Berlinguette 7
Les Berlinguet : Septième génération
Jean Baptiste Guillaume Berlinguet et Angélique Barthélémy dite Rosa
Jean Baptiste Guillaume Berlinguet, fils de François Berlinguet et de Marie Angélique Madeleine Évé (aussi orthographié Hévé), est né le 21 octobre 1725. Il est baptisé « Jean Guillaume » le lendemain à la paroisse Notre-Dame de Québec, Canada, en Nouvelle-France (colonie française). Son parrain est Jean Baptiste Roy et sa marraine est Marie Marchand, qui ont déclaré ne savoir signer. [De son vivant, son nom figurait sur des documents sous les noms de Jean, Jean Baptiste, Jean Guillaume et Guillaume.]
Angélique Barthélémy dite Rosa, fille de Barthélémy Rosa et de Marie Anne Dasilva, est née le 29 décembre 1725. Elle est baptisée le lendemain à la paroisse Notre-Dame de Québec, au Canada. Son parrain est Jean Marie Dasilva et sa marraine est Angélique Lincour, qui ont déclaré ne savoir signer.
Origines des parents d’Angélique
Barthélémy Rosa est d’origine italienne ; il est né à San Lorenzo (aujourd’hui San Lorenzo al Mare), dans la région de Ligurie en Italie. Marie Anne Dasilva est la fille de Pedro dit Pierre Dasilva dit le Portugais et de Jeanne Greslon. Pedro est d’origine portugaise, né à Lisbonne. Il devient le premier facteur de la Nouvelle-France. Découvrez son histoire ici.
Jean Baptiste Guillaume travaille en métallurgie : il est maître serrurier, forgeron et ferblantier.
Le serrurier est un artisan spécialisé dans la construction de serrures ou verrous. En plus des serrures, il fabrique également des pièces nécessaires à la charpente, ancres, crampons et boulons ; ustensiles de ménage en fer, loquets, gonds, pivots, ainsi que balustrades et grilles.
Le forgeron est un artisan en fer forgé sur l’enclume. Il fabrique des instruments de ferme, des accessoires de véhicules et même des goélettes, des croix de cimetière, des bandages d’acier, des crochets pour les balles de foin, etc.
Le ferblantier fabrique des outils et des ustensiles, souvent des articles ménagers tels que des casseroles et des poêles, utilisant du fer recouvert d’une fine couche d’étain (fer-blanc). Il sait également réparer les ustensiles en tôle d’acier.
Mariage
L’après-midi du 8 avril 1749, Jean Baptiste Guillaume et Angélique font dresser leur contrat de mariage devant le notaire Christophe Hilarion Dulaurent, dans la maison du père d’Angélique à Québec, sur la rue Sault au Matelot. Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris, qui était en vigueur à l’époque de la Nouvelle-France. Leurs pères y sont présents et stipulent en leurs noms, ainsi que plusieurs autres membres de leurs familles. Le père de Jean Baptiste Guillaume est négociant, tandis que le père d’Angélique est voilier, un ouvrier qui fait ou répare des voiles.
Le contrat stipule que le futur époux « a doué ladite future épouse du douaire coutumier de la somme de 600 livres de douaire préfixe ». Le préciput est établi à 300 livres. [Le préciput, sous le régime de la communauté de biens entre époux, était un avantage conféré par le contrat de mariage à l’un des époux, généralement au survivant, et consistant dans le droit de prélever, lors de la dissolution de la communauté, sur la masse commune et avant tout partage de celle-ci, certains biens déterminés ou une somme d’argent.] Le contrat comprend une donation viagère mutuelle et réciproque entre les époux.
Jean Baptiste Guillaume appose sa signature au contrat de mariage ; Angélique déclare ne savoir signer. Plusieurs parents et amis signent le contrat.
Quelques semaines avant la signature du contrat de mariage, Jean Baptiste Guillaume avait obtenu des lettres d’émancipation du Conseil Souverain, lui accordant des bénéfices d’âge. Ceci lui a permis d’accéder à la succession de sa mère défunte, sans avoir atteint l’âge majeur de 25 ans.
Jean Baptiste Guillaume et Angélique se marient le 14 avril 1749 à la paroisse Notre-Dame de Québec.
Mariage de Jean Baptiste Guillaume Berlinguet et d’Angélique Barthélémy dite Rosa en 1749 (Ancestry)
Enfants
Jean Baptiste Guillaume et Angélique s’installent à Québec. Ils auront 13 enfants :
Jean Baptiste Berlinguet est né le 28 janvier 1750 et fut baptisé le même jour à Québec. Il est décédé le même jour et fut inhumé le lendemain dans le cimetière paroissial de Notre-Dame à Québec.
Marie Angélique Berlinguet est née le 6 janvier 1751 et fut baptisée le même jour à Québec. Elle épouse le ferblantier Louis Frérot à Québec le 16 janvier 1769. Le couple aura au moins 15 enfants. Marie Angélique est décédée le 6 mai 1815 et fut inhumée deux jours plus tard à Québec.
Catherine Berlinguet est née le 30 juin 1752 et fut baptisée le lendemain à Québec. Elle épouse Léonard Frérot (frère de Louis) à Québec le 21 octobre 1776. Le couple aura au moins deux enfants. Catherine est décédée le 5 juin 1779 (deux mois après l’accouchement de sa fille Catherine Pascale) et fut inhumée le lendemain à Québec dans le cimetière des picotés.
François Berlinguet est né le 13 mars 1753 et fut baptisé le même jour à Québec. Il est décédé le lendemain et fut inhumé dans le cimetière paroissial de Notre-Dame à Québec.
Guillaume Berlinguet est né le 18 février 1754 et fut baptisé le même jour à Québec. Il épouse Geneviève Chevalier à Québec le 25 août 1778. Le couple n’aura pas d’enfants. Guillaume est décédé le 15 mars 1781 et fut inhumé le lendemain à Québec dans le cimetière des picotés.
(anonyme) Berlinguet est né(e) et décédé(e) le 28 octobre 1754. Il/elle fut ondoyé(e) à sa naissance. Il/elle fut inhumé(e) le même jour dans le cimetière paroissial de Notre-Dame à Québec.
François Xavier Berlinguet est né le 31 mars 1756 et fut baptisé le même jour à Québec. Il épouse Charlotte Darveau dite Langoumois à Montréal le 7 février 1780. Le couple aura au moins trois enfants. François Xavier est décédé le 9 décembre 1805 et fut inhumé deux jours plus tard à Montréal. Il était boulanger.
Jean Berlinguet est né le 12 février 1757 et fut baptisé le même jour à Québec. Il est décédé à l’âge de cinq mois et demi. Jean fut inhumé le 28 juillet 1757 à L’Ancienne-Lorette.
Charlotte Berlinguet est née le 17 novembre 1758 et fut baptisée le lendemain à Québec. Elle est décédée le 27 septembre 1759 et fut inhumée le lendemain à L’Ancienne-Lorette.
Pierre Berlinguet est né le premier janvier 1760 et fut baptisé le même jour à Québec. Il épouse Marguerite Couturier dite Lajoie à Pointe-Claire le 12 janvier 1783. Le couple aura au moins six enfants. Pierre est décédé le 27 octobre 1793 et fut inhumé le lendemain à Montréal.
François Berlinguet est né le 21 novembre 1760 et fut baptisé le même jour à Québec. François est décédé le 5 septembre 1763 et fut inhumé le lendemain à Québec.
François Berlinguet (voir la génération précédente)
Marie Marguerite Berlinguet est née le 29 janvier 1763 et fut baptisée le même jour à Québec.
Vivre à la Haute-Ville
Quelques mois après son mariage, Jean Baptiste Guillaume signe un bail à loyer de cinq ans pour deux appartements au troisième étage d’une maison située en la haute ville de Québec, rue de la Montagne, appartenant à Catherine Gautier, veuve de Jean-Baptiste Loiseau. L’acte est dressé par le notaire Pinguet le 4 juin 1749. Jean Baptiste Guillaume est « maître serrurier et ferblantier ». Le prix du loyer est de 200 livres par an, payable à tous les trois mois.
Le 20 octobre 1750, Jean Baptiste Guillaume abandonne ses droits successifs à sa tante Marie Josèphe Crenet dite Beauvais, la veuve de François Trevet. En échange, Jean Baptiste Guillaume se libère de ses obligations à nourrir, vêtir et autrement entretenir sa grand-mère Marie Marchand, veuve de Juste Crenet dit Beauvais. L’acte est dressé par le notaire Christophe Hilarion Dulaurent.
Jean Baptiste Guillaume passe devant le notaire Dulaurent à nouveau l’année suivante. Le 16 juin 1751, il achète la moitié du pignon d’une maison située en la ville de Québec, sur la rue de Buade, de Joseph Raiche (prêtre curé missionnaire), Louise Raiche, et Pierre-Simon Channazard et Marie-Jeanne Raiche (épouse de Channazard), pour 400 livres.
Deux mois plus tard, Jean Baptiste Guillaume loue cette maison à Bastien Magot dit Boullonge. Le notaire Dulaurent enregistre l’acte le 28 août 1751. Le bail à loyer est d’une durée de 3 ans, et moyenne la somme de 300 livres par année. La maison de pierres comprend deux étages.
Dans un autre acte relatif aux droits successifs, Jean Baptiste Guillaume achète les droits successifs mobiliers et immobiliers de François Évé, son oncle, maçon habitant à Montréal, pour 400 livres. L’acte est dressé par le notaire Dulaurent le 2 mai 1752, ayant trait à la succession de Louis Évé.
Apprentis et compagnons
En tant que maître serrurier, Jean Baptiste Guillaume accepte à plusieurs reprises de jeunes apprentis. En 1753, Pierre Liard (16 ans), est en apprentissage. En 1755, c’est au tour de François Gryot . Un an plus tard, Guillaume Coulombe (14 ans) est engagé comme apprenti serrurier et ferblantier. Dans la plupart des cas en Nouvelle-France, les jeunes apprentis étaient embauchés vers l’âge de 16 ans pour une période de 3 ans. Une fois son apprentissage était terminé, le travailleur pouvait devenir compagnon, en travaillant à côté de son maître ou à son propre compte. C’était son entrée au travail. En 1756, Augustin Lemire s’est engagé comme compagnon serrurier. L’an prochain, Louis-Simon Clesse s’engage à Jean Baptiste Guillaume comme compagnon serrurier et ferblantier.
En 1754, Jean Baptiste Guillaume est impliqué dans une cause civile apportée par Simon Channazard (écrivain au bureau du contrôle), et Marie-Jeanne Raiche, son épouse, tant pour eux que pour les autres cohéritiers de la succession du feu sieur Raiche, leur père et beau-père. Le procès et long et complexe ; à sa conclusion, Jean Baptiste Guillaume est condamné aux dépens liquidés à 230 livres et à 7 livres et 10 sols.
La même année, Jean Baptiste Guillaume poursuit Louise Ménard (veuve de Jacques Lambert, maçon) dans un autre procès. Après plusieurs visites devant le Conseil souverain, ladite défenderesse est renvoyée de l’action contre elle intentée, et ledit demandeur est condamné aux dépens liquidés à 7 livres le 28 août 1754. Cependant, après un appel de la sentence, le Conseil condamne ladite veuve Ménard à faire faire tous les enduits de la maison en question. Ladite veuve Ménard est aussi condamnée aux dépens des causes principales et d’appel.
Extrait de la sentence :
« Vu la sentence, dont est appel, rendue en la prévosté de cette ville le 28 août dernier portant, attendu qu’il n’est point parlé des enduits dans le marché fait entre le dit Berlinguet et le dit feu Ménard le 30 juillet 1753 et qu’il est seulement dit, que la maçonne sera faite et parfaite, ce qui ne peut s’entendre que pour les crépis du dehors et du dedans, ladite veuve Ménard est renvoyée de l’action contr’elle formée par le dit Berlinguet, lequel est condamné aux dépens liquidés à sept livres, le coût de la sentence compris, &c. Ouies les parties comparantes et le Procureur Général du Roi, le conseil a mis et met l’appellation et sentence dont est appel au néant, émendant, condamne la dite veuve Ménard à faire faire tous les enduits de la maison dont est question, condamne ladite veuve Ménard aux dépens des causes principales de l’appel. »
En 1755, Jean Baptiste Guillaume est impliqué dans une autre cause judiciaire. Charles Berthelot, négociant de Québec, porte plainte contre lui le 18 mars 1755, concernant un acte entre les deux hommes datant du 5 juillet 1753. Le 21 avril, Berthelot est condamné à l’amende de 3 livres pour son « fol appel » et aux dépens de la cause d’appel . Berthelot fait appel de la sentence en 1758. Un autre long procès en découle, en rapport avec un terrain revendiqué à propos d’une succession.
Le Siège de Québec de 1759
Jean Baptiste Guillaume et Angélique vivaient probablement à Québec durant le siège qui dura du 26 juin au 18 septembre 1759. Durant cette période, la ville est assiégée par les forces britanniques. Avant le siège, on ordonne la mobilisation de toute la milice du pays. Tous les hommes valides de 16 à 60 ans font partie de la compagnie de milice de leur paroisse. Jean Baptiste Guillaume serait donc un milicien durant le siège. La ville est bombardée pratiquement toutes les nuits, et parfois le jour également, pendant deux mois. Quelque 300 bombes pénètrent les remparts de Québec. Les tirs des canons et mortiers britanniques sont dirigés sur les résidences de la Haute-Ville et non sur les batteries françaises de la Basse-Ville. Le 24 juillet, ce sont quelque 15 000 bombes qui ont été projetées en direction de Québec. Des incendies majeurs se déclarent dans la Haute-Ville au cours des nuits du 16 juillet et du 22 juillet et dans la Basse-Ville le 8 août à cause de projectiles incendiaires. Cette campagne militaire des britannique se culmine avec la Bataille des plaines d’Abraham et la capitulation de Québec le 18 septembre.
La vie quotidienne au temps du siège de Québec
Extrait de la Commission des Champs de bataille nationaux (Plaines d’Abraham) :
À l'aube du siège en 1759, la vie dans la ville et dans la colonie toute entière est devenue très difficile. Les Canadiens sont épuisés par la guerre qui dure depuis maintenant cinq ans. L'administration de la colonie est minée par de nombreuses malversations, au compte desquelles on pointe celles de l'intendant Bigot. Les relations entre Montcalm et Vaudreuil sont également de plus en plus tendues. La rareté des vivres crée de l'inflation qui rend l'accès aux denrées et certains produits difficile pour les habitants. Par exemple, l'eau-de-vie, les miroirs, les ustensiles, la poudre sont devenus hors de prix. Enfin, même si la traite des fourrures se poursuit malgré le conflit, le castor devient de plus en plus rare. Les Canadiens sont rationnés en nourriture et plus le temps avance, plus les rations diminuent. La plus grande famine qu'ait connue le Canada laisse les habitants de Québec dans une misère insupportable.
Les habitants de Québec vivent donc la famine, la peur, l'incertitude. Pendant qu'ils voient leur ville être détruite par les multiples bombardements, ils se demandent pourquoi les autorités françaises ne répliquent pas et pour quelle raison les munitions sont préservées. Devant le danger, plusieurs quittent pour se mettre en sécurité. Les bombardements incessants, en plus de détruire une bonne partie de la ville, apeurent les Canadiens, dont les enfants et les femmes, qui se réfugient dans la prière.
Les archives de l'Hôpital Général de Québec font mention que lors du siège de Québec, les « familles de distinction, marchandes et bourgeoises, en état de se soutenir elles-mêmes » sont envoyées à Montréal et Trois-Rivières afin de « débarrasser la ville de tout ce qui pourrait lui être à charge ». Il semble que plusieurs familles de Québec, demandent refuge à cet hôpital qui, en raison de son éloignement des bombardements, s'avère être un asile sécuritaire. L'espace manque toutefois rapidement.
On aperçoit la présence des Britanniques dans la vie de Jean Baptiste Guillaume peu après le siège. Le 25 mai 1761, il loue le bas d’une maison située en la haute ville de Québec à Robert Willcocks [Wilcox], négociant.
Décès d’Angélique
Angélique Barthélémy dite Rosa s’éteint au bas âge de 37 ans le 2 mars 1763, un mois après son dernier accouchement. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière paroissial Notre-Dame à Québec.
Mortalité maternelle
En Nouvelle-France, l’accouchement est extrêmement douloureux et potentiellement mortel. Entre 1 à 2 % des femmes décédaient dans les 60 jours suivant l’accouchement. Autrement dit, un décès est survenu pour 24 naissances. Sans la médecine et les commodités modernes, la grossesse et l’accouchement étaient physiquement exigeants, voire dangereux. Le risque de mortalité maternelle était le plus élevé dans les deux ou trois jours suivant l’accouchement, lorsque la mère pouvait mourir d’une hémorragie. Après l’accouchement, elle serait généralement complètement épuisée. Elle aurait besoin de trois ou quatre semaines pour récupérer complètement. En campagne, cependant, elle n’avait pas cette option. Elle aurait d’autres enfants à charge, des animaux et un jardin à entretenir. C’est la raison pour laquelle le risque de décès maternel était si élevé.
Deuxièmes noces de Jean Baptiste Guillaume Berlinguet
Après le décès de sa femme, Jean Baptiste Guillaume se marie rapidement. Il épouse Catherine Paris, veuve de Louis Godbout, le 4 juillet 1763 à Québec. Le père de Jean Baptiste Guillaume est présent à son mariage.
Veuvage et remariage
En Nouvelle-France et au Canada du XVIIIe siècle, les mariages durant plus de 20 ans étaient rares. Lorsqu’un conjoint décède, il est essentiel que la veuve ou le veuf se remarie rapidement. La plupart des couples avaient de nombreux enfants et s’occuper d’eux seul ou seule était une proposition difficile. Les veuves avaient plus de mal à trouver un mari qu’un veuf, étant donné qu’elles avaient normalement une maison pleine d’enfants et peu de capital à leur nom. Plus elle était jeune, plus vite elle se remaria. Il fallait en moyenne trois ans à une veuve pour se remarier. Pour un veuf, la moyenne était de deux ans. Les choses étaient légèrement différentes au tout début de la colonie. Avant 1680, environ la moitié des veuves et des veufs se remariaient dans l’année suivant le décès de leur conjoint.
Jean Baptiste Guillaume et Catherine auront 4 enfants : Joseph, Catherine, Étienne et Geneviève.
En 1766, Jean Baptiste Guillaume doit se présenter à nouveau devant les juges de la Cour. Pierre Beffre, aubergiste, porte plainte contre lui, disant qu’il aurait nui à la réputation de sa femme, Charlotte Couet. Le 28 octobre 1766, Jean Baptiste Guillaume fait rédiger une réparation d’honneur devant le notaire Jean Claude Panet.
Catherine Paris est décédée à l’âge de 28 ans le premier août 1767, environ six mois après son dernier accouchement. Elle est inhumée le lendemain dans le cimetière paroissial Notre-Dame à Québec.
Comme il était d’usage après le décès d’un conjoint, un inventaire des biens du couple a été dressé le 20 juillet 1769 devant le notaire Jean Antoine Saillant . Jean Baptiste Guillaume habitait à la rue de Buade. L’inventaire des biens meubles comprend les items suivants, le total évalué à 576 livres et 7 sols [quelques biens sont illisibles] :
deux commodes de bois
une petite pelle
une poêle
une moyenne marmite
une table et des chaises
deux coffres de bois
un grand lit
un lit de plumes
des draps, des couvertes, des couvre-pieds et trois contrepointes
des chaises de merisier
un fauteuil de bois de merisier
un grand miroir avec son cadre
trois nappes
un cadre représentant Saint-Pierre
un cabaret de bois, une laitière et saucière
une terrine
un pot et un [?] à anguille
un livre d’astronomie et de chirurgie
une forge
une ferblanterie
L’inventaire après décès
La Coutume de Paris régit la transmission des biens familiaux en Nouvelle-France. Lorsqu’un couple se marie, avec ou sans contrat, il est soumis à la « communauté de biens ». Tous les biens acquis pendant l’union par les époux font partie de cette communauté. Après le décès des parents (si le couple a des enfants), les biens de la communauté sont partagés en parts égales entre tous les enfants, fils et filles. Lorsque la communauté était dissoute par le décès d’un des conjoints, le survivant avait droit à sa moitié, l’autre moitié étant divisée en parts égales entre les enfants. Au décès du survivant, les enfants se partagent leur part de la communauté. Des inventaires étaient dressés après le décès afin de répertorier tous les biens de la communauté.
Troisièmes noces de Jean Baptiste Guillaume Berlinguet
Le 22 août 1770, Jean Baptiste Guillaume et Charlotte Couet font dresser leur contrat de mariage par le notaire Sanguinet . Charlotte Couet est la veuve de Pierre Beffre, à qui Jean Baptiste Guillaume avait rédigé la réparation d’honneur en 1766 ! Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris. Le futur mari déclare qu’il appartient seulement « ses habits, hardes et linges à son usage et quelques outils de sa profession ». Le contrat stipule que le futur époux « douë ladite future épouse de la somme de cinq cents livres ou schellins de la province, une fois payée de Douaire préfixe ». Le préciput est établi à 150 livres ou schellins.
Le couple se marie le 25 août 1770 à la paroisse Notre-Dame de Québec. À son troisième mariage, Jean Baptiste Guillaume a 44 ans. Charlotte a aussi 44 ans. Ils n’auront pas d’enfants.
Quelque temps après leur mariage, Jean Baptiste Guillaume et Charlotte quittent la ville de Québec et s’installent à Montréal. Le 28 février 1775, le couple vend leur maison de pierres à Québec à Henri Morin, négociant.
Décès de Jean Baptiste Guillaume Berlinguet
Jean Baptiste Guillaume est décédé à l’âge de 54 ans le 15 décembre 1779. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière des pauvres à Montréal.