Contact Us / Contactez nous

         

123 Street Avenue, City Town, 99999

(123) 555-6789

email@address.com

 

You can set your address, phone number, email and site description in the settings tab.
Link to read me page with more information.

François Vincent & Marguerite Tessier dite Lavigne

François Vincent et Marguerite Tessier dite Lavigne

L’histoire d’une famille à Longueuil au XVIIIe siècle

Click here for the English version

 François Vincent et Marguerite Tessier dite Lavigne

L’histoire d’une famille à Longueuil au XVIIIe siècle  

 

Localisation de Villard-Saint-Sauveur (Mapcarta)

François Vincent, fils de Pierre François Vincent et de Catherine Clément, est né le 22 janvier 1714. Il est baptisé Claude François le même jour dans la paroisse Saint-Antoine de Villard-Saint-Sauveur, dans le Jura, en France. Son parrain est Claude François Boucan et sa marraine est Marie Clémend [Clément]. Située à 20 kilomètres à l’ouest de la frontière franco-suisse, Villard-Saint-Sauveur est une petite commune d’environ 600 habitants. [La mère de François est nommée Marie Françoise sur son acte de baptême, et Catherine sur son contrat de mariage et son acte de mariage. Les chercheurs ont émis l’hypothèse qu’elle utilisait les deux prénoms, Françoise étant le nom de sa mère et Catherine, celui de sa marraine.]

Baptême de François Vincent en 1714 (Archives du Jura)

L’église Saint-Antoine du XVIIIe siècle, où François Vincent est baptisé (Sebleouf, Wikimedia Commons)

Vue de Villard-Saint-Sauveur (Naudinsylvain, Wikimedia Commons)


Les détails exacts de l’arrivée de François au Canada sont inconnus. Il est mentionné pour la première fois dans les archives en 1737, lorsqu’il acquiert ses premières concessions de terre.

Cette année-là, François obtient des terres sur le ruisseau Saint-Antoine dans la seigneurie de Longueuil.  

Deux actes sont dressés par le notaire François Simonnet :

  • Le 21 septembre 1737 : ventes de parts de terre situées à la côte de Dadoncourt par Joseph Monet et Marie Boismier, son épouse, et Adrien Monet dit Boismenu, à François Vincent, pour 92 livres. Les portions de terre mesurent les deux cinquièmes d’un arpent de terre, s’étendant depuis le ruisseau Saint-Antoine jusqu’au chemin de Chambly.

  • Le 28 octobre 1737 : vente d’une terre située à la côte de Dadoncour par Nicolas Monet à François Vincent pour 250 livres. La terre mesure un arpent de front sur toute la profondeur depuis le ruisseau jusqu’au chemin de Chambly.

Carte de Longueuil en 1723 (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

[Bien que cette carte ait été dressée avant l’arrivée de François, nous savons que sa terre était située le long du ruisseau Saint-Antoine qui, sur la carte, se jette dans le fleuve Saint-Laurent dans une direction nord-sud. Ses terres se trouvait vraisemblablement à l’extrémité nord du ruisseau, qui n’existe plus aujourd’hui].


Marguerite Tessier dite Lavigne, fille de Jean Baptiste Tessier dit Lavigne et d’Élisabeth Renaud dite Dumoulin, est née le 13 novembre 1716. Elle est baptisée le même jour dans la paroisse Notre-Dame de Montréal. Son parrain est Pierre Bouchard, fils du forgeron René Bouchard, et sa marraine est Marguerite Hubert, fille de Louis Hubert. Seule la marraine sait signer.

Baptême de Marguerite Tessier dite Lavigne en 1716 (Généalogie Québec)


Mariage

Extrait du contrat de mariage de François et Marguerite (FamilySearch)

Dans l’après-midi du 14 septembre 1738, François Vincent et Marguerite Tessier dite Lavigne font rédiger leur contrat de mariage par le notaire François Simonnet. Les témoins de François sont son cousin Joseph Clément, Charles Lemoine (baron de Longueuil et major de Montréal), Pierre François Cherrier (marchand de Longueuil) et François Bouteiller. Le témoin de Marguerite est sa mère, Élisabeth Renaud dite Dumoulin.  

Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris. François doue sa future épouse d’un douaire coutumier de 300 livres. Le préciput est établi à 150 livres. [Le préciput, sous le régime de la communauté de biens entre époux, était un avantage conféré par le contrat de mariage à l’un des époux, généralement au survivant, et consistant dans le droit de prélever, lors de la dissolution de la communauté, sur la masse commune et avant tout partage de celle-ci, certains biens déterminés ou une somme d’argent.] 

François stipule qu’il a récemment obtenu une concession de terre au bord du ruisseau Saint-Antoine, dans la seigneurie de Longueuil. Bien que la concession ne soit pas encore entièrement payée, que la terre n’ait pas encore été considérablement améliorée (c’est-à-dire défrichée) et qu’elle ne comporte ni maison ni bâtiment, François demande qu’elle soit incluse dans la future communauté des époux.

Les mariés déclarent ne pouvoir signer leurs noms sur le contrat.


 

Le contrat de mariage

Au XVIIIe siècle, les contrats de mariage étaient signés devant un notaire dans plus de 60 % des mariages. Ces contrats étaient généralement finalisés plusieurs jours ou semaines avant la cérémonie de mariage, avec une période moyenne de trois semaines. Cette période correspondait à la publication habituelle de trois bans de mariage sur trois dimanches consécutifs, assurant que la communauté soit informée de l’union imminente.

La signature du contrat de mariage était un événement social important, souvent assisté par un grand nombre de membres de la famille, d’amis et parfois de membres de la haute société. Pour maintenir l’harmonie sociale, le notaire arrangeait méticuleusement l’ordre des signatures (ou des marques pour ceux qui ne pouvaient pas signer) pour refléter la hiérarchie sociale des participants.

Légalement, le mariage créait une nouvelle unité familiale régie par la Coutume de Paris. Ce cadre juridique imposait généralement le régime de la « communauté des biens », selon lequel tous les biens meubles et immeubles des deux époux, qu’ils soient acquis avant ou pendant le mariage, étaient mis en commun. Le mari avait des droits administratifs exclusifs sur cette communauté de biens.

Ces contrats de mariage ne se contentaient pas de décrire la division et la gestion des biens, mais incluaient également des dispositions concernant les douaires, les héritages et d’autres arrangements financiers. Ils servaient d’outil essentiel pour protéger les intérêts des deux familles impliquées, garantissant que la richesse et les biens soient gérés et transférés selon les termes convenus.


François et Marguerite se marient le lendemain, le 15 septembre 1738, dans la paroisse de Saint-Antoine-de-Padoue à Longueuil. Il a 24 ans, elle en a 21. La plupart des témoins qui ont assisté à la signature du contrat sont également présents à la cérémonie de mariage.

L’église Saint-Antoine-de-Padoue à Longueuil, construite en 1811. Une nouvelle église l’a remplacée en 1884.(Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

François et Marguerite auront au moins onze enfants :

  1. Marie Catherine (1740-1819)

  2. Marguerite (1742-1820)

  3. Marie Geneviève Anne (1744-1783)

  4. François (1745-1820)

  5. Antoine (1747-1748)

  6. Louis (1748-1815)

  7. Joseph Marie (1751-1820)

  8. Amable (1751-1828)

  9. Jean Baptiste (1753-?)

  10. Pierre (1756-1836)

  11. Michel (1758-1828)


Transactions foncières

Au cours des deux décennies suivantes, François et Marguerite sont impliqués dans plusieurs transactions foncières à Longueuil :

  • Le 21 septembre 1742 et le 8 octobre 1742 : vente de parts de terre situées à la côte de Dadoncour par Nicolas Monet et Marie-Louise Monet, épouse de Jacques Tessier dit Lavigne [frère de Marguerite], à François Vincent de Longueuil pour 116 livres. Les portions de terre mesurent les deux cinquièmes d’un arpent de terre, s’étendant du ruisseau de Saint-Antoine au chemin de Chambly.

  • Le 30 mai 1745 : vente et constitution d’une rente annuelle et perpétuelle sur une terre située en la côte Dadoncour ou Saint-Antoine en la baronnie de Longueuil par Augustin Clément à François Vincent, de la côte Dadoncour. La terre mesure trois arpents de front sur 25 arpents de profondeur. La rente est fixée à 100 livres par année.

  • Le 20 octobre 1747 : vente d’une terre située en la côte Dadoncour par Jeanne Monet dite Boismenu à François Vincent, habitant, de la côte Dadoncour en la baronnie de Longueuil, pour 60 livres. La terre mesure 36 pieds de front sur 18 arpents de profondeur, depuis le ruisseau de Saint-Antoine jusqu’au chemin de Chambly, attenant à une terre que François possède déjà.

  • Le 3 mai 1750 : vente d’une terre située à Longueuil à la côte Dadoncour par Nicolas Tessié [Tessier] [frère de Marguerite] et Marie-Charlotte Richard, son épouse, à François Vincent et Marguerite Tessié [Tessier], son épouse, pour 5 000 livres. La terre est bornée par « la terre de Joseph Rouillé, jusqu’au deuxième fossé du côté du sud-est, tenant d’un bout pardevant au ruisseau Saint-Antoine, et d’autre bout en profondeur au chemin de Chambly ». La vente comprend tous les bâtiments qui se trouvent sur le terrain. La somme de 5 000 livres doit être payée comme suit : 1 000 livres de blé et 4 000 livres en argent comptant, à payer dans les 3 ans.

  • Le 18 mai 1750 : vente d’une terre située à la côte Dadoncourt par François Vincent et Marguerite Tessier, son épouse, de Longueuil, à Charles Brais dit Labonté pour 2 500 livres. La terre mesure deux arpents de front par une profondeur s’étendant du ruisseau de Saint-Antoine au chemin de Chambly. La vente comprend tous les bâtiments sur la terre.

  • Le 16 mars 1753 : vente d’une terre située à Longueuil par François Vincent et Marguerite Texier [Tessier], son épouse, de Longueuil, à Joseph Viau pour 450 livres. La terre mesure trois arpents de front par une profondeur qui s’étend du ruisseau de Saint-Antoine à la route de Chambly.

Le 18 mai 1770, François et Marguerite demandent au notaire Simonnet de rédiger un acte de donation à leurs filles Catherine, Marie et Marguerite (et leurs conjoints). La qualité du document est mauvaise et des coulures d’encre rendent difficile le déchiffrage de l’écriture et la compréhension des détails de la donation.]

Dans les années 1770 et 80, François et Marguerite sont impliqués dans deux autres transactions foncières :

  • 20 novembre 1772 : vente d’une terre située sur le chemin Chambly dans la seigneurie de Longueuil par André Lamare et Marguerite Vincent, son épouse, à François Vincent, de Gentilly, comparant et stipulant par François Vincent, de Gentilly, son fils aîné, pour 350 livres. La terre mesure trois arpents de front sur environ 20 arpents de profondeur.

  • 23 juin 1781 : vente de terre située dans la baronnie de Longueuil par François Vincent et Marguerite Texier [Tessier], de la baronnie de Longueuil, à François Reguindau dit Joachim et Marie Daragon, son épouse, pour 50 livres. La terre mesure trois arpents de front par 44 arpents et 3 perches de profondeur.


Transfert de terres et de responsabilités

Maintenant âgés d’une soixantaine d’années, François et Marguerite préparent leur avenir et celui de leurs enfants. Le 18 mai 1782, ils cèdent leur terre située à Longueuil sur le ruisseau Saint-Antoine à leur fils Michel pour 5 000 livres. Le couple le fait « considérant leur âge » et « ne pouvant faire valoir leurs biens consistant en une terre sise audit Longueuil ». La cession comprend également tous les bâtiments, les animaux et les ustensiles d’agriculture qui se trouvent sur la propriété. Michel sera responsable du paiement des cens et rentes à l’avenir. Les autres enfants de François et Marguerite acceptent la transaction. « Et pour montrer l’affection, l’amour et le respect que doivent les susdits enfants à leurs père et mère », leurs fils François, Louis, Joseph, Pierre, Amable et Michel promettent chacun de fournir et de livrer à leurs parents 12 minots de blé, 2 minots de foin, 3 cordes de bois, 1 cochon maigre, 100 bottes de foin et 150 bottes de paille par an à partir de l’année suivante, au jour de la Saint-Michel. François et Marguerite se réservent une vache pour leur usage personnel, qui sera remplacée par leurs fils en cas de décès. Les fils s’engagent également à faire inhumer leurs parents à leur mort et à faire dire cent messes basses de requiem pour le repos de leurs âmes.

Image d’intelligence artificielle générée par Dall-E

Le premier janvier 1786, Marguerite transfère à son fils Amable un emplacement situé dans le village de Longueuil. Elle en reçoit la permission de François qui, malade, ne peut se rendre chez le notaire. L’emplacement mesure 74 ½ pieds de front et comprend une maison pièce sur pièce avec un foyer en pierre et un hangar de 30 pieds. Amable sera responsable du paiement des cens et rentes à l’avenir. En échange, il s’engage à prendre soin de ses parents, tant en santé que maladie, jusqu’à leur décès.


 

Donations

En Nouvelle-France, les donations « entre vifs » (entre personnes vivantes) étaient courantes. Lorsqu’une personne vieillissait ou que sa santé déclinait, elle cédait généralement le contrôle de ses biens à la personne qui allait prendre soin d’elle, souvent l’un de ses enfants. Cette donation était enregistrée par un notaire et précisait les droits et les responsabilités de chaque partie, notamment ce que le parent donnait à l’enfant et ce qu’il demandait en retour. Ces donations incluaient généralement une terre, une maison, une ferme et des animaux. En contrepartie, l’enfant pouvait être tenu de régler les dettes impayées et de veiller à ce que son parent soit logé, nourri, habillé et pris en charge jusqu’à son décès.


Décès de Marguerite et François

Marguerite Tessier dite Lavigne est décédée à l’âge de 72 ans le 16 juin 1789. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière paroissial Saint-Antoine-de-Padoue de Longueuil.

Sépulture de Marguerite Tessier dite Lavigne en 1789 (Généalogie Québec)

François Vincent est décédé à l’âge de 83 ans le 16 octobre 1797. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière paroissial Saint-Antoine-de-Padoue de Longueuil.

Sépulture de François Vincent en 1797 (Généalogie Québec)

 


 

Vous appréciez nos articles et nos ressources ? Soutenez-nous en effectuant un don ! Chaque contribution, aussi modeste soit-elle, nous aide à payer l'hébergement de notre site web et nous permet de produire plus de contenu dédié à la généalogie et à l'histoire du Canada français. Nous vous remercions !

Je donne!
 
 

Bibliographie :