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Le métier d'arpenteur en Nouvelle-France

Votre ancêtre était-il arpenteur? Apprenez-en davantage sur ce métier en Nouvelle-France, au Québec et au Canada.

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L’Arpenteur

Le rôle de l’arpenteur consistait à mesurer et à cartographier la terre à l'aide d'une combinaison d'instruments de mesure et d'instruments optiques spécifiques.

Au départ, les instruments utilisés pour ces mesures étaient assez rudimentaires et reposaient principalement sur des outils manuels tels que des cordes et des chaînes. En 1620, la première chaîne d'arpentage, connue sous le nom de chaîne de Gunter, a été introduite au Canada. Elle mesurait environ 20 mètres (66 pieds) de long et était composée de 100 anneaux ou maillons. Bien que les mesures effectuées à l'aide d'une chaîne manquaient de précision, elles permettaient d'obtenir une estimation rapide et pratique des distances. Cette méthode permettait également aux arpenteurs d'utiliser le théorème de Pythagore pour calculer les angles droits, améliorant ainsi leur capacité à cartographier le territoire avec précision.

 

Illustration de la mesure de la largeur d'une rivière par triangulation au XVIe siècle (Wikimedia Commons)


Une chaîne de Gunter (Library of Congress)

 

Au fil du temps, la chaîne a été remplacée par le ruban d'acier, plus précis, et finalement par des appareils télescopiques comme le télémètre (inventé en 1821) et le tachéomètre (inventé en 1835). Outre ces instruments télescopiques, les arpenteurs utilisaient également des outils tels que le théodolite (pour mesurer les angles), la boussole (pour déterminer la position et le relèvement magnétique) et d'autres équipements tels que les niveaux et les baromètres pour prendre des mesures verticales.

Mesure de la superficie d'un terrain ; techniques de l'arpenteur dans le Larousse du XXème siècle (Wikimedia Commons)


Exemple d’un procès-verbal de chaînage par l’arpenteur Jean Guyon en 1675 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

En Nouvelle-France, l'arpentage était essentiel au système seigneurial, car l'État avait besoin de mesures précises pour distribuer les terres aux seigneurs, les propriétaires fonciers, ou directement aux censitaires. L'arpenteur professionnel était la seule personne qualifiée pour exercer ce métier. Entre 1626 et 1760, il y a eu au moins 78 arpenteurs actifs au Canada. De 1663 à 1760, l'intendant de la colonie était chargé de donner des commissions d'arpentage. Pour devenir arpenteur, il fallait obtenir un certificat du père Allioux, professeur d'hydrographie au Collège des Jésuites de Québec, et de l'arpenteur juré Dubeau, confirmant les connaissances et l'expérience du candidat.

Les commissions d'arpenteurs pouvaient être limitées géographiquement, ne s'appliquant qu'à des zones spécifiques telles qu'une seigneurie, une région ou un gouvernement particulier. Après avoir effectué un arpentage, l'arpenteur rédigeait généralement un procès-verbal détaillé, parfois accompagné d'une carte. Les arpenteurs étaient également souvent appelés à mesurer des terres afin de résoudre des litiges juridiques.

L'arpenteur était parfois appelé « mesureur », soulignant l'importance accordée à la précision des mesures.

En 1763, à la suite de la conquête britannique, le poste d'arpenteur général a été créé, avec pour principale responsabilité de superviser l'arpentage des terres de la Couronne. En 1785, les premières réglementations d'arpentage ont été introduites, décrivant les nouvelles procédures que les arpenteurs étaient tenus de suivre - dont beaucoup sont encore en vigueur aujourd'hui. Ces règles ont normalisé le format des procès-verbaux d'arpentage et exigé des arpenteurs qu'ils tiennent un registre détaillé de leur travail, qui deviendra bien publique à leur mort.

Plan d'une partie du township de Jersey en 1826 pour l'office du Colonel Joseph Bouchette, Arpenteur-Général (Bibliothèque et Archives nationales du Québec).

Aujourd'hui, le terme français « arpenteur-géomètre » est plus couramment utilisé, bien qu'il ne se soit répandu qu'au XIXe siècle.

Bibliothèque et Archives nationales du Québec héberge une base de données appelée « Inventaire des procès-verbaux des arpenteurs de la région de Québec, 1673-1891 ».


Hommes qui ont exercé le métier d'arpenteur :

« Architecture & Géométrie & Arpentage », dessin de Johannes Petrejus en 1547 (Wikimedia Commons)

Jean-Olivier Arcand, Pierre Arseneau, Louis Bacon, François Badeau, Charles Basset,  Toussaint Beaudry, Jean Baptiste Bélisle, Hilaire Bernard de Larivière, Noël Bonhomme dit Beaupré, Louis-Marin Boucher dit Boisbuisson, Joseph Bouchette, Jean Boutin, Joseph P. Bureau, Louis Cantin, Gédéon de Catalogne, Louis Champoux, René de Couagne, Charles Deblé, Jean Baptiste Demers, Pierre Déry, Maurice  Desdevens, Antoine Desmarets dit Lepellé, Jean-Baptiste Duberger, Jean Duboc, Janvier Dufresne, Joseph-Narcisse Duval, Benjamin Ecuyer, François Fortin Jérémie, Joseph Fortune, Charles Fournier, Charles François, Jean Gaudet, Amable Gipoulou, Jean Baptiste Grenier, Jean Guyon, Jean Guyon du Buisson, Joseph Hamel, Jean-François Hamelin, Samuel Holland, Pierre Janson dit Lapalme, Jean Baptiste Janvrin dit Dufresne, Paul Labrosse, François de Lajoue, Adolphe Larue, Jean Baptiste Larue, Jean-Baptiste Leclerc, Jean-Baptiste Lefebvre dit Angers, Michel Lefebvre, Charles Lefrançois, François Legendre,  Hilarion Legendre, Louis Legendre, François Lemaître dit Lamorille, Alexis Lemoyne, Jean Lerouge, Pierre Noël Levasseur, James MacDonnell, Charles Manuel, Pierre Marcouiller, Jeremiah McCarthy,  Gilles Papin, Étienne Parent, Jean Péladeau, Pierre Pépin dit Laforce, Jean-Baptiste Perreault, Louis Perreault, Ignace Plamondon, Ignace Plamondon dit Lafleur, Jean Plamondon, Modeste Pratte, Owen Quinn, Joseph Raymond, Patrice Renaud dit Blanchard, William Sax, Alexander Stevenson, Charles Vallée, William Ware, Joseph Weilbrenner.

 


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Bibliographie et lecture complémentaire :