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Ile-d'Orleans FR

La plupart des Canadiens français peuvent retracer au moins un, sinon des dizaines, d’ancêtres qui ont ont vécu à l'Île-d'Orléans il y a des siècles. Des aperçus de la vie traditionnelle canadienne existent encore sur l'île aujourd'hui. Il n'est pas étonnant que l'Île-d'Orléans ait été surnommée le « berceau de l'Amérique française ».

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L’Histoire de l’Île-d'Orléans

Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans. Photo prise en 2015 par le collaborateur Wikimedia Commons giggel.

Saint-Pierre-de-l'Île-d'Orléans (photo prise en 2015 par giggel)

Vedette du tourisme québécois, l’Île-d'Orléans évoque des images d'antan : villages pittoresques, anciennes maisons en pierre aux toits de chaume, champs vallonnés et vergers. La plupart des Canadiens français peuvent retracer au moins un, sinon des dizaines, d'ancêtres qui ont vécu à l'Île-d'Orléans il y a des siècles. La vie ici a certainement changé, mais il reste encore des aperçus de la vie traditionnelle canadienne. Il n'est pas étonnant que l'Île-d'Orléans ait été surnommée le « berceau de l'Amérique française ».


« L'entrée de la Rivière du St-Laurent, et la ville de Québec dans le Canada » (carte attribuée au cartographe Jean-Baptiste Franquelin, créée entre 1670 et 1693, Bibliothèque nationale de France)

Une île aux nombreux noms

Bien avant l'arrivée des Européens, l'Île-d'Orléans était habitée par des peuples autochtones. Le peuple wendat l'appelait Ahȣendoe, signifiant « île », ou Laȣendaona Tiatoutarchi, signifiant soit « île dans la grande rivière », « île cachée » ou « île d'évasion » (selon la source). Les Hurons appelaient l'île Minigo et les Algonquins l'appelaient Windigo, signifiant « ensorcelée ».

L'explorateur français Jacques Cartier est tombé sur l'île et ses habitants en 1535, lors de son deuxième voyage vers le Nouveau Monde. Accompagné de deux interprètes autochtones, Cartier a été accueilli par les habitants et s'est vu offrir du poisson, du mil et des melons. À l'époque, il l'appela l'Île de Bascuz (Bacchus) en raison de l'abondance de vignes qu'il y voyait. Moins d'un an plus tard, cependant, il lui donna le nom Île-d'Orléans, en l'honneur d'Henri II de France, alors duc d'Orléans.

Les Hurons l’appelèrent Île-Sainte-Marie à partir de 1651 ; ce nom a été abandonné en 1656 suite à leur départ.

En 1675, la seigneurie de l'île fut cédée à François Berthelot sous le nom « Île et comté de Saint-Laurent ». Appelé alternativement Île-d'Orléans et Île-Saint-Laurent, ce dernier nom est tombé hors d'usage à partir de 1770.


L’Isle d’Orléans a six lieues de longueur, très belle et agréable par la diversité des bois, prairies et vignes qu’il y a en quelques endroits, avec des noyers, le bout de laquelle île du côté de l’ouest s’appelle Cap de Condé.
— Samuel de Champlain, premier gouverneur du Canada

Un nouveau domicile pour des colons européens

L'Île-d'Orléans est relativement plate et de forme oblongue, mesurant 34 kilomètres de long et huit kilomètres de large. En raison de sa position géographique juste en aval de Québec et de sa terre fertile, l'île fut l'une des premières régions habitées par les Français en Nouvelle-France. Une seigneurie couvrant toute l'île fut établie en 1636. Elle fut concédée à huit associés par la Compagnie de la Nouvelle France. De façon typique, les terres de la seigneurie furent disposées en longues bandes étroites, allant du bord du fleuve Saint-Laurent jusqu'au milieu de l'île (motif dont on peut encore voir aujourd'hui). Les colons ont commencé à arriver en 1650 et bientôt quelque 2 000 habitants ont élu domicile sur l'île. On commença à défricher l’île en 1660.

La Seigneurie Saint-Jean sur Île-d'Orléans. Photo prise en 2015 par le collaborateur Wikimedia Commons Marc Lautenbacher.

La Seigneurie Saint-Jean sur Île-d'Orléans (photo prise en 2015 par Marc Lautenbacher)

Image satellite NASA de l’Île-d'Orléans avec ses terres seigneuriales. Wikimedia Commons.

Image satellite NASA de l’Île-d'Orléans avec ses terres seigneuriales (Wikimedia Commons)

Les premiers habitants à recevoir des concessions de terre furent les Ursulines, Éléonore de Grandmaison (veuve d'Antoine Boudier), René Maheu, Jacques Gourdeau (troisième époux de ladite Grandmaison, il fut assassiné en 1663 par l'un de ses serviteurs), Louis d'Ailleboust (gouverneur du Canada de 1648 à 1651), Jacques Levrier, Gabriel Gosselin et Claude Charron. En avril 1656, Charles de Lauzon concéda des parcelles de sa seigneurie aux personnes suivantes : Guillaume Beaucher dit Morency, Jacques Perrot, Robert Gagnon, Claude Guyon (Dion), Denis Guyon, Michel Guyon, Pierre Nolin dit Lafeugière, Pierre Loignon/Lognon, Guillaume Landry, François Guyon, Simon Leureau, Louis Côté, René Mézeray dit Nos, Jacques Billodeau et Maurice Arrivé. Peu de temps après, Pierre le Petit, Gabriel Rouleau dit Sansoucy et Jacques Delugré s'installèrent sur l'île. De 1657 à 1660, des terres sont cédées à Jean Lehoux, Louis Houde, Adrien Blanquet, Jacques Bernier dit Jean de Paris et Pierre Labrecque.

Une carte dessinée par le Sieur de Villeneuve (ci-dessous) montre clairement ces parcelles avec le noms de ses propriétaires.

Carte de la Seigneurie de l'Île-d'Orléans mesurée précisément en 1689 par le Sieur de Villeneuve ; 347 noms de propriétaires sont inclus (Bibliothèque et archives nationales du Québec)


Trahison et massacre des Hurons

« Chasseur Huron-Wendat appelant un orignal » par Cornelius Krieghoff, vers 1868. Wikimedia Commons.

« Chasseur Huron-Wendat appelant un orignal » par Cornelius Krieghoff, vers 1868. Wikimedia Commons.

Chassés de leur ancien territoire (la Mission en Huronie) par les Haudenosaunee (alors appelés les Iroquois), les Hurons se réfugièrent autour de Québec et sur l'Île-d'Orléans avec l'aide de missionnaires en 1651. Quelque 400 Hurons s'installèrent sur la pointe sud-ouest de l'île (l’actuelle Anse du Fort), où ils construisirent un fort gardé par des canons. Ils ont donné à l’île le nom Île-Sainte-Marie, en l'honneur de leur patronne. Ils achetèrent un terrain d’Éléonore de Grandmaison, sur lequel ils construisirent des cabanes et plantèrent des cultures de maïs. Malheureusement, leur existence tranquille a rapidement pris fin. Les Iroquois ont traqué les Hurons jusqu'à leur nouvelle demeure en 1654 et, sous couvert de pourparlers de paix, ont organisé plusieurs réunions avec eux et le gouverneur d'Ailleboust. Des négociations ont eu lieu au cours des deux années suivantes avant que la paix ne soit finalement brisée en 1656. Dans la nuit du 19 avril, sous le couvert de l'obscurité, les Iroquois ont attaqué les Hurons alors qu'ils s'occupaient de leurs récoltes. 71 Hurons ont été massacrés ou faits prisonniers.

Le lendemain, les Iroquois défilèrent hardiment les prisonniers à Québec. Le gouverneur a choisi de ne pas intervenir, car il ne voulait pas compromettre le sort de la colonie. Malgré ce massacre, les Hurons restés sur l'île ont continué à négocier avec les Iroquois, qui ont promis de les épargner s'ils acceptaient de vivre parmi eux. La majorité des Hurons ont quitté l'île accompagnés des Iroquois, et les hommes ont été assassinés peu après. Les femmes et les enfants ont été épargnés, pour être distribués parmi les Iroquois comme esclaves. Les quelques Hurons restés à l'Île-d'Orléans ont abandonné l’île pour s’installer plus près de Québec.

Cependant, les Iroquois n'ont pas concentré leur agression uniquement sur les nations autochtones rivales. En 1661, ils lancèrent plusieurs attaques contre des villages français, en commençant par Montréal, puis Trois-Rivières, Tadoussac, Beaupré et l'Île-d'Orléans. Des dizaines de colons de l'île ont été assassinés ou capturés. Le gouverneur envoya des renforts de Québec, mais ils sont arrivés trop tard. Anne Baillargeon, neuf ans, était l'une des captives. Elle a vécu parmi les Iroquois pendant neuf ans. Après que Monsieur de Tracy ait négocié le retour de tous les captifs français des Iroquois, Anne est revenue à contrecœur, essayant même de s'échapper et de retourner au pays iroquois. Elle fut amenée chez les Ursulines afin de « reprendre l’esprit de christianisme qui s’était fort affaibli parmi les Iroquois ».


Moulin seigneurial Poulin datant de 1668, à Sainte-Famille. Photo prise vers 1925 par Edgar Gariépy, Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Moulin seigneurial Poulin datant de 1668, à Sainte-Famille (photo prise vers 1925 par Edgar Gariépy, Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Des racines du Poitou, de la Normandie et du Perche

Entre 1660 et 1670, de nombreuses autres concessions de terres furent accordées. Beaucoup de ces habitants, principalement du Poitou, du Perche et de la Normandie, ont eu des familles nombreuses et sont donc les ancêtres de nombreux Canadiens français. Il s'agit de Jacques Asseline, Jean Baillargeon, Émery Bellouin (Blouin) dit Laviolette, Charles Allaire, Abel Turcot, Mathurin Chabot, Joseph Bonneau, David Estourneau (Létourneau), René Emond, Grégoire de Blois, Nicolas Godbout, Louis Martineau, François Marceau, Germain Lepage, Nicolas Odet dit Lapointe, Jacques Paradis, François Noël, Jean Prémon et Gabriel Royer.

À partir de 1666, l'Île-d'Orléans fut habitée d'un bout à l'autre. Selon un recensement effectué cette année-là, la population était de 471 habitants, ce qui en faisait l'une des régions les plus peuplées de la Nouvelle-France. L'île était divisée en cinq zones principales, qui sont devenues par la suite des paroisses : Sainte-Famille (fondée en 1661), Saint-Pierre, Saint-François, Saint-Jean (tous fondés en 1679) et Saint-Laurent (fondé en 1698). Une sixième paroisse, Sainte-Pétronille, a été fondée en 1870. Les premiers habitants européens de l'île ont dû s'adapter rapidement au climat, aux nouvelles méthodes de construction et aux nouvelles méthodes d’agriculture. Un moulin n'a été construit qu'en 1667, ce qui obligea les habitants à se rendre à Beaupré pour moudre leur grain.

« La fileuse, Île-d'Orléans ». Estampe de 1927 par André Biéler. Bibliothèque et archives nationales du Québec.

« La fileuse, Île-d'Orléans » (estampe de 1927 par André Biéler, Bibliothèque et archives nationales du Québec)

Le recensement de 1681 dénombra 1 080 personnes vivant sur l'île. À la fin du XVIIe siècle, il y avait autant de personnes vivant à l'Île-d'Orléans qu'à Québec. L'île a prospéré grâce à un secteur agricole florissant. Bien qu'autosuffisants au départ, les habitants ont commencé à vendre leurs cultures céréalières et leurs fruits à Québec. Ils cultivaient du blé, de l'avoine, du seigle, des pommes de terre, des pois et du tabac, et fabriquaient même du fromage de haute qualité. La pêche était également un commerce important : le fleuve Saint-Laurent regorgeait d'anguilles, de saumon, d'esturgeon, de maskinongé, de bar et de doré. Les habitants chassaient également les pigeons, les oies et les canards.

Les résidents de l'Île-d'Orléans vivaient majoritairement isolés. Ces familles insulaires de l’île se mariaient entre eux et les terres étaient transmises de père en fils. Cette réalité signifia que les traditions étaient également transmises, contribuant au maintien des coutumes anciennes. Dans la seconde moitié du XVIIe siècle, la maison emblématique de l'Île-d'Orléans a vu le jour, avec son toit triangulaire, son ouverture vers la lumière du soleil et son orientation plein sud.


La Conquête britannique

L'Île-d'Orléans a été l'une des régions les plus dévastées pendant la guerre de 1759. Lorsque les Français ont appris que des navires anglais remontaient le Saint-Laurent au mois de mai, tous les résidents de L'Île-aux-Coudres et de l'Île-d'Orléans ont reçu l'ordre d'évacuer et de déménager à Charlesbourg. Ils ont été forcés de quitter leurs maisons, leurs animaux d’élevage et leurs cultures. Plusieurs étaient mal préparés et n'ont pas apporté assez de nourriture pour subvenir aux besoins de leur famille. Beaucoup sont morts dans le chaos. Les troupes françaises ont tenté de fortifier l'île et d'empêcher les Anglais de débarquer, mais se sont vite rendu compte qu'elles étaient largement en infériorité numérique. Ils abandonnèrent l'Île-d'Orléans en juillet et se replièrent sur Beauport. Comme ils le craignaient, les navires britanniques débarquèrent bientôt sur l'île et le général Wolfe en fit son quartier général pendant qu'il planifiait son attaque. La pointe sud-ouest de l'Île-d'Orléans offrait le point de vue idéal pour observer l'activité militaire à Québec. Le 30 juin, les troupes britanniques stationnèrent à Pointe-Lévis, en face de Québec, et ont bombardé la ville. Le 31 juillet, ils déménagèrent à L'Ange-Gardien et lancèrent une nouvelle attaque contre les Français à Montmorency. Les troupes françaises étaient cependant bien préparées et ont battu les Britanniques, qui se sont enfuis sur l'Île-d'Orléans.

Furieux, Wolfe ordonna la destruction de tous les villages dans la campagne. Plusieurs maisons ont été détruites et incendiées, et l'Île-d'Orléans n'a pas été épargnée. Plus de 1 400 maisons ont été pillées, puis détruites. L'un des rares bâtiments restés debout fut le manoir seigneurial. Aujourd'hui un musée, le Manoir Mauvide-Genest, était la demeure du chirurgien naval Jean Mauvide. Il venait d'acheter la moitié de la seigneurie de l'île lorsque la guerre de Sept Ans a éclaté. Contraint de fuir avec le reste des habitants, il a rejoint les troupes françaises de l'autre côté du fleuve. Travaillant comme chirurgien sur le champ de bataille, il a probablement été témoin des destructions et des incendies à l'Île-d'Orléans. Sur les murs de son manoir, situé à Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans, des traces de boulets de canon sont encore visibles de nos jours. Un autre bâtiment qui a survécu à la guerre fut la maison Drouin, construite vers 1730, qui existe également aujourd'hui (les deux apparaissent ci-dessous).

La maison Drouin, Sainte-Famille. Photo prise en 2012 par le collaborateur Wikimedia Commons Selbymay.

La maison Drouin, Sainte-Famille (photo prise en 2012 par Selbymay)

Le manoir Mauvide-Genest au 1451, chemin Royal à Saint-Jean. Photo prise en 2012 par la collaboratrice Wikimedia Commons Huguette Dion.

Le manoir Mauvide-Genest au 1451, chemin Royal à Saint-Jean (photo prise en 2012 par Huguette Dion)

Lors de la nuit fatidique du 13 septembre, les troupes de Wolfe se dirigèrent vers l'Anse-au-Foulon et escaladèrent les falaises sur les plaines d'Abraham. Les troupes françaises, dirigées par le marquis de Montcalm, affrontèrent les forces de Wolfe, mais elles furent finalement vaincues. Les deux commandants sont morts des suites de leurs blessures infligées au combat. Après avoir perdu Québec, les Français ont effectivement perdu le contrôle de la Nouvelle-France. À la fin de la guerre en 1763, la France céda le Canada aux Britanniques. Cliquez ici pour en savoir plus sur la bataille des plaines d'Abraham.

Cette gravure de 1797 est basée sur une esquisse exécutée par Hervey Smyth, aide-de-camp du général Wolfe durant le siège de Québec. Bibliothèque du Ministère de la défense nationale (Canada).

Cette gravure de 1797 est basée sur une esquisse exécutée par Hervey Smyth, aide de camp du général Wolfe durant le siège de Québec (Bibliothèque du Ministère de la Défense nationale (Canada))

Les habitants de l'Île-d'Orléans sont rentrés chez eux, la plupart de leurs maisons réduites en gravats ou en cendres. Certaines familles ont construit des cabanes en bois là où se trouvait autrefois leur maison. Les trois quarts du bétail de l'île ont péri et les récoltes ont été presque complètement détruites. Il a fallu de nombreuses années à chacune des communautés pour se reconstruire.


Saint-Pierre-de-l’Île-d’Orléans et Sainte-Pétronille

Saint-Pierre est la paroisse la plus proche de Québec, couvrant toute la partie sud-ouest de l'île. Sa première église fut construite près de l'Anse du Fort et fut consacrée en juillet 1653. Jacques Gourdeau et Éléonore de Grandmaison s'y marièrent en 1652 - probablement le premier mariage à l'Île-d'Orléans. Deux autres églises ont été construites dans la paroisse avant la construction de l'église actuelle en 1769.

Le mariage de Jacques Gourdeau et Éléonore de Grandmaison à l’Île-d’Orléans (enregistré à Québec)

Le mariage de Jacques Gourdeau et Éléonore de Grandmaison à l’Île-d’Orléans, enregistré à Québec (Ancestry)

Un grand chantier de construction navale existait autrefois à l'Anse du Fort. En 1824 et 1825, les navires Columbus et Baron of Renfrew, réputés être les plus gros navires en bois construits au XIXe siècle, ont été bâtis pour une société marchande écossaise. Ils ont été délibérément mal construits, car l'intention était de les démonter dès qu'ils accostaient en Europe afin que les propriétaires puissent éviter de payer des droits sur le bois. Comme on pouvait s'y attendre, les navires ne se sont pas bien comportés. Après avoir traversé avec succès l'océan, le Columbus n'a pas réussi à revenir en Amérique du Nord, probablement perdu en mer. Le Baron of Renfrew a subi des dommages importants sur les rives de la Tamise et fut jugé irréparable.

« Le Colombus le jour de sa mise à l'eau, Île-d'Orléans, Québec, 28 juillet1824 ». Bibliothèque et Archives Canada.

« Le Colombus le jour de sa mise à l'eau, Île-d'Orléans, Québec, 28 juillet1824 » (Bibliothèque et Archives Canada)

En 1855, un quai de 150 pieds fut construit à la pointe de l'île près de l'Anse du Fort par le notaire Noël Hill Bowen. Auparavant, les bateaux à rames étaient le seul moyen de traverser le fleuve vers Québec. À partir de l'automne 1855, un premier bateau à vapeur, appelé le Petit Coq, entreprend la traversée deux ou trois fois par jour. Cette région devint finalement le village de Sainte-Pétronille (fondé en 1870). Le recensement de 1861 énuméra 1 022 personnes vivant à Saint-Pierre, dont la plupart étaient des agriculteurs. Les autres étaient des navigateurs et des artisans.

Château Bel-Air à Sainte-Pétronille. Vers 1920. Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

Château Bel-Air à Sainte-Pétronille, vers 1920 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)


Sainte-Famille-de-l’Île-d’Orléans

Sainte-Famille-de-l'Île-d'Orléans, vers 1920. Photo par M. Prévotat. Wikimedia Commons.

Sainte-Famille-de-l'Île-d'Orléans, vers 1920 (photo de M. Prévotat, Wikimedia Commons)

La plus ancienne et la plus peuplée des paroisses, Sainte-Famille est située au nord de l'Île-d'Orléans. La première entrée aux registres de la paroisse fut le baptême de Barthélémy Landry en 1666, fils de Guillaume Landry et de Gabrielle Barré. Jusqu'en 1679, il n'existait qu'un seul ensemble de registres paroissiaux pour toute l'île. Sainte-Famille est mentionnée pour la première fois par son nom dans un acte de sépulture en 1671; Saint-Pierre, Saint-Paul (Saint-Laurent) et Saint-Jean sont mentionnés pour la première fois en 1675. La division de l'île en paroisses s'est probablement produite à cette époque. La première église de Sainte-Famille fut érigée en 1671. La construction de l'église existante débuta en 1745 et fut consacrée quatre ans plus tard.

En 1861, 888 personnes vivaient dans la paroisse, la plupart cultivant du foin et élevant du bétail.


Trois frères : Joseph, Arthur et Xavier Allaire, à la chasse au canard à Saint-François de l'Île-d’Orléans. Vers 1935. Wikimedia Commons.

Les frères Joseph, Arthur et Xavier Allaire à la chasse au canard à Saint-François de l'Île-d’Orléans vers 1935 (Wikimedia Commons)

Saint-François-de-l’Île-d’Orléans

La paroisse de Saint-François englobe toute la pointe nord-est de l'île. Les registres paroissiaux ont commencé en 1678. Une petite chapelle a été construite par les habitants et la première messe a eu lieu en 1736. En 1861, 561 personnes vivaient à Saint-François, presque tous des agriculteurs. Connue pour son abondance de gibier, cette partie de l'île était très appréciée des chasseurs.


Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans

La paroisse Saint-Jean est située sur la rive sud de l'île. La construction de la première église paroissiale a commencé vers 1675, mais en 1683 elle n'était toujours pas terminée. On estime que le début de la construction de l'église actuelle date d'environ 1735. C'est la plus grande des églises paroissiales. En 1861, le village comptait 1 433 habitants. À l'instar de Saint-Pierre, la plupart des chefs de famille étaient des agriculteurs. Les autres étaient des navigateurs et des artisans. Saint-Jean était connue pour son grand nombre de navigateurs, marins et pilotes. En 1830, la première école fut établie dans la paroisse. En 1858, le village commanda la construction d'un quai à l'usage de ses habitants. Un service de bateaux à vapeur a été mis en place, avec des traversées trois fois par semaine.

La maison Hébert-dit-Lecompte au 3404, chemin Royal à Saint-Jean. Photo prise en 2012 par la collaboratrice Wikimedia Commons Huguette Dion.

La maison Hébert-dit-Lecompte au 3404, chemin Royal à Saint-Jean (photo prise en 2012 par Huguette Dion)

Malheureusement, l'Île-d'Orléans est réputée pour ses naufrages. Depuis ses débuts, les mers perfides autour de l'île ont entraîné de multiples naufrages et des dizaines de morts. La pire tragédie est celle de la goélette La St. Laurent en 1839, perdue dans une terrible tempête sur le fleuve. 21 marins ont perdu la vie, dont 17 de la paroisse de Saint-Jean, plongeant tout le village dans le deuil.


Saint-Laurent-de-l’Île-d’Orléans

La paroisse Saint-Laurent s'appela d'abord Saint-Paul, nom qu'elle conserva jusqu'en 1698. Une première église fut construite en 1675, remplacée par une nouvelle église une vingtaine d'années plus tard. L'église actuelle a été achevée en 1861. Selon le recensement effectué cette année-là, le village comptait 833 habitants, dont la plupart étaient des agriculteurs. Beaucoup étaient également constructeurs de bateaux à rames.

Le quai de Saint-Laurent. Vers 1920. Photo par M. Prévotat. Wikimedia Commons.

Le quai de Saint-Laurent, vers 1920 (photo de M. Prévotat, Wikimedia Commons)

En 1774, le chemin Royal fut achevé, reliant toutes les paroisses de l'Île-d'Orléans. L'artère principale est un circuit de 67 km qui entoure l'île. Auparavant, l'Île-d'Orléans était parsemée de chemins de terre allant de maison en maison, menant au moulin local ou à l'église paroissiale. En 1935, un pont suspendu fut construit pour relire l’Île-d’Orléans à Québec.


Résidents célèbres

Au fil des ans, de nombreux artistes ont élu domicile à l'Île-d'Orléans, heureux d'échapper au bruit et au chaos de la ville. Horatio Walker vécut à Sainte-Pétronille de 1885 jusqu'à sa mort en 1938, peignant de nombreuses images emblématiques de l’île et obtenant le surnom de « chantre de l’Île-d’Orléans ».

Horatio Walker peignant dans son jardin à l’Île-d'Orléans en 1933. Wikimedia Commons.

Horatio Walker peignant dans son jardin à l'Île-d'Orléans en 1933 (Wikimedia Commons)

Peinture de 1918 par Horatio Walker. Musée des beaux-arts du Canada.

Peinture de 1918 par Horatio Walker (Musée des beaux-arts du Canada)


Le peintre suisse André Biéler a vécu à l'Île-d'Orléans de 1927 à 1930, capturant de nombreuses scènes de la vie rurale quotidienne dans son art. De 1930 à 1933, l'artiste québécois Marc-Aurèle Fortin réalisa de nombreux tableaux représentant des maisons et des scènes rurales pendant ses étés sur l'île.

« Procession à Sainte-Famille", peinture à l’huile de 1929 par André Biéler. Musée des beaux-arts du Canada.

« Procession à Sainte-Famille », peinture à l’huile de 1929 par André Biéler (Musée des beaux-arts du Canada)

« Teindre la laine », peinture à l’huile de 1928 par André Biéler. Wikimedia Commons.

« Teindre la laine », peinture à l’huile de 1928 par André Biéler (Wikimedia Commons)


Félix Leclerc

Probablement le résident le plus célèbre de tous, l'auteur-compositeur-interprète Félix Leclerc a immortalisé l'Île-d'Orléans dans une chanson intitulée « Le Tour de l'Île », écrite en 1975. Leclerc visita l'île pour la première fois en 1946 et s'y est installé définitivement en 1970. Il a été inhumé à la paroisse Saint-Pierre en 1988.

 

Leclerc interprétant « Le Tour de l'Île » en 1975.

 

1925 à Île-d’Orléans, Musée McCord

1925 à Île-d’Orléans (Musée McCord)

Statistiques actuelles :

  • Population : 7 082 (2016)

  • Âge moyen de la population : 47,1

  • Taille moyenne des familles : 2,7 personnes

  • Densité : 35 habitants par km carré

  • Démonyme : « Orléanais »


Cliquez ici pour écouter un épisode d’Aujourd’hui l’histoire intitulé « L'histoire de l'Île d'Orléans racontée par Michel Lessard ».


Veuillez noter que la plupart des informations sur cette page sont tirées du livre Histoire de l'Île d'Orléans de 1867 par L.P. Turcotte. Nous vous recommandons de le lire pour mieux comprendre l'histoire de l'île. Voir la bibliographie ci-dessous.


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Bibliographie et lecture complémentaire :