Brunet-Blanchard FR
Découvrez l'histoire incroyable de Mathieu Brunet dit Létang, un voyageur, et de Marie Blanchard, une Fille du roi, alors qu'ils construisent leur vie en Nouvelle-France. Qu'il s'agisse de surmonter les difficultés et les différends ou de créer un héritage durable au Québec, leur parcours est empreint de courage et de persévérance. Aujourd'hui, leur impact perdure grâce à leurs nombreux descendants à travers l'Amérique du Nord.
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Mathieu Brunet dit Létang & Marie Blanchard
Mathieu Brunet dit Létang, fils de Jacques Brunet et de Jacqueline Recheine, est baptisé le 20 décembre 1637 dans la paroisse Saint-Jean de Rai, en Normandie, France. Située à environ 140 kilomètres à l’ouest de Paris, dans l’actuel département de l’Orne, cette commune rurale compte aujourd’hui moins de 1 500 habitants, connus sous le nom de « Raillois ».
Certains auteurs et généalogistes croient que Mathieu est arrivé en Nouvelle-France en 1657, après avoir signé un contrat d’engagement de trois ans avec les recruteurs Antoine Grignon, Pierre Gaigneur et Jacques Massé à La Rochelle. Cependant, certains éléments ne correspondent pas à « notre » Mathieu. Premièrement, ce contrat d’engagement mentionne le nom de Mathurin, et non Mathieu. Deuxièmement, Mathurin est originaire d’Olonne (aujourd’hui Olonne-sur-Mer), alors que Mathieu est de Rai. De plus, le mariage de Mathieu indique que ses parents sont originaires de Tourouvre, ce qui est logique puisque Tourouvre se trouve à seulement 20 kilomètres de Rai et a été un important centre de recrutement pour les émigrants vers la Nouvelle-France. Une autre problématique demeure : il n’y a aucune trace de Mathurin Brunet en Nouvelle-France entre 1657 et 1667. Une hypothèse suggère qu’il était voyageur, mais il reste surprenant de n’avoir aucune mention de lui sur une période de dix ans.
Marie Blanchard, fille de Jean Blanchard et de Martine Lebas, est née le 15 janvier 1647. Elle est baptisée le même jour à la paroisse Saint-Nicaise de Rouen, en Normandie, France. Fondée en 640, la première chapelle Saint-Nicaise devient une église paroissiale en 1388. Désacralisée en 2012, elle se transforme en brasserie en 2020.
Aujourd’hui, Rouen compte environ 114 000 habitants. La ville se situe à 120 kilomètres au nord-ouest de Paris et à environ 50 kilomètres au sud de Dieppe, dans l’actuel département de la Seine-Maritime.
Marie quitte son pays natal depuis le port de Dieppe le 10 juin 1667, s’embarquant sur le Saint-Louis de Dieppe avec 76 autres Filles du roi, pour arriver à Québec le 25 septembre 1667. Après une traversée de l’Atlantique exceptionnellement longue et ardue de trois mois et demi, elles arrivent enfin à Québec le 25 septembre 1667. Six semaines seulement après son arrivée, Marie remplit son devoir de Fille du roi en se mariant, adoptant rapidement sa nouvelle vie en Nouvelle-France.
Mariage
Mathieu et Marie se marient le 10 novembre 1667 à la paroisse Notre-Dame de Montréal, en Nouvelle-France. À ce moment-là, Mathieu a 29 ans et Marie en a 20. Parmi les témoins, on compte André Poutré [Poudret] dit Lavigne et sa nouvelle épouse Jeanne Burel, qui avait traversé l'océan avec Marie et qui était également originaire de Rouen. De façon assez peu conventionnelle, Mathieu et Marie n'ont pas fait établir de contrat de mariage avant leur union. Il leur faudra plutôt attendre 12 ans pour accomplir cette tâche.
Le couple aura au moins dix enfants :
Michel (ca. 1668-1750)
Jeanne (ca. 1670-?)
Marie Anne (ca. 1672-1747)
Jean (1674-1723)
Pierre (1676-?)
Marie (1677-1756)
Jacques (1680-1708)
Catherine (1681-?)
Marguerite (1683-1699)
Mathieu (1688-1706)
Mathieu et Marie s’installent à l’Arbre-à-la-Croix, dans la seigneurie de Marsolet, près de Champlain, où Mathieu reçoit une concession de terre le 8 février 1670.
Dès son arrivée en Nouvelle-France, le nom de Mathieu apparaît à plusieurs reprises dans les archives judiciaires, reflétant les défis et les interactions complexes entre les colons de l’époque. À travers une série de requêtes et de comparutions devant la cour, il se trouve mêlé à divers litiges, allant de la contestation d’une décision concernant son fusil à la réclamation d’un minot de blé, en passant par l’utilisation non autorisée d’un canot.
11 août 1668 : Requête de Mathieu Brunet dit Létang, demandeur, à l’encontre de Joseph Godefroy, sieur de Vieuxpont, pour faire vider l’arrêt fait sur son fusil. Godefroy veut que l’arrêt demeure en état jusqu’à ce que la terre ait été mesurée afin de voir si les deux arpents qu’il était obligé d’abattre ont été accomplis. Létang demande aussi que le bois qui est situé sur le bord de l’eau soit également coupé. Vu le différend entre les parties, il est décidé que la terre doit être mesurée pour voir si les deux arpents ont bel et bien été accomplis et le bois abattu.
18 août 1668 : Instance de Mathieu Brunet dit Létang, demandeur, de lui être rendu son fusil par Joseph Godefroy, sieur de Vieuxpont, suivant l’ordonnance du 11 août 1668. La terre sera mesurée par un connaisseur pour voir si les deux arpents ont été abattus et débités. En cas de discorde, les parties doivent revenir à la huitaine.
17 novembre 1668 : Requête du sieur de Godefroy, demandeur, à l’encontre de Jean Petit et de Mathieu Brunet dit Létang, pour avoir pris son canot sans le demander. Brunet a dit vouloir s’en servir pour amener deux minots de blé au Cap-de-la-Madeleine. Ledit sieur de Godefroy réclame dépens, dommages et intérêts pour avoir pris son canot alors qu’il en avait de besoin. Petit est condamné à payer 10 livres d’amende.
19 janvier 1669 : Requête de Mathieu Brunet dit Létang, demandeur, de lui être payé par Jacques Ménard dit Lafontaine un minot de blé. Il est ordonné audit défendeur de comparaître lui-même à la huitaine pour dire ses raisons.
26 janvier 1669 : Requête de Mathieu Brunet dit Létang, demandeur, de lui être payé par Jacques Ménard dit Lafontaine, un minot de blé pour de l’herbe à couvrir. Ledit défendeur dit ne pas avoir promis un minot de blé à Brunet qui soutient le contraire selon le marché qu’ils ont conclu ensemble. Il est ordonné que Lafontaine paie le minot de blé à Létang en plus des frais de justice.
Les disputes entre Mathieu et ses voisins et associés continuent dans la prochaine décennie. Ces années sont marquées par une série de litiges révélant les interactions économiques et les obligations contractuelles au sein de la communauté, de la réclamation de dettes à l’exécution de contrats agricoles, en passant par des questions de droits sur les terres et la livraison de biens.
16 janvier 1673 : Cause entre Mathieu Brunet dit Létang, habitant de l’Arbre à la Croix, demandeur, contre Louis Bercier en exécution d’un certain marché en date du 20 juin 1669, afin que soit payée la somme de 34 livres et 4 sols que Bercier a reconnu devoir à Brunet, en plus des dépens. Bercier est condamné à payer à Brunet la somme de 34 livres et 4 sols, en plus des dépens, dommages et intérêts liquidés à quatre francs. Bercier oppose l’exécution d’une sentence rendue contre lui le 23 janvier. La cause est reportée afin que Brunet soit présent.
4 septembre 1673 : Cause entre Jacques Leneuf, sieur de la Poterie, demandeur, et Mathieu Brunet dit Létang, défendeur, afin que Brunet soit tenu de payer la somme de 38 livres en plus des frais et dépens. Brunet affirme ne devoir que la somme de 32 livres. Il est condamné à payer au demandeur la somme de 32 livres, en plus des dépens liquidés à 25 sols.
6 novembre 1673 : Requête de Nicolas Marsolet, seigneur des Prairies Marsolet, demandeur, contre Martin Foisy, Louis Tétreault, Mathieu Brunet, Jean Gaillou et Gilles Dupont, défendeurs, demandant que tous ses tenanciers produisent les contrats en vertu desquels ils jouissent des terres et des dépendances de la seigneurie. Un arpenteur devra séjourner sur ladite seigneurie afin de remplir les contrats. Les parties sont condamnées à remettre dans 3 jours toutes les pièces qu’ils ont à produire. Il est ordonné que Jean Lerouge, arpenteur royal, pose les bornes sur ladite seigneurie.
7 janvier 1675 : Requête de Jacques Aubuchon, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, défendeur, pour l’exécution d’un bail à ferme de 2 vaches à raison de 36 livres de beurre pour une année échue à la dernière Toussaint. Brunet est condamné aux dépens, ensemble de la somme de 7 livres ; il dit qu’il a payé 16 livres et demi des 36 livres de beurre et prétend être déchargé du reste. Brunet est condamné à payer 19 livres et demi de beurre ainsi qu’il est porté par le bail ; Brunet est condamné à payer la somme de 5 livres et 10 sols et aux dépens modérés à 55 sols.
18 novembre 1675 : Requête de Jacques Aubuchon, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, défendeur, demandant 32 livres et un quarteron de beurre avec 36 francs, avec dépens ; Brunet se dit point obligé de faire estimer les bestiaux et demande de suivre la règle et d’en être condamné à payer quelques sommes ; il est ordonné qu’ils justifieront du bail fait entre eux, dans 3 jours, dépens réservés.
16 novembre 1676 : Requête de Marin Foisy, habitant de l’Arbre-à-la-Croix, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, défendeur, demandant que ledit Brunet et Marie Blanchard, sa femme, soient condamnés selon l’acte de transaction passé entre eux le 3 août dernier, par lequel ils promettent et s’obligent à rembourser et d’acquitter Foysy de tous les frais pour la somme de 84 livres sur le tout ; Létang est condamné à payer audit Foysy ladite somme de 84 livres pour des frais de justice avancés par Foysy en plus d’être condamné aux dépens.
15 février 1677 : Défaut accordé à Jacques Aubuchon, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, défendeur et défaillant, assigné par l’huissier Lory, à comparaître aujourd’hui. Létang, faute de comparaître, est condamné à fournir et livrer incessamment audit Aubuchon 200 planches et 32 livres de beurre en plus de payer les dépens.
9 juin 1677 : Requête de Thomas Frérot, notaire royal de Trois-Rivières, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, défendeur, pour se faire livrer un cent de planches pour la somme de 40 livres suivant l’obligation dudit Létang et du nommé Girardeau, en tenant compte de la somme de 36 livres pour des articles ; Brunet demande de déduire 10 sols sur la somme de 36 livres pour une demi-livre de chandelle et que Brunet prête serment sur les sommes qu’il dit avoir fournies ; à la suite du serment de Brunet, il est condamné à fournir le cent de planches et à payer les dépens modérés à 4 livres et 15 sols.
Contrat de mariage
Le 14 avril 1679, Mathieu et Marie se présentent devant le notaire Antoine Adhémar pour faire rédiger trois actes. Premièrement, ils vendent une terre située aux prairies de Marsollet à François Bigot. Ensuite, Mathieu signe un bail à ferme d’une terre appartenant à Bigot. Finalement, Mathieu et Marie font dresser leur contrat de mariage, qu’ils n’avaient jamais fait 12 ans auparavant.
Comme à l’habitude, Mathieu se retrouve devant les tribunaux à plusieurs reprises de 1679 à 1681.
12 juin 1679 : Requête de Martin Foisy, habitant des Prairies Marsolet, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, défendeur, pour un remboursement de la somme de 13 livres restante de certains frais de justice lors d’une sentence condamnant Brunet ; Brunet dit qu’il a fourni sur un billet à prendre chez un marchand de Champlain et demande d’en être déchargé ; comparution de maître Antoine Adhémar, procureur de François Bigot, ayant été assigné et condamné à vider de ses mains de la somme de 13 livres due à Létang ; Létang est condamné à payer la somme de 13 livres restante dans les 3 jours alors que Bigot est condamné à payer la somme de 13 livres sur le premier terme échu avec les dépens modérés à 105 sols et déchargé envers ledit Létang.
21 août 1679 : Requête de François Bigot, de l’Arbre-à-la-Croix, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, dudit lieu, défendeur, pour que lui et sa femme déclarent les dettes et hypothèques sur une terre, sise aux Prairies Marsolet, qu’il a acquise d’eux par contrat passé le 14 avril 1679, et que les créanciers soient payés sur la somme de 341 livres restante des 450 livres du prix total de ladite acquisition. Brunet affirme ne pas savoir la somme exacte qu’il doit au sieur Baby, mais qu’il reste 50 francs à payer au sieur Saint-Romain, de plus grande somme, et que ce sont selon lui les créanciers privilégiés sur ladite terre, ce qu’il a dit sous serment. Il est ordonné que l’acte soit donné à Brunet du serment qu’il a prêté, et que Bigot soit contraint des termes portés par le contrat.
11 mars 1680 : Défaut accordé à Jacques Lemarchand, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, des prairies de Marsolet, défendeur, pour la somme de 30 livres, pour 6 minots de blé, à 100 sols le minot, livrés au mois d’avril 1677, moins le reçu, lequel a fait défaut. Il est ordonné que Brunet paie audit demandeur la somme de 30 livres, moins le montant porté par ledit reçu, plus les dépens modérés à 3 livres et 3 sols.
25 septembre 1680 : Protestation faite par Mathieu Brunet dit Létang, habitant des prairies de Marsolet, contre une signification de certains opposants à la délivrance des deniers qui sont entre les mains de François Bigot provenant du prix de la terre qu’il lui a vendue et confirmant que la terre a été vendue pour payer ses créanciers et que Bigot n’a pas payé dans le terme porté par le contrat, et donc proteste de tous dépens, dommages et intérêts soient portés audit Bigot ; ordonnance que tous les titres seront produits pour en être fait l’ordre ainsi que de raison et sur la prétention de Brunet en dommages et intérêts.
17 mars 1681 : Défaut accordé à François Bigot, habitant de la prairie de Marsolet, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Létang, défendeur et défaillant, pour que ledit défendeur soit condamné à lui payer 7 minots et demi de blé froment qu’il doit de reste ensemble la somme de 18 livres 16 sols 3 deniers. Brunet est condamné de payer à Bigot les 7 minots et demi de blé de ferme qu’il lui doit ensemble les 18 livres 16 sols 3 deniers et aux dépens modérés à 6 livres 8 sols.
Lopins de Mathieu : d’autres acquisitions foncières
Le 15 janvier 1680, Mathieu achète une terre en la seigneurie de Villiers (aujourd’hui Bécancour), sur la rive sud du fleuve Saint-Laurent. La terre mesure trois arpents de front sur 20 arpents de profondeur. Elle est située sur le bord de la Rivière Saint-Michel (aujourd’hui la Rivière Bécancour).
Le 9 décembre 1680, Mathieu achète deux concessions et une terre à Champlain. L’acte indique que Mathieu demeure à l’Arbre-de-la-Croix près de Champlain. La première concession mesure deux arpents de front (face au fleuve Saint-Laurent) par 40 arpents de profondeur, et comprend une maison. La rente est d’un chapon et de deux deniers payables au seigneur Pézard à la Saint-Martin (novembre de chaque année). De plus, Mathieu s’oblige à poser une ligne dormante à plusieurs hameçons et un filet en face de sa concession au printemps, lesquels frais des hameçons et filet seront partagés à parts égales entre Mathieu et le seigneur, de même que la totalité des poissons pêchés.
La deuxième terre fait deux arpents de front sur 40 arpents de profondeur, étant nette, abattis et de bois de haute futaie, au même cens et rente que la précédente. Le terrain, d’un demi-arpent de front par 40 arpents de profondeur, est situé entre les deux arpents de front et la terre de Beaudoin. Mathieu s’engage à payer aux vendeurs la somme de 500 livres, soit 120 livres au jour et fête de Noël de l’an 1681 et 125 livres les trois années suivantes à pareille date.
En 1681, la famille Brunet est énumérée au recensement de la Nouvelle-France à Champlain. Mathieu possède une vache et 21 arpents de terre défrichée.
Mathieu Brunet dit Létang, voyageur
Au début des années 1680, Mathieu accumule plusieurs dettes : envers Jacques Baby, François Chorel de Saint-Romain, Joseph Lemire et Nicolas Perrot. La dette envers Nicolas Perrot nous explique pourquoi Mathieu et Marie n’ont pas eu d’enfants entre 1683 et 1688 : Mathieu est devenu voyageur au pays des Indiens Illinois en 1683. Perrot, voisin de Mathieu à Bécancour, est aussi voyageur et commerçant renommé de fourrures. À l’hiver 1685, Mathieu est engagé par Perrot dans une expédition à la baie des puants (l’actuel Green Bay au Wisconsin) et la rivière du Mississippi. Mathieu lui emprunte 600 livres pour la nourriture et les dépenses de sa famille alors qu’il est parti « a la baye des puants et maskoutins ».
L’Expédition de Nicolas Perrot en 1685
En 1685, Perrot est nommé commandant en chef de la Baie des puants et des environs, communément appelé les Pays d’en Haut. Il est chargé d’une mission dans le Wisconsin, pour convaincre les nations autochtones de l’Ouest de combattre les Iroquois (aujourd’hui appelés les Haudenosaunee) aux côtés des Français. Accompagné d’une vingtaine d’hommes, dont Mathieu Brunet dit Létang, Perrot remonte la rivière des Outaouais en route vers la Baie des puants. Une fois sur place, il apprend que les Sioux et les Chippewas sont en conflit avec la nation Fox. La paix était nécessaire si Perrot voulait rallier toutes ces tribus à la cause française. Le conflit s’aggrave lorsque les Fox enlèvent la fille d’un chef Sauk. Perrot et ses hommes parviennent à libérer la jeune fille et à la rendre à son père, obtenant de lui la promesse qu’il ne sollicitera pas de représailles.
La paix rétablie, Perrot envoie les Puants parcourir la rive ouest du Mississippi. Il les suit en remontant la rivière, passant par Prairie-du-Chien et La Crosse (dans le Wisconsin actuel), puis campe près du lac Pépin (entre le Wisconsin et le Minnesota). Perrot et son équipe y construisent Fort-Saint-Antoine, consolidant ainsi la présence stratégique française dans la région.
En 1687, de nouveaux ordres arrivent de Québec : Perrot doit abandonner le fort et se rendre à Niagara pour combattre les Onondaga, avec autant d’alliés autochtones que possible. À la mission des Jésuites de Saint-François-Xavier, il laisse derrière lui toute la richesse qu’il a amassée en peaux, croyant qu’elles seraient en sécurité dans la grange des Jésuites jusqu’à son retour. Perrot et ses hommes se rendent à Détroit et détruisent cinq villages Onondaga.
Pendant l’absence de Perrot, le conflit éclate à nouveau dans la Baie des puants. Les relations entre les Français et les nations autochtones n’étaient pas aussi pacifiques qu’il l’avait espéré. En colère contre les Français, un groupe d’autochtones incendie la maison, l’église et la grange des jésuites. Le feu ravage complètement la mission de Saint-François-Xavier, brûlant tous les effets personnels et les fourrures de Perrot. Il est financièrement ruiné ; les fourrures brûlées auraient une valeur de 40 000 livres. Perrot et ses hommes retournent à Montréal.
À son retour en 1687, Mathieu et sa famille s’installent dans la région de Montréal. Le 4 octobre 1687, Mathieu et Marie obtiennent un bail à ferme dans la seigneurie de Hautmesnil sur le bord de la rivière Saint-Pierre (dans l’actuel Verdun), pour une durée de cinq ans. Le 6 novembre, Mathieu vend vingt cordes de bois d’érable à Marie Pacro, veuve d’Antoine Pichon. Le même jour, il loue une vache laitière de Marie Pacro pour une période de cinq ans.
L’année suivante, Mathieu obtient deux autres baux. Le 25 février, il signe un bail de terres situées à la Pointe-Saint-Charles avec le marchand Jacques Leber pour une durée de cinq ans. Le 3 juin, il signe un bail à ferme d’une terre sur l’Île de Montréal, mesurant deux arpents de front sur 15 arpents de profondeur. Le 20 avril 1689, Mathieu reçoit une concession de terre sur le bord de la Rivière Saint-Pierre par le Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal, propriétaire de l’île de Montréal.
Le 4 mars 1692, Mathieu obtient du Séminaire de Saint-Sulpice un bail de terre située dans la ville de Villemarie (aujourd’hui Montréal) sur la rue Chagouamigon. La terre mesure 18 pieds sur 12 pieds.
La ruelle Chagouamigon
« Cette toute petite voie de communication, qui est située à l’est de la place Royale entre la rue de la Capitale et la rue Saint-Paul, semble être connue sous ce nom dès 1683 […]. Le nom de Chagouamigon rappelle un poste de traite que les coureurs de bois Pierre-Esprit Radisson (1640-1710) et Médard Chouart des Groseillers (1618-1696) ont installé vers 1660 sur les rives du lac Supérieur. La présence fréquente de ces coureurs de bois à la foire des fourrures qui se tenait près de la place Royale, qui sert aussi de place du Marché, explique probablement l’emprunt du nom. À cette époque, l’on trouve sur la rue Capitale et sur la ruelle Chagouamigon ce que l’on appellerait aujourd’hui des cafés ; l’animation y est intense. Aujourd’hui, la pénombre règne dans cette rue dont l’étroitesse est inhabituelle. L’aspect étrange né de cette pénombre, les pas qui résonnent sur les pavés inégaux et l’étroitesse même de la rue marquée de chaînages de pierre rappelant le XVIIe siècle et au régime français, dont la ruelle Chagouamigon est un vivant vestige. » (Commission de toponymie du Québec)
Quelques mois plus tard, le 18 mai, Mathieu et Marie transfèrent une portion de terre en « la ville de Villemarie vers la place d’armes » à leur fils Michel, « sous le bon plaisir » du Séminaire de Saint-Sulpice de Montréal. Michel sera responsable des cens et rentes associés à la terre.
Entretemps, les dettes de Mathieu s’accumulent. En 1695, Nicolas Pinguet intente un procès contre lui et deux autres hommes pour dettes. En 1697, Mathieu est apporté devant les tribunaux de Montréal par Jean Guyonnet dit Lafleur, pour réclamation de droits cédés par les seigneurs de l’île de Montréal, à la suite d’arrérages de cens et rentes pour l’emplacement situé sur la rue Chagouamigon. Le dossier compte 51 pages et le procès dure du 21 mai au 19 juillet. Mathieu est condamné de payer ou, à défaut, de voir l’emplacement vendu aux enchères. Il ne paie pas, et les enchères ont lieu. Les 300 livres obtenues aux enchères sont réparties parmi les créanciers.
Décès de Mathieu Brunet dit Létang
Mathieu Brunet dit Létang est décédé à l’âge de 70 ans à l’Hôpital-Dieu de Montréal. Il est inhumé le 17 décembre 1708 dans le cimetière Notre-Dame de Montréal, Canada. L’acte de sépulture indique qu’il était habitant de la paroisse de Lachine.
Après le décès de son mari, Marie épouse en deuxièmes noces Yves Lucas dit Saint-Venant. Le mariage a lieu vers 1713, mais l’acte n’existe plus. Ils s’installent à Lachine.
Décès de Marie Blanchard
Marie Blanchard est décédée à l’âge de 75 ans. Elle est inhumée le 29 juillet 1722 dans le cimetière Saints-Anges de Lachine, Canada. Son mari et son fils Michel sont présents à l’inhumation.
La vie de Mathieu Brunet dit Létang et de Marie Blanchard en Nouvelle-France reflète les défis, les opportunités et les réalités complexes de la vie coloniale. À travers leurs engagements en tant que colons, les multiples litiges auxquels ils ont fait face et leurs contributions à la communauté locale, ils incarnent l’esprit de persévérance et de résilience des pionniers de leur époque. Aujourd’hui, leur héritage perdure à travers leurs nombreux descendants au Québec, au Canada et partout en Amérique du Nord.
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Bibliographie :
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« Mathurin Brunet, de Olonne-sur-Mer, engagé par Antoine Grignon, Pierre Gaigneur et Jacques Masse. (Contrat passé devant le notaire Pierre Moreau) », images numérisées, Les engagés - XVIIe et XVIIIe siècles, Archives départementales de la Seine-Maritime (http://www.archinoe.net/v2/ark:/18812/f3888834310fef5568f0fa03ee1ce3ee : consultée le 1 fév. 2024), 19 mars 1657, 3E 59/261 fol. 108v.
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Ibid. (https://www.genealogiequebec.com/Membership/LAFRANCE/acte/14776 : consultée le 3 févr. 2024), sépulture de Marie Blanchard, 29 juil. 1722, Montréal, Lachine (Saints-Anges), acte 14776.
Université de Montréal, Le Programme de recherche en démographie historique (https://www-prdh-igd-com/Membership/fr/PRDH/Famille/2378 : consultée le 2 févr. 2024), fiche de dictionnaire de Mathieu BRUNET LETANG et Marie BLANCHARD, union 2378.
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« Archives de notaires : Antoine Adhémar dit Saint-Martin (1668-1714) », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4236656?docref=rmW7lAAhN6JUAeyCDMrTiA : consultée le 2 févr. 2024), « Vente d’une terre située aux prairies de Marssollet ; par Mathieu Brunet dit Lestang et Marie Blanchard, son épouse, des prairies de Marsollet, à François Bigot, habitant, des prairies de Marssollet », 14 avr. 1679.
Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4236656?docref=lYSF_cP7kYKIlKILPtOoCw : consultée le 2 févr. 2024), « Bail à ferme d’une terre ; par François Bigot, des prairies de Marssollet, à Mathieu Brunet dit Lestang, des prairies de Marsollet », 14 avr. 1679.
Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4236656?docref=QE5wpvvQHN16lgZ4w_lvuA : consultée le 2 févr. 2024), « Contrat de mariage entre Mathieu Brunet dit Lestang, natif de St Jean de Ré près la ville de Laigle, évêché D’evreux en Normandie, et demeurant aux prairies de Marssollet, fils de feu Jacques Brunet et de Jacqueline Erchine ; et Marie Blanchard, native de la paroisse de St Nicaise, ville et archevêché de Rouen, fille de Jean Blanchard et de Martine Lebas », 14 avr. 1679.
Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4236661?docref=Ym6uE9cv9bARP6S4v12sOA : consultée le 3 févr. 2024), « Obligation de Mathieu Brunet dit Lestang et Marie Blanchard, son épouse, de Champlain, à Nicolas Perrot, de la rivière St Michel », 17 mai 1685, image 351 sur 1037.
Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4236661?docref=14wgnQ-5pRHMXRf9C72hvQ : consultée le 3 févr. 2024), « Vente de cordes de bois ; par Mathieu Brunet dit Lestang, de la rivière St Pierre en l’île de Montréal, à Marie Pacro, veuve de Antoine Pichon dit Duverny », 6 nov. 1687, image 824 sur 1037.
Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4236661?docref=p60WWUekmL_4qnbhHg2kOQ : consultée le 3 févr. 2024), « Bail à loyer d’une vache ; par Marie Pacro, veuve de Antoine Pichon dit Duverny, de la ville de Villemarie, à Mathieu Brunet dit Lestang, de l’île de Montréal », 6 nov. 1687, image 828 sur 1037.
Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4236662?docref=yqno4VpQincvGqbhILk0QA : consultée le 3 févr. 2024), « Bail à ferme d’une terre située en l’île de Montréal ; par Mathurin Jousset dit Laloire, de l’île de Montréal, à Mathieu Brunet dit Lestat, de l’île de Montréal », 3 juin 1688, image 280 sur 426.
« Actes de notaire, 1666-1700 : Jean Cusson », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-L3V7-RWG8?i=1121&cat=538059 : consultée le 2 févr. 2024), « Vente d’une terre située en la seigneurie de Villiéé de l’autre bord du grand fleuve St Laurens au sud ; par Jean Moflet dit Champagne et Anne Dodain, son épouse, à Mathieu Brunet dit Letant, du fief Marsolet », film 1 430 724, image 1122 sur 1575 ; citant les données originales : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
« Archives de notaires : Bénigne Basset dit Deslauriers (1657-1699) », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4143993?docref=DP7hJWvWHjrjP5FKuDGQwg : consultée le 3 févr. 2024), « Bail de terres situées à la pointe St Charles et dites de Seneville ; par Jacques Leber, marchand bourgeois, de l’île de Montréal, à Mathieu Brunet dit Lestang et Marie Blanchard, son épouse, de l’île de Montréal », 25 févr. 1688, image 99 sur 772.
Ibid. (https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4143994?docref=ng8J1_gkVJlutDaMsI5kXQ : consultée le 3 févr. 2024), « Bail à rente d’un emplacement de terre situé dans la commune de la ville de Villemarie sur la rue Chagouamigon ; par le Séminaire de St-Sulpice de Montréal, procureur du Séminaire de St-Sulpice de Paris, seigneur et propriétaire de l’île de Montréal, à Mathieu Brunet dit Lestang, de l’île de Montréal », 4 mars 1692, image 616 sur 837.
« Actes de notaire, 1686-1701 : Jean-Baptiste Pottier », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3QHV-P3VW-V948-4?i=901&cat=529326 : consultée le 3 févr. 2024), « Concession de terre située sur le bord de la rivière St Pierre ; par le Séminaire de St-Sulpice de Montréal, procureur du Séminaire de St-Sulpice de Paris, seigneur et propriétaire de l’île de Montréal, à Mathurin Brunet, de l’île de Montréal », 20 avril 1689, image 902 sur 3207, film 1464523.
« Actes de notaire, 1677-1696 : Claude Maugue », images numérisées, FamilySearch (https://www.familysearch.org/ark:/61903/3:1:3Q9M-CS5F-SKHV?i=425&cat=427707 : consultée le 3 févr. 2024), « Transport d’un morceau de terre situé en la ville de Villemarie vers la place Darmes ; par Mathieu Brunet et Marie Blanchard, son épouse, de l’île de Montréal, sous le bon plaisir du Séminaire de St-Sulpice de Montréal, procureur du Séminaire de St-Sulpice de Paris, seigneur et propriétaire de l’île de Montréal, à Michel Brunet (25 ans), leur fils », 18 mai 1692, image 426 sur 3080, film 1419869.
Parchemin, banque de données notariales du Québec ancien (1626-1801), Société de recherche historique Archiv-Histo, (www.Archiv-Histo.com : consultée le 3 févr. 2024), « Bail à ferme du fief et seigneurie de Hautmesnil situé en l’île de Montréal sur le bord de la rivière St Pierre ; par Jean-Vincent Philippes de Hautmesnil, de l’île de Montréal, à Mathieu Brunet dit Lestang et Marie Blanchard, son épouse, de Champlain », 4 oct. 1687, notaire B. Basset dit Deslauriers.
« Fonds Juridiction royale des Trois-Rivières - Archives nationales à Trois-Rivières », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434669 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Mathieu Brunet dit Létang (Lestang), demandeur, à l’encontre de Joseph Godefroy, sieur de Vieuxpont (Vieux Pont), pour faire vider l’arrêt fait sur son fusil... », 11 août 1668, cote TL3,S11,P982, Id 434669 ; citant les données originales : Registre no 3 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au 20 avril 1739), f.7r-7v.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434671 : consultée le 2 févr. 2024), « Instance de Mathieu Brunet dit Létang (Lestang), demandeur, de lui être rendu son fusil par Joseph Godefroy, sieur de Vieuxpont (Vieux Pont), suivant l’ordonnance du 11 août 1668. La terre sera mesurée par un connaisseur pour voir si les deux arpents ont été abattus et débités. En cas de discorde, les parties doivent revenir à la huitaine », 18 août 1668, cote TL3,S11,P984, Id 434671 ; citant les données originales : Registre no 3 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au 20 avril 1739), f.7v. Pour mieux comprendre la cause, se référer à la pièce du 11 août 1668, f.7r-7v.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434681 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête du sieur de Godefroy, demandeur, de ses intérêts à l’encontre de Jean Petit et de Mathieu Brunet dit Létang (Lestang), pour avoir pris son canot sans le demander lequel Brunet a dit vouloir s’en servir pour amener deux minots de blé au Cap-de-la-Madeleine. Ledit sieur de Godefroy réclame dépens, dommages et intérêts pour avoir pris son canot alors qu’il en avait de besoin. Ledit Petit est condamné à payer 10 livres d’amende », 17 nov. 1668, cote TL3,S11,P994, Id 434681 ; citant les données originales : Registre no 3 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au 20 avril 1739), f.8v.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434694 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Mathieu Brunet dit Létang (Lestang), demandeur, de lui être payé par Jacques Ménard dit Lafontaine (La Fontaine), parlant par sa femme Catherine Forestier, un minot de blé. Il est ordonné audit défendeur de comparaître lui-même à la huitaine pour dire ses raisons », 19 janv. 1669, cote TL3,S11,P1007, Id 434694 ; citant les données originales : Registre no 3 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au 20 avril 1739), f.10v.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/434700 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Mathieu Brunet dit Létang (Lestang), demandeur, de lui être payé par Jacques Ménard dit Lafontaine (La Fontaine), un minot de blé pour de l’herbe à couvrir. Ledit défendeur dit ne pas avoir promis un minot de blé audit demandeur qui soutient le contraire selon le marché qu’ils ont conclu ensemble. Il est ordonné que ledit Lafontaine (La Fontaine) paie le minot de blé audit Létang (Lestang) en plus des frais de justice », 26 janv. 1669, cote TL3,S11,P1013, Id 434700 ; citant les données originales : Registre no 3 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières (21 janvier 1668 au 20 avril 1739), f.11v.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435089 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Nicolas Marsolet, comparant par Jean Cusson, demandeur, contre Martin Foisy, Louis Dettreau (Tétreault), Mathieu Brunet, Jean Gaillou et Gilles du Pont (Dupont), défendeurs... », 6 nov. 1673, cote TL3,S11,P1402, Id 435089 ; citant les données originales : Registre no 4 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 2-4.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435108 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Jacques Aubuchon, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), défendeur... », 7 janv. 1675, cote TL3,S11,P1421, Id 435108 ; citant les données originales : Registre no 4 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 20-21.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435185 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Jacques Aubuchon, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), défendeur, demandant 32 livres et un quarteron de beurre avec 36 francs, avec dépens ; le défendeur se dit point obligé de faire estimer les bestiaux et demande de suivre la règle et d’en être condamné à payer quelques sommes ; il est ordonné qu’ils justifieront du bail fait entre eux, dans 3 jours, dépens réservés, signé Boyvinet (Boivinet) », 18 nov. 1675, cote TL3,S11,P1498, Id 435185 ; citant les données originales : Pièce provenant du Registre no 4 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 82-83.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435230 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Marin Foysi (Foisy), habitant de l’Arbre-à-la-Croix, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), défendeur... », 16 nov. 1676, cote TL3,S11,P1543, Id 435230 ; citant les données originales : Registre no 4 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 120.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435243 : consultée le 2 févr. 2024), « Défaut accordé à Jacques Aubuchon, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), défendeur et défaillant, assigné par Lori (Lory), huissier, à comparaître aujourd’hui ; ledit Lestang, faute de comparaître, est condamné à fournir et livrer incessamment audit Aubuchon 200 planches et 32 livres de beurre en plus de payer les dépens, signé Boyvinet (Boivinet) », 15 févr. 1677, cote TL3,S11,P1556, Id 435243 ; citant les données originales : Registre no 4 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 128.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435255 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Thomas Frérot, notaire royal de Trois-Rivières, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), défendeur... », 6 juin 1677, cote TL3,S11,P1568, Id 435255 ; citant les données originales : Registre no 4 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 138-140.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435350 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de Martin Foisy, habitant des Prairies Marsolet, demandeur, contre Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), défendeur... », 12 juin 1679, cote TL3,S11,P1663, Id 435350 ; citant les données originales : Registre no 4 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 220-221.
[1] Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435750 : consultée le 2 févr. 2024), « Requête de François Bigot, de l’Arbre-à-la-Croix, demandeur représenté par maître Antoine Adhémar, son procureur, contre Mathieu Brunet dit l’Estang (Létang), dudit lieu, défendeur... », 21 août 1679, cote TL3,S11,P2079, Id 435750 ; citant les données originales : Registre no 5 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 101-102.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435799 : consultée le 2 févr. 2024), « Défaut accordé à Jacques le Marchand (Lemarchand), demeurant à Bastiscan, demandeur, comparant par Louis Fafard sieur de Long Val (Longval), son procureur, contre Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), des prairies de Marsolet, défendeur... », 11 mars 1680, cote TL3,S11,P2128, Id 435799 ; citant les données originales : Registre no 5 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 145.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435856 : consultée le 2 févr. 2024), « Protestation faite par Mathieu Brunet dit Lestang (Létang), habitant des prairies de Marsolet, contre une signification de certains opposants à la délivrance des deniers qui sont entre les mains de François Bigot... », 25 sept. 1680, cote TL3,S11,P2185, Id 435856 ; citant les données originales : Registre no 5 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 217.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/435890 : consultée le 2 févr. 2024), « Défaut accordé à François Bigot, habitant de la prairie de Marsolet, demandeur comparant par Antoine Adhémar, contre Mathieu Brunet dit l’Estang (Létang), défendeur et défaillant... », 17 mars 1681, cote TL3,S11,P2221, Id 435890 ; citant les données originales : Registre no 5 des audiences de la Juridiction royale des Trois-Rivières, p. 280.
« Fonds Cour seigneuriale de Cap-de-la-Madeleine - Archives nationales à Trois-Rivières », images numérisées, Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/439059 : consultée le 2 févr. 2024), « Cause entre Mathieu Brunet dit Lestang, habitant de l’arbre à la Croix, demandeur, contre Louis Bercier (Lebercier) en exécution d’un certain marché en date du 20 juin 1669, afin que soit payée la somme de 34 livres et 4 sols que ledit Bercier a reconnu devoir audit Brunet, en plus des dépens, ledit Brunet étant venu exprès et ledit Bercier n’ayant point comparu, ledit Bercier, défendeur et défaillant est condamné à payer au demandeur la somme de 34 livres et 4 sols, en plus des dépens, dommages et intérêts liquidés à quatre francs », 16 janv. 1673, cote TL6,D172-4, Id 433 059.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/439062 : consultée le 2 févr. 2024), « Cause entre Louis Bercier (Lebercier), demandeur comme opposant à l’exécution d’une sentence rendue contre lui par défaut le 16 janvier 1673, contre Mathieu Brunet dit Lestang, défendeur et défaillant, la cause a été reportée afin que le défendeur soit présent », 23 janv. 1673, cote TL6,D172-7, Id 433062.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/439118 : consultée le 2 févr. 2024), « Cause entre Jacques Leneuf, écuyer, sieur de la Poterie, demandeur, et Mathieu Brunet dit Lestang, défendeur, afin que le défendeur soit tenu de payer la somme de 38 livres en plus des frais et dépens, le défendeur affirme ne devoir que la somme de 32 livres, ledit défendeur est condamné à payer au demandeur la somme de 32 livres, en plus des dépens liquidés à 25 sols », 4 sept. 1673, cote TL6,D172-63, Id 439118.
« Fonds Juridiction royale de Montréal - Archives nationales à Montréal », Bibliothèque et Archives nationales du Québec (https://advitam.banq.qc.ca/notice/697117 : consultée le 3 févr. 2024), « Procès entre Jacques Pinguet, sieur de Vaucours, au nom de son frère Nicolas, sieur de Targis, demandeur, et Ignace Durand, Mathieu Brunet dit Létang et Paul Desmarais, défendeurs, pour dettes », 23 août 1695, cote TL4,S1,D130, Id 697117.
Ibid. (https://advitam.banq.qc.ca/notice/697279 : consultée le 3 févr. 2024), « Procès entre Jean Guyonnet dit Lafleur et Mathieu Brunet dit Létang, pour réclamation de droits cédés par les seigneurs de l’île de Montréal, à la suite d’arrérages de cens et rentes d’un emplacement situé sur la rue Chagouamigon », 21 mai 1697-19 juin 1697, cote TL4,S1,D208, Id 697279.
« Recensement du Canada fait par l’intendant Du Chesneau », Bibliothèque et Archives Canada (https://collectionscanada.gc.ca/ : consultée le 2 févr. 2024), ménage de Mathieu Brunet, 14 nov. 1681, page 94, Québec, instrument de recherche MSS0446, MIKAN 2318858 ; citant les données originales : Centre des archives d’outre-mer (France) vol. 460.
« Ruelle Chagouamigon », Commission de toponymie du Québec (https://toponymie.gouv.qc.ca/ct/ToposWeb/Fiche.aspx?no_seq=213330 : consultée le 3 févr. 2024).
Jacques Saintonge, Nos Ancêtres volume 4 (Ste-Anne-de-Beaupré, Éditions Ste-Anne-de-Beaupré, 1983), 145-146.