L'Histoire de La Corriveau
Marie Josèphe Corriveau, connue dans l’histoire et le folklore sous le nom de La Corriveau, est l’une des figures les plus notoires et les plus méconnues du Québec. Les événements entourant la mort de son second mari en 1763 ont fait d'elle un symbole de peur, de misogynie et d’injustice. Alors que le folklore la dépeint comme une sorcière et une tueuse en série, des recherches historiques récentes révèlent une histoire beaucoup plus nuancée.
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La Corriveau
Marie Josèphe Corriveau, connue dans l’histoire et le folklore sous le nom de La Corriveau, est l’une des figures les plus notoires et les plus méconnues du Québec. Les événements entourant la mort de son second mari en 1763 ont fait d'elle un symbole de peur, de misogynie et d’injustice. Alors que le folklore la dépeint comme une sorcière et une tueuse en série, des recherches historiques récentes révèlent une histoire beaucoup plus nuancée.
Racines à Saint-Vallier : Les débuts de Marie Josèphe
Fille de Joseph Corriveau et de Marie Françoise Bolduc, Marie Josèphe Corriveau a été baptisée le 14 mai 1733 dans la paroisse de Saint-Philippe-et-Saint-Jacques à Saint-Vallier, en Nouvelle-France. L’acte de baptême ne précise pas sa date de naissance, mais mentionne qu’elle avait alors environ trois mois. Son prénom a également été orthographié « Josephte ».
Marie Josèphe est la deuxième des neuf enfants de Joseph et de Marie Françoise. Tragiquement, huit de ces enfants semblent être morts en bas âge, faisant de Marie Josèphe la seule à se marier et à avoir des enfants. La famille Corriveau réside dans le village de Saint-Jean-Baptiste, qui fait partie de la paroisse élargie de Saint-Vallier.
Le premier mariage de Marie Josèphe
Le 15 novembre 1749, le notaire Pierre François Rousselot rédige un contrat de mariage entre Marie Josèphe Corriveau, âgée de 16 ans, et Claude Bouchard, âgé de 23 ans, au domicile de Joseph Corriveau à Saint-Vallier. Claude, fils de Nicolas Bouchard et de Marie Anne Veau dite Sylvain, est également mineur, de sorte que les deux parents donnent leur consentement au nom du couple.
Le contrat suit les normes de la Coutume de Paris, le code juridique qui régit les droits de propriété en Nouvelle-France. En vertu de cette loi, les couples mariés sont soumis à la « communauté de biens », signifiant que tous les biens acquis pendant le mariage sont en propriété commune. Dans le contrat, Claude demande qu’une terre de 55 arpents qu’il possède au « village de Saint-Jean » soit incluse dans la communauté de biens. Il offre également à Marie Josèphe un douaire préfix de 300 livres et fixe le préciput à 150 livres. [Le douaire désigne la part de propriété que le mari réserve à sa femme au cas où elle lui survivrait. Le préciput, quant à lui, est un avantage conféré par le contrat de mariage, généralement en faveur de l’époux survivant, permettant de réclamer une somme d’argent ou des biens spécifiques avant le partage du reste de la communauté.]
Les témoins du contrat incluent le grand-père de Marie Josèphe, Pierre Corriveau, ses oncles François Étienne et Antoine Rémillard, son cousin Jacques Corriveau (capitaine de milice de Saint-Vallier), ainsi que ses tantes Marie Anne Bolduc et Marguerite Marier. Marie Josèphe peut signer le contrat, contrairement à son futur époux.
La cérémonie de mariage a lieu quatre jours plus tard, le 19 novembre 1749, à Saint-Vallier.
Les jeunes mariés s’installent sur la terre de Claude à Saint-Vallier, où ils auront trois enfants :
Marie Françoise (1752-1827)
Marie Angélique (1754-1789)
Charles (1757-1791)
En 1757, les parents de Marie-Josèphe donnent au couple une terre additionnelle à Saint-Vallier, mesurant un arpent et demi de large sur 40 arpents de profondeur, en échange d’une rente viagère.
Décès de Claude Bouchard
Le premier mari de Marie Josèphe, Claude Bouchard, meurt à l’âge de 34 ans. Il est inhumé le 27 avril 1760 dans le cimetière paroissial de Saint-Philippe-et-Saint-Jacques à Saint-Vallier. Comme c’était souvent le cas à l’époque, l’acte de sépulture ne précise pas la cause du décès. L’acte comporte plusieurs erreurs : Claude y est identifié à tort comme « Charles », son âge est indiqué comme 35 ans, et le nom de son épouse n'est pas mentionné. Cependant, les noms de ses parents y figurent, ce qui permet de confirmer qu’il s’agit bien de l’acte de sépulture de Claude Bouchard.
Comme c’était souvent le cas dans l’environnement difficile de la Nouvelle-France, Marie Josèphe cherche à se remarier rapidement. Élever seule trois enfants avec des ressources financières limitées s’avère particulièrement ardu. Les veuves avaient plus de mal que les veufs à trouver un nouveau mari, bien que la probabilité de se remarier augmentait avec la jeunesse. En moyenne, les veuves se remariaient en trois ans, tandis que les veufs retrouvaient généralement une épouse en deux ans.
Le second mariage de Marie Josèphe
Le 14 juillet 1761, le notaire Jean Antoine Saillant de Collègien dresse un contrat de mariage entre Marie Josèphe Corriveau, veuve de 28 ans, et Louis-Hélène Dodier, fermier de 23 ans, au domicile de Marie Josèphe à Saint-Vallier. Louis-Hélène est le fils de Pierre Dodier et de Marie Thérèse Lebrun dite Carrière. Les témoins de Marie Josèphe sont ses parents, son beau-frère Pierre Bouchard et son cousin Joseph Corriveau. Comme pour son premier mariage, le contrat suit la Coutume de Paris. Louis-Hélène prévoit un douaire préfix de 300 livres pour sa future épouse. Marie Josèphe peut signer le contrat, alors que Louis-Hélène ne le peut pas.
Le couple se marie six jours plus tard, le 20 juillet 1761, à Saint-Vallier.
Le couple n’a pas eu d’enfants, et leur mariage semble avoir connu des débuts difficiles. Moins d’un an après leur mariage, le 21 avril 1762, le père de Marie Josèphe, Joseph Corriveau, intente un procès contre Louis-Hélène. Après la conquête de la Nouvelle-France en 1760, la colonie est sous administration militaire britannique, et Joseph présente son cas devant le conseil militaire. Celui-ci rend un jugement défavorable à Dodier, lui interdisant de maltraiter ou d’insulter Joseph et lui ordonnant de payer une amende de 12 livres à l’Hôpital général, ainsi que des frais s’élevant à 20 shillings. Cet incident est l’un des nombreux différends entre Joseph et Dodier, souvent liés à des questions de terre et à un cheval partagé.
En décembre 1762, Marie Josèphe s’enfuit de chez elle, apparemment en raison des mauvais traitements de son mari. Elle se réfugie chez son oncle, Étienne Veau dit Sylvain, mais elle est finalement contrainte de revenir chez elle par le major James Abercrombie, commandant de la rive sud de Québec.
Une mort brutale : La fin de Louis-Hélène Dodier
Louis-Hélène Dodier meurt dans la nuit du 26 au 27 janvier 1763, à l’âge de 24 ans. Il est inhumé le lendemain dans le cimetière paroissial de Saint-Philippe-et-Saint-Jacques à Saint-Vallier. Il n’a reçu ni confession ni sacrements, son décès étant décrit comme une « triste mort subite qui l’a conduit a lautre monde ».
Après la mort de Dodier, une enquête du coroner est menée par le prêtre et le capitaine de la milice. Le corps, trouvé dans l’écurie, laisse d’abord croire que Dodier a été piétiné à mort par des chevaux. Cependant, des rumeurs circulant dans le village poussent le gouverneur James Murray à ordonner l’exhumation du corps. Le sergent Fraser, chirurgien militaire, examine les restes de Dodier et constate de graves blessures à la tête qui ne correspondent pas à celles causées par un sabot de cheval. Il conclut que les blessures ont été infligées par un instrument tranchant, peut-être une fourche à fumier, soulevant ainsi des soupçons de meurtre.
Les rumeurs locales désignent également le beau-père de Dodier, Joseph Corriveau, comme suspect potentiel, compte tenu de leurs nombreux conflits antérieurs.
Accusation et arrestation : la cour martiale de 1763
Environ un mois après la mort de Dodier, Joseph Corriveau est arrêté et accusé de meurtre, tandis que sa fille, Marie Josèphe, est accusée de complicité. Tous deux sont emprisonnés à la Redoute royale, à Québec, en attendant leur procès en cour martiale devant 12 officiers britanniques. Le procès est fixé au 29 mars 1763, au monastère des Ursulines, « en vertu d’un mandat de Son Excellence le gouverneur Murray, en date du 28 dudit mois ». La cour martiale, présidée par le lieutenant-colonel Roger Morris, cherche à répondre aux accusations de meurtre, de complicité et de parjure liées à la mort de Dodier.
Plusieurs témoins, dont des ouvriers locaux et des membres de leur famille, témoignent des différends de longue date entre Dodier et Joseph Corriveau. Certains racontent que Joseph aurait menacé Dodier la veille de sa mort, l’avertissant qu’un événement tragique surviendrait si leurs conflits n’étaient pas résolus. Les accusations visent également à Marie Josèphe, qui aurait cherché à se débarrasser de Dodier parce qu’elle n’était pas satisfaite de son mariage.
Certains témoins affirment que Joseph Corriveau aurait ouvertement avoué le meurtre, tandis que d’autres suggèrent que Marie Josèphe aurait conspiré avec son père. Les témoignages décrivent aussi la veuve de Dodier comme une femme à la moralité douteuse, avec des récits de consommation excessive d’alcool et des déclarations exprimant le désir de voir mourir son mari.
Pour leur défense, Joseph Corriveau et sa fille affirment que les accusations reposent sur des rumeurs, des griefs personnels et des preuves circonstancielles. Ils soulignent aussi les incohérences dans les témoignages des témoins et l’absence de preuves concrètes.
Le 10 avril, le tribunal rend son verdict :
« La Cour est d’avis que le prisonnier Joseph Corriveaux est coupable de l’accusation portée contre lui et juge qu’il doit être pendu pour cette accusation. La Cour est également d’avis que Marie Josephe Corriveaux, sa fille, veuve de feu Louis Helene Dodier, est coupable d’avoir eu connaissance dudit meurtre et la condamne donc à recevoir soixante coups de fouet avec un chat à neuf queues sur son dos nu, à trois endroits différents, à savoir : sous la potence, sur la place du marché de Québec, et dans la paroisse de St. Vallier, vingt coups de fouet à chaque endroit, et à être marquée de la lettre M sur la main gauche. »
La veille de son exécution, le prêtre Augustin Louis de Glapion rend visite à Joseph Corriveau pour entendre sa dernière confession. Lors de cet entretien, Joseph déclare avoir pris le blâme pour protéger sa fille et affirme qu’elle est l’unique auteure du crime. Il transmet ces aveux aux autorités britanniques, entraînant une réouverture rapide de l’affaire et un second procès.
Le 15 avril, jour prévu pour l’exécution de Joseph, Marie Josèphe est ramenée devant le tribunal. Confrontée à l’aveu de son père, elle reconnaît le meurtre de son mari :
« Marie Josephe Corriveaux, veuve Dodier, déclare avoir assassiné son mari Louis Helena Dodier pendant la nuit, qu’il dormait dans son lit, qu’elle l’a fait avec une hachette, qu’elle n’a été ni conseillée, ni aidée, et que personne n’en a eu connaissance ; Elle est consciente qu’elle mérite la mort, mais demande à la Cour qu’on lui accorde un peu de temps pour se confesser et faire la paix avec le Ciel ; elle ajoute que c’est en grande partie à cause des mauvais traitements infligés à son mari qu’elle s’est rendue coupable de ce crime. »
Suite aux aveux de Marie Josèphe, le tribunal révise sa condamnation à mort :
« La Cour est d’avis que la prisonnière Maria Josepha Corriveaux Veuve Dodier est coupable du crime qui lui est reproché, et la condamne à souffrir la mort pour ce crime, en étant pendue avec des chaînes à l’endroit que le Gouverneur jugera approprié. »
[Signé]
Roger Morris, Lieutenant-colonel, 47e régiment, président
La sentence de Joseph Corriveau est par la suite annulée et il obtient un pardon royal. Il est ensuite libéré de prison.
Le 18 avril 1763, le gouverneur Murray ordonne au capitaine de milice de Pointe-Lévis, Baptiste Carrier, de faire construire une potence avec l’aide de ses hommes :
« vous leur ferez Équarrir grossièrement deux arbres de la hauteur de onze à douze pieds pour faire une potence ou fourche Patibulaire, vous y ferez Mettre au dessus une traverse Laquelle doit être posée solidement, avec une Échelle de treize pieds au Moins de haut, Et que vous ferez planter dans L’Éminence Et Le Lieu le plus apparent ; afin que tous les allants et venants puissent La voir, S’il y a quelqu’un qui soit refusant de satisfaire au présent ordre, vous les Nommerez au Secrétariat Et ils Seront punis. »
Un sinistre destin : l’exécution aux Buttes-à-Nepveu
Probablement le même jour, Marie Josèphe Corriveau est conduite à la potence sur les Buttes-à-Nepveu (l’actuelle colline du Parlement, près des plaines d’Abraham) et exécutée par pendaison sous la main du bourreau John Fleeming.
Cependant, au lieu d’être enterré immédiatement, son corps est placé dans une cage de fer — un acte connu sous le nom de gibbetting. Ce châtiment, destiné à la fois à dissuader et à intimider la population récemment conquise, est sans précédent au Québec sous le Régime français. Bien que le gibet devienne plus courant sous le régime britannique, il est généralement réservé aux criminels les plus violents, tels que les pirates. Après son exécution, le corps de Marie Josèphe est enfermé dans la cage de fer et transporté en canot sur le fleuve Saint-Laurent jusqu’à la rive sud. Arrivés à Pointe Lévy, la cage est ensuite portée par des soldats anglais à l’endroit désigné.
La cage, fabriquée par le forgeron Richard Dee, est hissée sur un échafaud à l’intersection des rues actuelles de Saint-Joseph et de l’Entente, à Saint-Joseph-de-la-Pointe-de-Lévy (aujourd’hui Lévis). Sa présence effraie les enfants et indigne les villageois, car la vue d’un corps en décomposition se balançant dans une cage grinçante devient un symbole effrayant. Cette scène macabre alimente les histoires de fantômes et le folklore qui perdurent encore aujourd’hui.
Après avoir été exposée pendant cinq semaines, le gouverneur Murray autorise le retrait de la cage le 25 mai, avec l’instruction de l’enterrer « où bon vous semblera ». Le corps de Marie Josèphe Corriveau est finalement inhumé près de l’église Saint-Joseph à Lévis.
Le surnom de La Corriveau est probablement apparu dans les décennies suivant l’exécution de Marie Josèphe en 1763, alors que son histoire s’inscrivait peu à peu dans le folklore local.
La redécouverte de la cage de La Corriveau
En 1851, les fossoyeurs du cimetière de l’église Saint-Joseph de Lévis découvrent la cage de fer de Marie Josèphe Corriveau, qui contiendrait plusieurs ossements. Conscients de son potentiel lucratif, des entrepreneurs commencent à exposer la cage lors d’une tournée nord-américaine, embellissant l’histoire des crimes de La Corriveau tout au long du parcours. À Montréal, elle est présentée chez M. Leclerc, tandis qu’à Québec, M. Hall fait payer 15 cents pour la voir.
Fait remarquable, la cage traverse ensuite la frontière jusqu’à New York, où elle a été exposée pendant plusieurs jours. Durant son séjour à New York, elle a été achetée par P.T. Barnum (le célèbre entrepreneur de cirque) pour être exposée dans son American Museum, situé à l’angle de Broadway et d’Ann Street. Par la suite, elle entre dans la collection du musée de Boston de Moses Kimball. En 1899, la cage est offerte à l’Essex Institute de Salem, dans le Massachusetts, et rejoint ensuite la collection du Peabody Essex Museum.
En 2011, la cage de fer est redécouverte par hasard au Peabody Essex Museum par Claudia Méndez, guide touristique à Lévis et membre de la Société d’histoire de Lévis. La cage est ensuite rapatriée au Canada, où elle est exposée pendant plusieurs années à Lévis, avant d’être transférée au Centre national de conservation et d’étude des collections des Musées de la civilisation à Québec pour analyse.
Dans un communiqué de presse du 26 octobre 2015, le Centre confirme que « l’objet en question serait bien celui ayant servi à exhiber le corps de Marie-Josephte Corriveau, en 1763 ». Bien que la cage fasse désormais partie de la collection permanente du Musée de la civilisation à Québec, elle n’est exposée que périodiquement afin d’éviter sa dégradation.
Création d’une légende : La Corriveau dans la littérature et l’art
La redécouverte de la cage de la Corriveau en 1851 captive les auteurs et les artistes du XIXe siècle, transformant son histoire en une légende sensationnelle. La tradition orale la dépeint désormais comme une sorcière ayant tué sept maris. Dans un roman, elle devient un fantôme hantant les passants au carrefour où se trouvait sa cage, tandis que dans un autre, elle est décrite comme une empoisonneuse professionnelle.
En 2015, Postes Canada lance une série sur le Canada hanté, incluant un timbre à l’effigie de La Corriveau et de sa cage. La Microbrasserie Le Bilboquet nomme une bière en son honneur, consolidant ainsi sa place dans la culture populaire.
Un héritage complexe
La transformation de l’histoire de Marie Josèphe Corriveau reflète les changements importants dans l’interprétation historique au Québec au cours des dernières décennies. Traditionnellement, La Corriveau était dépeinte comme une sinistre sorcière ou une tueuse en série, symbole de la malice et de la malfaisance féminines. Cependant, les historiens ont depuis mis en lumière un récit plus nuancé et complexe, notamment grâce à la découverte des documents originaux du procès et à un réexamen du contexte historique.
Au XXe siècle, l’intérêt pour l’histoire sociale et le rôle des femmes dans la société québécoise a poussé les historiens à réévaluer l’histoire de La Corriveau. Dans les années 1990, l’historienne Catherine Ferland et d’autres chercheurs ont approfondi l’étude des documents du procès, révélant que de nombreux détails avaient été mal interprétés ou exagérés au fil du temps. La Corriveau était accusée d’avoir tué son mari violent, et non de meurtres en série ou de sorcellerie. De plus, son procès a soulevé des questions sur l’équité, suggérant qu’il a pu être influencé par des préjugés liés au sexe, à la classe sociale et à la politique locale. La probabilité d’un procès équitable est encore diminuée par les circonstances : une occupation militaire et un tribunal composé d’officiers britanniques ne parlant pas français.
Avec ces découvertes, l’image publique de La Corriveau est passée de celle d’une meurtrière maléfique à celle d’un symbole d’injustice et de misogynie. Beaucoup la voient désormais comme une victime d’un système juridique oppressif, particulièrement sévère envers les femmes. En conséquence, les représentations modernes de La Corriveau dans la littérature, le théâtre et d’autres médias sont devenues plus sympathiques et plus humaines.
Si sa légende continue de captiver l’imagination, elle est désormais présentée comme une mise en garde contre les dangers des préjugés historiques, plutôt que comme l’histoire d’une sorcière malveillante.
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Bibliographie :
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« [EN IMAGES] Au-delà de la légende, voici 7 faits historiques sur La Corriveau », Le Journal de Québec (https://www.journaldequebec.com/2023/04/02/en-images-au-dela-de-la-legende-voici-7-faits-historiques-sur-la-corriveau: consulté le 22 oct. 2024).
André Pelchat, « Découverte macabre : Une cage en fer ressuscite l'histoire de La Corriveau - la sorcière du folklore québécois », Histoire Canada (https://www.histoirecanada.ca/consulter/canada-francais/decouverte-macabre: consulté le 25 oct. 2024), publié en ligne le 9 oct. 2024, initialement publié dans le magazine Canada's History, décembre 2018-janvier 2019.