Ancien poste de prévôt en Nouvelle-France
Votre ancêtre était-il un « prévôt » ou « prévôt de la maréchaussée » en Nouvelle-France ? Apprenez-en davantage sur ce poste et de quoi il s’agissait.
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Le Prévôt
En Nouvelle-France, une prévôté signifiait la cour de justice d'une juridiction particulière. La prévôté était dirigée par un prévôt (parfois orthographié « prévost »), souvent un lieutenant général agissant comme procureur du roi, supervisé par le procureur général. L'autorité et les pouvoirs du prévôt étaient similaires à ceux d'un shérif. Comme le procureur général, il était nommé par le roi. Il agissait en tant que commandant militaire, policier et parfois procureur junior. Le prévôt recevait une allocation de 500 livres par an.
En 1677, la Prévôté de Québec fut autorisée à établir la première maréchaussée en Nouvelle-France. Elle se composait d'une petite troupe de six agents des forces de l'ordre, appelés « archers », commandés par un prévôt. Un lieutenant, commandant en second, a ensuite été ajouté à cette petite brigade, ainsi qu'un « exempt » (semblable à un sergent) et un greffier. Une plus petite unité a été établie à Montréal en 1709, composée d'un lieutenant et de trois archers, afin de gérer « les perturbations causées par l'eau-de-vie ». Ils étaient chargés de maintenir l’ordre public, d’enquêter sur les crimes et de punir les responsables. Les crimes auxquels ils ont combattu comprenaient le meurtre, le vol, les duels, la prostitution, l'avortement, la contrefaçon et plusieurs autres. Il va sans dire que leur efficacité était discutable compte tenu de leur petit nombre et du vaste territoire qu'ils étaient censés couvrir.
Il n’existe aucune description officielle de la tenue vestimentaire ou de l’uniforme du prévôt ou des personnes sous ses ordres. Cependant, nous savons que le prévôt portait un bâton de commandement, semblable aux bâtons qui auraient été portées par ses homologues en France. Il était normalement recouvert de velours bleu avec des lys d'or brodés.
Les prévôts de la Nouvelle-France :
Philippe Gaultier, sieur de Comporté (1677-1687)
Paul Denys de Saint-Simon (1689-1714)
Charles-Paul Denys de Saint-Simon, fils de Paul Denys de Saint-Simon (1714-1749)
Charles Duplessis de Morampont (1749-1751) ; bien que Duplessis fût encore officiellement prévôt après 1751, il partit pour la France cette année-là et ne revint jamais.
Dans les actes juridiques et notariaux, le prévôt pouvait être appelé par l'un des termes suivants :
Prévôt général des maréchaux
Prévôt de la Maréchaussée
Prévôt des maréchaux
Prévôt général des maréchaux
Prévôt de monseigneur le Maréchal de France en Nouvelle-France
Prévôt de nos seigneurs les maréchaux
Grand prévôt
Grand prévôt de la Maréchaussée
Grand prévôt de la Nouvelle-France
Bibliographie :
René Chartrand, « The Constabulary and Archers in New France », Le Journal, Vol. 25, no. 3 Été 2009 (https://www.frenchcolonialstudies.org/uploads/b/9f7234c0-96bb-11e9-bbc6-216d6a196288/LeJournal_25.3.pdf).
Gouvernement du Canada, « L'Organisation de la Nouvelle-France: La prévôté en Nouvelle-France », Passerelle pour l'histoire militaire canadienne (http://www.cmhg.gc.ca/cmh-pmc/page-157-fra.aspx).
André Lachance, « Le contrôle social dans la société canadienne du Régime français au XVIIIe siècle », Criminologie, 18(1), 7-18, 1985, numérisé par Érudit (https://doi.org/10.7202/017203ar).
Philippe Fournier, La Nouvelle-France au fil des édits (Septentrion, Québec : 2011), pages 151, 327, 552.
André Lachance, « Regnard Duplessis De Morampont, Charles-Denis », Dictionnaire biographique du Canada (http://www.biographi.ca/fr/bio/regnard_duplessis_de_morampont_charles_denis_3E.html), publié en 1974, mise-à-jour en 2018.
Jacques L’Heureux, « L’organisation judiciaire au Québec de 1764 à 1774 », Revue générale de droit 1, no 2 , 266–331, 1970, numérisé par Érudit (https://doi.org/10.7202/1059835ar).
A. J. E. Lunn, « Denys de Saint-Simon, Paul », Dictionnaire biographique du Canada (http://www.biographi.ca/fr/bio/denys_de_saint_simon_paul_2E.html), publié en 1969, mise-à-jour en 1982.
Céline Mélisson, « Philippe Gaultier de Comporté : soldat de Carignan-Salières devenu officier de plume », Cap-aux-Diamants (122), 17-20, 2015, numérisé par Érudit (https://id.erudit.org/iderudit/79288ac)