localement. La première tannerie en Nouvelle-France fut établie à la Pointe-Lévy en 1668. Cette tannerie était particulièrement importante, car elle a remporté plusieurs contrats pour fournir des chaussures aux troupes. Montréal a vu sa première tannerie à la fin du XVIIe siècle. Des tanneries rurales à petite échelle existaient également. Ces tanneurs produisaient le cuir en fonction des besoins des habitants.

Les tanneurs utilisaient principalement des peaux de mouton et de bovins, mais les chasseurs et les pêcheurs pouvaient fournir d'autres types de peaux tels que les morses, les phoques, les orignaux, les cerfs et les ours.

Les premiers tanneurs étaient venus de France et ont utilisé les méthodes de l'ancien pays pour enseigner leurs apprentis. Les moulins de tannage étaient alimentées par le vent, l’eau ou des animaux. Le processus du tannage comportait plusieurs étapes. Tout d'abord, les peaux étaient trempées et ramollies dans de l’eau et de la chaux, qui brûlait les poils d'animaux et les débris de chair. Ensuite, pour neutraliser les effets de la chaux, les peaux ont été lavées avec de la fiente de poule diluée dans de l'eau. Ensuite, les peaux passaient quelques mois à tremper dans des bassins de tanin. Le tanin utilisé en Nouvelle-France était fait d'écorce de pruche ou d'épicéa, évoluant ensuite vers le tannage à l'huile et à l'alun, et enfin le tannage au chrome.

Une fois sorti du bassin, le cuir était recouvert d'huile de foie de morue et suspendu pour l’égouttage. Ensuite, le tanneur l’étirait et le faisait sécher. Enfin, pour empêcher le cuir de durcir, il était poli avec du suif liquide. Toutes ces étapes nécessitaient des outils spécifiques, comme divers couteaux pour écharner et ébourrer, un établi et un banc de tanneur.

Selon les besoins de sa famille, le cultivateur apportait ses peaux d'animal au tanneur, et quatre mois plus tard revenait chercher son cuir. Étant donné que les cuves du tanneur pouvaient contenir des dizaines de peaux à la fois de différents clients, elles devaient être marquées. Ainsi, les peaux du premier client étaient marquées avec un trait, les suivantes avec deux traits, et ainsi de suite.

La plupart du cuir fabriqué était résistant, utilisé pour des chaussures, des bottes et des harnais. Le travail dans les tanneries était difficile. Manipuler de lourdes peaux imbibées d'eau était épuisant. Les odeurs émanant des matières organiques en décomposition étaient si fortes que les travailleurs nauséeux vomissaient parfois au travail. D'autres ne pouvaient pas manger à leur retour chez eux. Le risque d'infection était élevé et, lors de la finition de la peau, la poussière de cuir omniprésent causait des problèmes respiratoires. En plus de tout cela, le tanneur a reçu un surnom peu enviable : « crotte de poule ».

Personnes qui ont exercé ce métier : Michel André dit St-Michel, Sébastien Aubry, Jacques Baillet, François Barsalou, Gérard Barsalou, Jean Baptiste Barsalou, Didas Beaupré, Pierre Bedagaray, Jacques Bédard, Lean Bélair, Nathaniel Boulter, Étienne Brunet, Étienne Charest, Étienne Charest (fils), Pierre Chazal, Louis Chevalier, Pierre Chezal, Paul Collette, Jean de Dieu, Jean-Marie Deguise dit Flamand, Charles Delaunay, Jacques Delavaux, Joseph Destroismaisons dit Picard, Jacques Drolet, Dominique Dubroca, François Dulaurent, Germain Estivalet, Richard Freeman, Jacques Gaudry, Jean-Elie Gaut(h)ier, Alexis Gauvreau, Etienne Gauvreau, Pierre Gauvreau, Pierre Gendron, Charles Giroux, Noël Giroux, François Goyet, Joseph Guyon dit Després, Pierre Haya, René Hautbois, Thomas Huguet, Antoine Huppé dit Lagrois (Lagroix), Claude Hurel, Jacques Jahan dit Laviolette, Charles Larche, Jean-Baptiste Larchevêque dit Grandpré, Benjamin Lauzon, Antoine Leblanc, Octave Lemieux, Claude Lenoir dit Roland, Laurent Loraine dit Lagiroflée, Augustin Laurent dit Lorty, Jean Laurent dit Lorty, Louis Mallet, Jean Baptiste Maranda, Jean Moreau, Jean Mouchère dit Desmoulins, Louis Régis Morin, Guillaume Nantel, Joseph Normand, Charles Paquet, Paschal Parsiller dit Lachapelle, George Phillip, Jean Louis Plessis dit Bélair, Charles Poliquain, Joachim Primeau, Pierre Robereau dit Duplessis, Joseph Roberge, Pierre Robitaille, Charles Roy, John Selby, Hippolyte Thibierge, Pierre Thomelet, Narcisse Vincent, Asa Willett.


Atelier de tanneurs (« Le tanneur, der Lohgerber, the tanner », dessin d’environ 1880 (artiste inconnu) apparu dans Was willst du werden? Bilder aus dem Handwerkerleben de 1880, Wikimedia Commons.

Atelier de tanneurs (« Le tanneur, der Lohgerber, the tanner », dessin d’environ 1880 (artiste inconnu) apparu dans Was willst du werden? Bilder aus dem Handwerkerleben de 1880, Wikimedia Commons.


Une des dernières tanneries artisanales de France


« Colmar. Rue du fossé des tanneurs » (dessin de 1850 par Laurent Atthalin à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Bibliothèque nationale de France).

« Colmar. Rue du fossé des tanneurs » (dessin de 1850 par Laurent Atthalin à la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg, Bibliothèque nationale de France).

 
 

Bibliographie :