Coureur des bois
Click here for the English version
Le Coureur des bois
Les coureurs des bois (ou coureurs de bois) étaient des marchands de fourrures itinérants et sans licence, voyageant entre 1650 et 1700 en Nouvelle-France. Ils recherchaient principalement les fourrures de castors, mais aussi de renards, de loutres, d'hermines, de rats musqués, de cerfs et d'orignaux.
La plupart des colons français venus en Nouvelle-France se sont installés dans la vallée du Saint-Laurent. Très peu de gens, à l'exception des premières nations, s'étaient aventurés à l'ouest de la rivière des Outaouais jusqu'au milieu des années 1660. Puis, la baisse significative du prix des peaux de castor, combinée avec l’arrivée de milliers de serviteurs, domestiques et soldats sous contrat, et la paix avec les Iroquois, ont donné naissance au concept du coureur des bois, qui voyageait de plus en plus à l’ouest. Ils s’aventuraient dans des zones non-peuplées (les bois, ou forêts) pour commercer avec les peuples autochtones, échangeant divers articles européens contre des fourrures. En cours de route, ils ont appris les métiers et les pratiques des autochtones. Ces expéditions ont marqué le début du commerce de la fourrure dans l'intérieur de l'Amérique du Nord.
Par l’année 1680, quelque 500 coureurs des bois se sont rendus à l'ouest du lac Supérieur à la recherche de fourrures, même s'il était interdit par les autorités de l'église et de la Nouvelle-France. En raison de cette activité sans licence, beaucoup moins d’autochtones apportaient leurs fourrures à Montréal et à Trois-Rivières, ce qui incitait les marchands coloniaux à engager leurs propres coureurs des bois afin de rester en affaires.
Le commerce des fourrures à l'intérieur du pays nécessitait un transport de longue distance en canot. Les voyages étaient dangereux et les coureurs des bois avaient un taux de mortalité élevé. Ils quittaient habituellement Montréal au printemps, une fois la glace dégagée. Ils pouvaient soit pagayer sur les rivières Ottawa et Mattawa, qui nécessitait de nombreux portages terrestres, soit via la route supérieur du Saint-Laurent et les Grands Lacs, en passant par Détroit, en direction de Michilimackinac ou de Green Bay. Bien qu'il y ait moins de portages, ce parcours était plus exposé aux attaques iroquoises.
Ces voyages duraient souvent des mois et couvraient des milliers de kilomètres. Les coureurs des bois devaient être extrêmement en forme et forts, ayant besoin de pagayer un canot lourd et chargé jusqu'à douze heures par jour. Les marchandises destinées au commerce, telles que les draps, les couvertures en lin et en laine, les munitions, les produits métalliques (couteaux, haches, bouilloires), les armes à feu, l'alcool, la poudre à canon et les vêtements, devaient toutes être embarquées dans le canot. Il en va de même pour la nourriture, bien que le coureur des bois pouvait aussi chasser et pêcher pour ses repas.
Certains coureurs des bois ne rentreraient pas chez eux s'ils n'étaient pas en mesure de payer les dettes qu'ils devaient aux marchands qui finançaient leurs voyages. Le gouvernement accordait occasionnellement le pardon à ces coureurs de bois, généralement en échange d'un service militaire.
Finalement, les autorités ont introduit des licences pour contrôler le commerce illégal. Ceci a donné naissance aux voyageurs, « professionnels » du commerce de la fourrure de la colonie. Les commerces illégaux ont persisté, mais dans une moindre mesure. Les coureurs des bois ont perdu leur importance dans le commerce de la fourrure par le début du XVIIIe siècle.
Voici une excellente vidéo sur l’histoire des coureurs de bois par L'Histoire nous le dira.
Sources :
Wien, Tom. 2006. « Coureurs des bois. » L'Encyclopédie canadienne. Historica Canada. Article publié 6 février 2006 ; dernière mise-à-jour 10 septembre 2018. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/coureurs-des-bois.
« Coureur de Bois: Courage and Canoes ». Version numérique, Internet Archive Wayback Machine (https://web.archive.org/web/20150312030118/http://www.canadiana.ca:80/hbc/stories/coureurs1_e.html).
Lemay, Claude. 2007 & 2008. « Fonctions et métiers délaissés. » l'Ancêtre, numéro 281, volume 34, hiver 2008, et numéro 280, volume 34, hiver 2007, édition numérique, Société généalogique de Québec (www.sgq.qc.ca/images/_SGQ/R_LAncetre_plus_libre/ENT-FONCTIONS-METIERS-DELAISSES.pdf).