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Jean Hamel & Marie Auvray

Découvrez l’histoire fascinante d’un couple pionnier en Nouvelle-France : de leur départ de Normandie à leur établissement sur la côte Saint-Michel, suivez leur parcours entre défis, succès agricoles et enjeux juridiques. Une plongée dans la vie quotidienne des premiers colons français en Amérique du Nord.

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Jean Hamel & Marie Auvray

De la Normandie à la Nouvelle-France

 

Jean Hamel, fils de François Hamel et de Catherine Carpentier dite Lapierre, naît vers 1635 dans la paroisse de Saint-Aubin à Avremesnil, en Normandie, France. Son acte de baptême n’a pas été retrouvé. Son frère Charles, né vers 1624, deviendra également pionnier en Nouvelle-France. 

Marie Auvray est aussi originaire d’Avremesnil, en Normandie, née vers 1636. L’identité de ses parents est inconnue. Sa sœur Judith épouse Charles Hamel, mais elle décède en France peu de temps après leur mariage.  

Situé à 150 kilomètres au nord-ouest de Paris, Avremesnil fait aujourd’hui partie du département de la Seine-Maritime. Il est classé comme bourg rural, avec une population d’environ 1 000 habitants.

 

Localisation d’Avremesnil en France (Mapcarta)

 

Jean part en Nouvelle-France vers 1656, bien que la date exacte ne soit pas connue. Le 26 décembre de cette année-là, il accepte un bail à ferme de deux ans de Jean Gloria pour des terres situées sur la côte de Sainte-Geneviève. Il semblerait que Jean souhaite s’établir au Canada avant d’y fonder une famille. Il retourne ensuite en France, probablement en 1657 ou 1658, date de son mariage. 

Jean Hamel et Marie Auvray se marient le 6 mai 1658 dans la paroisse de Saint-Aubin à Avremesnil.

Mariage de Jean Hamel et Marie Auvray (Archives départementales de la Seine-Maritime)

Église Saint-Aubin (photo de Pierre Bastien, CC BY-SA 4.0)


Établissement en Nouvelle-France

La date exacte de l’arrivée de Jean et Marie à Québec demeure inconnue, tout comme la possibilité qu’ils aient voyagé ensemble. Toutefois, ils y sont établis en 1661, année de naissance de leur fils Jean François.

Québec au XVIIe siècle, gravure d’Alain Manesson Mallet (Bibliothèque et Archives nationales du Québec)

Jean et Marie ont au moins six enfants :

  1. Jean François (1661–1733)

  2. Pierre (1664–1722)

  3. Marie Anne (1666–1731)

  4. Charlotte (1669–av. 1679)

  5. Ignace Germain (1672–1732)

  6. François (1674–?)

En 1663, Jean reçoit deux concessions de terre. Il est décrit comme résident de la côte Sainte-Geneviève. Les deux actes notariés sont dressés par le notaire Jean Gloria, avec qui il avait signé un bail à ferme huit ans auparavant.

  • 21 octobre 1663 : Jean reçoit une concession de Nicolas Gaudry, mesurant cinq perches de front sur 20 arpents de profondeur. La rente annuelle est de cinq sols en argent et un chapon vif, payable à la Toussaint. Ce terrain est situé près de l’actuelle rue Myrand à Sainte-Foy.

  • 28 octobre 1663 : Jean reçoit une concession d’Antoine Duhamel dit Marette, mesurant un arpent de front sur 20 arpents de profondeur. Cette terre est située près de la concession reçue de Nicolas Gaudry.

Moins de quatre mois plus tard, le 12 février 1664, Jean et Antoine Duhamel dit Marette s’échangent deux terres situées à la côte Sainte-Geneviève.


Les Hamel dans les recensements

En 1666, lors du premier recensement de la Nouvelle-France, la famille Hamel est énumérée dans le district de Sillery, Cap-Rouge et François-Xavier. Deux enfants sont présents à la maison, ainsi qu’un domestique engagé nommé Mathurin Chesneau. [Le deuxième « Pierre Hamel » est vraisemblablement une erreur.]

Recensement de 1666 pour la famille Hamel (Bibliothèque et Archives Canada)

L’année suivante, Jean et Marie figurent au recensement des « costes de Sainte-Geneviève, Saint-François et Saint-Michel », avec leurs trois enfants. Ils possèdent dix arpents de terre en valeur et une bête.

Recensement de 1667 pour la famille Hamel (Bibliothèque et Archives Canada)


Activités foncières et engagements de Jean Hamel

Le 6 février 1668, Jean achète une terre avoisinante de Jacques Duhamel dit Marette, qui l’a héritée de son frère Antoine quelques années auparavant. Le prix de la vente est de 500 livres. Située sur la côte Saint-Michel, paroisse de Sillery [aujourd’hui Sainte-Foy], la terre mesure 100 arpents, dont six à sept sont « en labeur », ayant été défrichés à la pioche.

Le 16 janvier 1673, Jean se présente devant le Conseil souverain en tant qu’appelant. La cour tranche en sa faveur et condamne Jean Poitras à lui payer la somme de 80 livres :

« Entre Jean HAMEL appelant de sentence du lieutenant général de cette ville du dix-huitième novembre dernier d’une part ; et Jean POYTRA intimé d’autre. […] Le Conseil a mis et met ladite sentence au néant en ce qui concerne ledit Hamel, en émendant condamne ledit Poytra payer audit Hamel la somme de quatre-vingt livres, sauf son recours contre ledit Chesnier ainsi qu’il avisera bon être, dépens compensés. Monsieur de Tilly, rapporteur. FRONTENAC. »  

Au début de 1673, Jean engage à deux reprises le « volontaire travaillant » Mathurin Greslier. Un premier contrat est signé devant le notaire Romain Becquet le 17 février, dans lequel Greslier promet de « rendre bon et fidèle service » pendant un mois et de « faire tout ce qui luy sera commandé » pour la somme de 26 livres. Le 30 avril, Jean engage Greslier à nouveau, cette fois pour une période d’un an, pour la somme de 120 livres.

Le 26 juin 1673, Jean se rend de nouveau à l’étude du notaire Becquet à Québec. Il vend une habitation dans la seigneurie de Gaudarville, village de Champigny, à Gaston Guay et son épouse Jeanne Prévost, pour 200 livres. L’acte de vente le qualifie d’habitant de la côte Saint-Michel. La terre mesure six arpents de front sur 20 arpents de profondeur.

Signature de Jean Hamel en 1673


Le décès de Jean Hamel

Jean Hamel décède le 12 octobre 1674 « en sa maison après avoir receu les saints sacrements de penitence, de viatique et l’Extreme-onction ». Il est inhumé le lendemain dans le cimetière de la paroisse Notre-Dame de Québec. L’acte de sépulture indique qu’il était habitant de la côte Saint-Michel. Son âge est laissé en blanc sur l’acte, mais il a environ 39 ans.

Sépulture de Jean Hamel en 1674 (Généalogie Québec)

Quatre jours après le décès de son mari, Marie donne naissance à son dernier enfant, François.


Marie Auvray devant la cour et les notaires en 1678

On ne retrouve pas de trace de Marie entre 1674 et 1678, année où elle est particulièrement active devant la cour et les notaires.

  • 18 mars 1678 : Marie dépose une plainte contre Sébastien Gingras. Bien que les détails ne soient pas connus, Gingras est condamné à payer à la demanderesse la somme de 10 livres pour compenser, trois livres pour l’huissier, vingt sols pour Jean Nault et dix sols pour Jean-Baptiste Larue.

  • 18 mars 1678 : Marie dépose une plainte contre Antoine Gentil. Les détails restent inconnus, mais la cour ordonne que les parties comparaîtront ensemble en présence de Pierre Bertrand, leur ami commun.  

  • 19 avril 1678 : Marie dépose une plainte contre Laurent Arnaud. Le défendeur est condamné à lui verser la somme de 44 livres et 13 sols en deux paiements, dont le premier à la fête de la Madeleine.

  • 19 avril 1678 : Marie dépose une plainte contre Jacques Meilleur. D’un commun accord, il est convenu que le défendeur paiera la somme de 113 livres en quatre versements : le premier le 22 juillet 1678, le deuxième à la Toussaint, le troisième le 22 juillet 1679 et le dernier à la Toussaint de l’année suivante.

  • 1er mai 1678 : Marie et Antoine Gentil se présentent devant le notaire Gilles Rageot. Marie accepte la somme de 184 livres, et Gentil s’engage à payer le reste de ses dettes d’ici 1682.

  • 1er mai 1678 : Marie achète une terre située en la censive de la seigneurie de Gaudarville, de Pierre Bultey et Jeanne Carron, son épouse, pour la somme de 350 livres. Elle est alors décrite comme résidente de la paroisse de Notre-Dame de Foy. La propriété mesure trois arpents de front sur 20 arpents de profondeur.

  • 18 octobre 1678 : Marie saisit une cause en justice contre Gabriel Gosselin, bourgeois de Québec, pour une créance de 300 livres. La cour ordonne que René Dupil doive rendre des comptes à Gosselin, qui sera ensuite tenu de saisir ce qu’il pourra pour régler la dette.


Inventaire de Marie Auvray

Extrait de l’inventaire de Marie Auvray (FamilySearch)

Après cinq ans de veuvage, Marie décide de se remarier. Le 27 novembre 1679, elle demande au notaire Pierre Duquet de La Chesnaye de dresser l’inventaire des biens de sa communauté avec Jean Hamel. Elle est alors inscrite comme résidente « de la route Saint-Michel ». L’inventaire énumère en détail tous ses biens.

  • Biens domestiques et mobiliers : une crémaillère, une grande marmite de fer, une grande chaudière de cuivre, une poêle à frire, une vieille chaudière trouée, deux vieilles chaudières de cuivre rouge, un seau de bois, un chandelier en cuivre, une poêle en fonte, une petite table, deux tables, huit chaises de bois (pin et merisier), un lit garni, huit vieilles nappes, 16 serviettes et quatre coffres.

  • Outils et équipements agricoles : une fourche, un croc à fumier, une bêche, deux vieilles houes, deux faux, une enclume et son marteau, deux charrues, une paire de balances de bois, deux fers à flaquer et deux vieilles haches. 

  • Aliments et provisions : 85 livres de beurre, deux barriques d’eau-de-vie, une demi-barrique de vin, cinq barriques et demie d’anguilles salées, trois minots et demi de blé et huit minots d’avoine moulue.

  • Armes : un fusil, une carabine et un vieux pistolet.

  • Récoltes et réserves dans la grange : 262 gerbes de blé, 50 gerbes de seigle, 100 gerbes d’avoine, quatre minots et demi de pois et 200 bottes de foin.

  • Animaux et bétail : deux bœufs, quatre vaches, un cheval avec son attelage, trois veaux, cinq « grands porcs à demi gras » et douze poules.

L’inventaire mentionne également une peau passée en blanc, 15 cordes de bois et des dettes totalisant 473 livres.

 

L’inventaire après décès

La Coutume de Paris régit la transmission des biens familiaux en Nouvelle-France. Lorsqu’un couple se marie, avec ou sans contrat, il est soumis à la « communauté de biens ». Tous les biens acquis pendant l’union par les époux font partie de cette communauté. Après le décès des parents (si le couple a des enfants), les biens de la communauté sont partagés en parts égales entre tous les enfants, fils et filles. Lorsque la communauté était dissoute par le décès d’un des conjoints, le survivant avait droit à sa moitié, l’autre moitié étant divisée en parts égales entre les enfants. Au décès du survivant, les enfants se partagent leur part de la communauté. Des inventaires étaient dressés après le décès afin de répertorier tous les biens de la communauté.


Deuxièmes noces de Marie Auvray

Le 11 décembre 1679, le notaire Duquet rédige le contrat de mariage de Marie Auvray et René Pelletier. René est maître-charpentier originaire de Saint-Étienne, près de La Rochelle, en France. La date et le lieu de la cérémonie de mariage demeurent inconnus, l’acte n’ayant pas été retrouvé. Le couple n’aura pas d’enfants. 

[Dans son Dictionnaire généalogique des familles du Québec des origines à 1730, René Jetté indique que le contrat de mariage entre Marie et René aurait été annulé. Il a probablement fait cette supposition parce que Marie et René n’apparaissent pas ensemble dans le recensement de 1681. Cependant, des documents de 1682 à 1708 confirment que Marie est bien l’épouse de René Pelletier.]

En 1681, Marie est recensée à la « Coste St Michel » de Sillery. Cinq de ses enfants vivent toujours avec elle : Jean, Pierre, Marie, Ignace et François. Le recensement indique que Marie est âgée de 47 ans. Elle possède un fusil, quatre bêtes à cornes et 15 arpents de terre en valeur. Son mari, René Pelletier, est absent du ménage.

Recensement de 1681 pour le ménage de Marie Auvray (Bibliothèque et Archives Canada)


Décès de Marie Auvray

Marie est mentionnée pour la dernière fois le 22 mars 1708, lorsqu’elle est marraine au baptême de Jean Baptiste Prévost à Sainte-Foy. Elle décède avant le 22 mai 1716, date à laquelle le notaire Jacques Barbel dresse l’inventaire de René Pelletier, identifié comme « veuf de feue Marie Auvray auparavant Son mariage veufve de feu Jean Hamel ».

 
 


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Bibliographie :