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Le métier d'arquebusier en Nouvelle-France

Votre ancêtre était-il un arquebusier ? Apprenez-en davantage sur ce métier en Nouvelle-France et au Canada.

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L’Arquebusier

Dans son sens le plus simple, l'arquebusier était un soldat armé d'une arquebuse, une forme primitive d'arme à feu longue utilisée aux XVIe et XVIIe siècles.

Le Jardin des arquebusiers en gros plan dans « Vue de la Bastille et de ses environs en 1789 » par Theodor Josef Hubert Hoffbauer, Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (rue de la Roquette, près de la Place St Antoine et la Place de la Bastil…

Le Jardin des arquebusiers en gros plan dans « Vue de la Bastille et de ses environs en 1789 » par Theodor Josef Hubert Hoffbauer, Bibliothèque Historique de la Ville de Paris (rue de la Roquette, près de la Place St Antoine et la Place de la Bastille).

Vers 1460, en France, le canon à main fait son apparition. Cette arme évolue rapidement et prend d'abord le nom de couleuvrine, puis de hacquebute et enfin d'arquebuse. En 1575, la  corporation française des arquebusiers est établie à Paris. Pour devenir maître arquebusier, il fallait forger un rouet (une roue métallique qui était un élément essentiel de l'arquebuse) ainsi qu'un canon d'arquebuse qui mesurait trois pieds et demi de long. Une fois terminée, l'arme devait passer un test rigoureux : le canon était rempli de poudre à canon d'un poids deux fois supérieur à celui d'une balle de calibre ordinaire et tiré. La corporation demanda au roi un espace réservé à ces essais, en demandant que les capitaines, les gentilshommes et même les enfants puissent tirer de ces arquebuses le premier dimanche de chaque mois. Le roi accéda à leur demande et un espace fut désigné comme le Jardin des Arquebusiers, que l'on peut encore trouver sur les cartes historiques de Paris. Ainsi, dans son contexte historique, le terme d'arquebusier en France désignait non seulement ceux qui utilisaient l'arme mais aussi ceux qui la fabriquaient.


Dessin de 1874 par Viollet-le-Duc dans le Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance - illustration Tome 6, Wikipedia Commons.

Dessin de 1874 par Viollet-le-Duc dans le Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne à la Renaissance - illustration Tome 6 (Wikimedia Commons)

Selon l'Encyclopédie ou Dictionnaire Raisonné des sciences et métiers de Denis Diderot (édité de 1751 à 1777), l'arquebusier était un artisan qui fabriquait des armes à feu portatives, notamment des mousquets, des arquebuses, des fusils et des pistolets. Son métier lui permettait de forger des canons et des platines qui étaient ensuite montés sur des fûts en bois.

Tou comme l'armurier, le métier d'arquebusier n'était pas exactement le même en Nouvelle-France qu’il l’était en France. Pour la plupart, les armes n'étaient pas fabriquées en Nouvelle-France. L'arquebusier effectuait des tâches simplifiées, principalement en raison du manque d'outils spécialisés dans la colonie. Les historiens ont émis l'hypothèse que les armuriers et les arquebusiers de la Nouvelle-France ne fabriquaient pas d'armes à feu complètes, car ils ne disposaient pas des outils et des machines de précision disponibles en Europe. Ils utilisaient plutôt une variété de petits instruments pour fabriquer et réparer les différentes pièces des armes à feu. Cette absence d'outils de précision peut avoir été délibérée de la part de la royauté française, dans le but de maintenir un monopole sur la fabrication des armes et d'exercer ainsi un contrôle sur la circulation de l'armement.  

L’arquebusier était l’une des sept principales professions de la métallurgie en Nouvelle-France, avec le serrurier, le forgeron, le ferblantier, le chaudronnier, le taillandier et l'armurier.



Dessin d’un arquebusier autrichien, fin du 16ème siècle, Metropolitan Museum of Art, Wikipedia Commons.

Dessin d’un arquebusier autrichien, fin du XVIe siècle (Metropolitan Museum of Art, Wikipedia Commons)

Les termes arquebusier et armurier étaient souvent utilisés de manière interchangeable. En examinant les actes d'état civil ou les actes notariés d'un ancêtre, on peut constater qu'un armurier a été identifié comme arquebusier, et vice versa, dans divers documents.

Arquebusiers en Nouvelle-France : Jean Badeau, Théophile Barthe, Guillaume Beaudry dit Desbuttes, Henri Bélisle, Pierre Belleperche, Barthélémy Bertaut/Berteau, Jean Bousquet, Guillaume Cavelier/Le Cavelier, Jacques Cavelier, Robert Cavelier dit Deslauriers, Claude Chasle, François Comeau, Jean Guy dit Le Rouvier, Bernard de Landaboure, Jean de Lespinace, Jean de Noyon, Étienne Desainctes/Desainte, Nicolas Doyon, Gilles Dutartre dit Lacave, René Fezeret, Pierre Gabourit/Gaboury, Nicolas Gauvreau, Pierre Gauvreau, Joseph Genaple de Bellefond, Simon Guillory, Ange Guion/Guyon, Paul Guion/Guyon, Léonard Jean Baptiste Hervieux, Jacques Jouiel/Joyal dit Bergerat, François Lamoureux dit St-Germain, Jérôme Langlois, Antoine LeBoesme dit Lalime, Louis Lecomte dit Dupré, Jean Lemire, Louis Martin, Pierre Maurache/Morache, Étienne Montreuil, François Morneau, Jean Morneau, Joseph Parent, Yves Pinet, Jean Poisson, Pierre Porteret, Nicolas Pré (or Prayé), Pierre Prudhomme, Olivier Quesnel, Nicolas Sarazin, Jean-Baptiste Soulard (père et fils), Pierre Soulard (père et fils), Jacques Théberge/Thivierge, Louis Trafton, René Vallet, Jacques Villiers.

 

 

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Sources :

  • Franklin, Alfred. 1906. Dictionnaire historique des arts, métiers et professions exercés dans Paris depuis le treizième siècle. Paris : H. Welter, 43-44.

  • Bouchard, Russel. 1978. Les Armuriers de la Nouvelle-France. Série Arts et métiers, Ministère des Affaires culturelles. Québec, Québec : Bibliothèque nationale du Québec. Pages 7-20.). 159 pages.