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François Brousseau dit Lafleur et Marie Jeanne Collet

Explorez l'histoire d'un soldat français en Nouvelle-France et de sa femme canadienne, fille d'un soldat. Découvrez leurs contributions et leur impact durable sur la colonie de la Nouvelle-France.

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François Brousseau dit Lafleur et Marie Jeanne Collet

Explorez l’histoire d’un soldat français en Nouvelle-France et de sa femme canadienne, fille d’un soldat. Découvrez leurs contributions et leur impact durable sur la colonie de la Nouvelle-France.

 

François Brousseau dit Lafleur, fils de François Brousset et de Françoise Grimbaut (ou Grebault), est né vers 1666 dans la paroisse de Saint-Louis à Ressons-sur-Matz en Picardie, France (dans l’actuel département de l’Oise en France). [Sur des documents canadiens, le nom de François a aussi été orthographié Brousson, Brosson, Brouson, Broussan et Brousset].

 

Localisation de Ressons-sur-Matz en France (Mapcarta)

 

Place de Verdun, Ressons-sur-Matz, 1916 (carte postale, Geneanet)

Vue aérienne de Ressons-sur-Matz, vers 1920-1940 (carte postale, Geneanet)


François est soldat dans les Compagnies franches de la Marine, sous le commandement du capitaine Raymond Blaise des Bergères de Rigauville. Le 29 juillet 1685, des Bergères et ses troupes arrivent au Canada, en Nouvelle-France, en accompagnant le nouveau gouverneur, Jacques-René de Brisay de Denonville. Leur mission principale est de contrer les menaces iroquoises (Haudenosaunee) et de prévenir les avancées anglaises sur le territoire revendiqué par la France.

La première expédition de Des Bergères est menée contre la nation Seneca, au sud du lac Ontario, en juillet 1687. Les Sénécas sont la plus grande des six nations autochtones qui composent la Confédération iroquoise. À l’arrivée de Des Bergères au lac, les Sénécas se sont enfuis. Avec ses hommes, il brûle leurs villages et leurs récoltes, revendiquant le territoire pour la France. À la suite de cette expédition, Des Bergères se voit confier le commandement de la garnison du fort Niagara. L’hiver de 1687 à 1688 est particulièrement catastrophique pour les soldats à Niagara, car une épidémie de scorbut tue presque tous les hommes de la garnison. Des Bergères et 12 soldats survivent ; François Brousseau est probablement l’un des heureux survivants du fort Niagara. En septembre 1688, Des Bergères et le reste de ses troupes quittent le fort et retournent à Montréal.

Quelques mois après son arrivée, des Bergères est nommé commandant du Fort Saint-Louis à Chambly. Le Fort Saint-Louis est construit en 1665 sur la rivière Richelieu par le régiment de Carignan-Salières. Il est ensuite renommé Fort Chambly. François y restera probablement plusieurs années.

« Fort Chambly », dessin de Charles W. Jefferys, 1942 (Bibliothèque et Archives Canada)


Marie Jeanne Collet, fille de Jean Collet et de Jeanne Déchard, est née le 22 décembre 1672. Elle est baptisée le 1er janvier 1673 dans la chapelle du fort Saint-Louis au Canada, en Nouvelle-France. Ses parents sont habitants du fort. Son parrain est René Poupart et sa marraine est Marie Lefebvre. [L’acte de baptême se trouve dans le registre de la Sainte-Famille de Boucherville.]

Baptême de Marie Jeanne Collet en 1673 (Généalogie Québec)

Le père de Jeanne est soldat dans la compagnie Petit du régiment de Carignan-Salières. Il arrive au Canada en septembre 1665.

« Plans des forts faicts par le regiment Carignan Salieres sur la riviere de Richelieu dicte autrement des Iroquois en la Nouvelle France », plan de 1666 par François Le Mercier, montrant le fort Saint-Louis (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)


Mariage

Le matin du 16 janvier 1689, François « Brousson » et le notaire François Trottain dit Saint-Seürin se rendent chez les Collet. Trottain y rédige un contrat de mariage entre François et Marie Jeanne. Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris. Ce cadre juridique imposait généralement le régime de la « communauté des biens », selon lequel tous les biens meubles et immeubles des deux époux, qu’ils aient été acquis avant ou pendant le mariage, étaient mis en commun dans la communauté conjugale. Le mari avait des droits administratifs exclusifs sur ces biens communaux. François doue sa future épouse d’un douaire coutumier de 150 livres. Le préciput est fixé à 100 livres. [Le préciput représentait un avantage spécifié dans le contrat de mariage, souvent octroyé à l’époux survivant. Ce droit lui permettait, au moment de la dissolution de la communauté, de sélectionner certains biens précis ou une quantité déterminée d’argent de l’ensemble des biens communs, et ce, avant toute répartition entre les héritiers.] Marie Jeanne peut signer le contrat de mariage, tandis que François laisse sa marque.  

 

La marque de François Brousseau et la signature de Marie Jeanne « Colet » sur leur contrat de mariage (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

 

François et Marie Jeanne se marient le 18 janvier 1689 à la paroisse Saint-François-Xavier de Batiscan. François a 23 ans ; Marie Jeanne a 16 ans.

Mariage de François Brousseau dit Lafleur et Marie Jeanne Collet en 1689 (Généalogie Québec)

Le couple aura au moins huit enfants :

  1. François (1692-1692)

  2. Jean François (1694-?)

  3. Pierre (1696-1762)

  4. Marie Marguerite (1699-1713)

  5. Luc (1701-1769)

  6. Marie Anne (1705-1774)

  7. Ambroise (1707-1753)

  8. Joseph (1713-?)

Les trois premiers enfants Brousseau sont baptisés à Batiscan, alors que les autres sont baptisés à Sainte-Anne-de-la-Pérade.

Le 22 novembre 1700, Jean Lemoyne donne à François une concession de terre dans la seigneurie de Sainte-Marie (située entre les seigneuries de Batiscan et de Sainte-Anne-de-la-Pérade). La terre mesure 8 arpents de front face au fleuve Saint-Laurent, sur 25 arpents de profondeur.

Image satellite (Google) de la région entre Batiscan (au sud) et Sainte-Anne-de-la-Pérade (au nord), où devait se trouver la terre de François. Les vestiges des parcelles de style seigneurial, longues et étroites le long de la rivière, sont encore visibles aujourd’hui.  

Extrait de la concession de 1700 à François Brousseau dit Lafleur (FamilySearch)


Décès de Marie Jeanne Collet

Marie Jeanne Collet meurt tragiquement à l’âge de 40 ans, le 11 août 1713, quatre mois après avoir donné naissance à son dernier enfant, Joseph. Elle est enterrée le lendemain à Sainte-Anne-de-la-Pérade, « après avoir seulement pu recevoir l’Extrême Onction à cause du délire ou elle a été plusieurs jours avant sa mort ».

 
 
 

Sépulture de Marie Jeanne Collet en 1713 [copie] (Généalogie Québec)

 
 

Délire

Dans l’édition de 1690 du Dictionnaire universel de Furetière, le délire est défini comme un terme médical : « C’est un symptome qui survient souvent aux fievres causées de playes & inflammation, qui trouble l’esprit jusqu’à la folie & à la fureur. Quand le diaphragme est offensé, il cause le delire & la frenesie. Le delire arrive par une trop grande perte de sang qui affoiblit le cerveau, par la picqueure d’une beste venimeuse, par la semence & menstruës retenuës en la matrice, par la pourriture d’un membre cangrené, &c. La fievre chaude cause aussi le delire, quand il y a transport au cerveau. Il faut faire recevoir aux malades les Sacrements de bonne heure, quand on apprehende le delire. »


Contrairement à la plupart des hommes de la Nouvelle-France de l’époque, François ne semble pas avoir recours très souvent aux services des notaires pour régler ses affaires. Outre sa concession de terre et les baptêmes, mariages et sépultures pour lui-même, sa femme et ses enfants, il n’apparaît pas dans les registres publics avant 1735.    

Les 6 et 7 octobre 1735, François demande au notaire Arnould-Balthazar Pollet de dresser l’inventaire de sa communauté de biens avec sa défunte épouse Marie Jeanne. Suite à l’inventaire, ces biens sont répartis entre François et ses enfants Pierre, Luc, Marie Anne et Ambroise, dont une parcelle de terre à Sainte-Anne-de-la-Pérade. La portion de terre nouvellement acquise par Pierre est estimée à 350 livres, celle de Luc à 300 livres, celle de Marie Anne à 200 livres et celle d’Ambroise à 30 livres. [Cela signifie probablement que les fils Jean François et Joseph sont déjà décédés, bien que leurs actes de sépulture n’aient pas été retrouvés.]

  • L’inventaire énumère tous les biens mobiliers que François et Marie Jeanne possèdent, estimés à 350 livres et 12 sols. Leurs biens comprennent : [tous les objets ne sont pas inclus, car certains sont illisibles]

  • Une table en pin

  • Des casseroles, une bouteille en verre, 5 assiettes, 2 plateaux, une cuillère en bois, une salière, une tasse en étain et une tasse en fer-blanc

  • Un rouet

  • Une vieille nappe et une serviette

  • Une chaudière en métal

  • Un marteau

  • Deux peaux de mouton avec de la laine

  • Une vieille charrette avec des roues neuves

  • Deux paires de bœufs, deux vaches (une noire, une rouge), [deux chevaux ?], un petit porcelet, un vieux mouton et trois moutons. 

François signe son nom sur le document.

Signature de François Brousseau dit Lafleur en 1735

 

L’inventaire après décès

La Coutume de Paris régit la transmission des biens familiaux en Nouvelle-France. Lorsqu’un couple se marie, avec ou sans contrat, il est soumis à la « communauté de biens ». Tous les biens acquis pendant l’union par les époux font partie de cette communauté. Après le décès des parents (si le couple a des enfants), les biens de la communauté sont partagés en parts égales entre tous les enfants, fils et filles. Lorsque la communauté était dissoute par le décès d’un des conjoints, le survivant avait droit à sa moitié, l’autre moitié étant divisée en parts égales entre les enfants. Au décès du survivant, les enfants se partagent leur part de la communauté. Des inventaires étaient dressés après le décès afin de répertorier tous les biens de la communauté.


Extrait de l’inventaire de 1735 (FamilySearch)


Décès de François Brousseau dit Lafleur

François Brousseau dit Lafleur est décédé le 7 juin 1740, chez son gendre Jean Baptiste Orson (époux de Marie Anne) à Saint-Anne-de-la-Pérade, « après avoir reçu, avec piété, tous les sacrements ». Il y est enterré le lendemain dans le cimetière paroissial, en « présence de grand nombre des paroissiens dudit Sainte-Anne ».

Sépulture de François Brousseau dit Lafleur en 1740 (Généalogie Québec)


Un héritage durable

Les histoires militaires de François Brousseau et de son beau-père, Jean Collet, illustrent les luttes et les sacrifices de plusieurs hommes au service de la Nouvelle-France. Leur dévouement à protéger la jeune colonie contre les menaces extérieures témoigne d’un héritage de courage et d’engagement. En tant que soldats, ils ont joué un rôle essentiel dans des campagnes militaires clés, assurant la survie et l’expansion des intérêts français en Amérique du Nord. 

Après sa carrière militaire, François et Marie Jeanne s’enracinent et construisent un héritage durable. Malgré les difficultés, y compris la mort précoce de Marie Jeanne, la famille Brousseau a persévéré. Leurs contributions témoignent de l’impact durable des premiers colons de la Nouvelle-France.

 


 

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